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27 de juillet de 2020 Twitter Faceboock

Interpellations
Répression. Onze personnes interpellées pour avoir crié “Darmanin, sale violeur”
Irène Karalis

Ce dimanche 26 juillet, onze personnes ont été interpellées pour avoir crié “Darmanin, sale violeur” pendant les hommages de ce dernier au père Hamel, assassiné il y a quatre ans par deux djihadistes. Cette répression s’inscrit dans le tournant sécuritaire qu’opère le gouvernement depuis quelques semaines, dans un contexte où ce dernier doit cacher sa faiblesse et son impopularité.

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Crédits photo : Sameer Al-DOUMY / AFP

Ce dimanche 26 juillet, onze personnes ont été interpellées pour avoir crié « Darmanin, sale violeur » pendant les hommages de ce dernier au père Hamel, assassiné il y a quatre ans par deux djihadistes. La préfecture de Seine-Maritime a alors déclaré que « Onze personnes ont été interpellées et auditionnées, quatre sont en garde à vue pour outrage, et toutes sont verbalisées pour manifestation interdite ».

Pour rappel, le 26 juillet 2016, deux hommes se revendiquant de Daech faisaient irruption dans l’église de Saint-Etienne-de-Rouvray, prenant cinq personnes en otage. Le prêtre, Jacques Hamel, a été égorgé tandis que trois autres personnes ont été blessées. Dans un contexte où l’état d’urgence terroriste était en place depuis 6 mois, le gouvernement Hollande avait à l’époque répondu à cet attentat ultra-réactionnaire par une logique encore plus sécuritaire et guerrière, attisant les amalgames et la haine contre les populations musulmanes.

Dans ce contexte où le nouveau premier ministre Jean Castex fait ainsi de “l’insécurité” son nouveau cheval de bataille, les onze interpellations montrent bien la volonté du gouvernement de montrer de la fermeté et de l’intransigeance, avec comme enjeu pour le gouvernement de ne rien laisser passer. Ainsi, la menace de Darmanin de porter plainte contre Patrick Chaimovitch, maire EELV de Colombes ayant comparé la police d’aujourd’hui à celle de Vichy, s’inscrit dans cette logique d’intransigeance.

Les appels au recueillement et la description des intervenantes comme « appartenant à la mouvance gilets jaunes et ultra gauche » peinent à masquer le fait que le discrédit porté sur le nouveau ministère de l’Intérieur est en réalité massif comme en témoignent les rassemblements de plusieurs milliers de personnes réunies la semaine dernière.

En effet cette offensive sécuritaire révèle bien la fébrilité du gouvernement. D’une part, il a été fragilisé par la lutte des classes presque ininterrompue depuis 2016, avec en dernière date le mouvement anti-raciste qui remettait en cause l’institution policière. D’autre part, l’opposition à droite est elle aussi extrêmement dure envers le gouvernement, avec tout un pan d’élues qui se sont exprimées dans le journal Le Point, fustigeant le gouvernement pour avoir nommé Darmanin au ministère de l’Intérieur et prônant un “féminisme de droite”. Car si aujourd’hui, Darmanin incarne la figure de réconciliation avec la police, il est aussi, aux côtés d’Eric Dupont-Moretti, un des maillons faibles du gouvernement, en tant que membre du gouvernement le plus décrié.

 
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