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5 de août de 2020 Twitter Faceboock

#NosViesPasLeursProfits
Les travailleurs d’Alinéa se mobilisent face à la vague de fermetures et de licenciements
Mathis Carré

Alexis Mulliez, président d’Alinéa, veut profiter des mesures prises par le gouvernement à la suite du covid-19 pour faciliter un plan social de grande ampleur entraînant la fermeture de plus des deux-tiers des magasins de l’enseigne, les salariés expriment leur colère et s’organisent face à leur direction.

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Crédit photo : France Télévisions

Un plan social massif

Dans le sillage de la crise économique liée au covid-19, le groupe de vente de mobiliers Alinéa s’apprête à acter une réduction massive de son activité par la fermeture de nombreux magasin, 19 sur 26, et ce – bien évidemment – avec le licenciement d’un grand nombre de salariés, 1200 sur les 2000 qu’emploie pour le moment Alinéa comme nous l’apprend Le Parisien.

La pilule est très dure à avaler d’autant que, selon les syndicats, Alinéa ne versera qu’environ 1500 euros par licencié, une somme très faible en particulier pour des travailleurs ayant parfois passé de nombreuses années au service de l’entreprise. Face à cette attaque particulièrement violente, la réaction s’est faite sous la forme d’un mouvement de grève nationale mené le samedi 1er août et suivi par les salariés d’une dizaine des magasins d’Alinéa, comme sur le site de Pontault-Combault ou de Villeparisis, où une trentaine de salariés étaient en grève.

Les revendications sont centrées avant tout sur l’obtention d’un chèque de sortie plus digne que celui proposé par la direction actuellement. En effet, les espoirs de préserver les emplois semblent assez minces chez les travailleurs en lutte. Plus largement et depuis plusieurs jours, sans aller jusqu’à la grève, les salariés de bons nombres des magasins concernés par les fermetures s’organisent afin de rendre plus visible leur situation en particulier auprès des clients par le biais de banderoles ou d’actions. Ainsi devant le magasin de Saint-Orens, en banlieue Est de Toulouse, une banderole « Aucune liquidation prévue, sauf pour nos emplois #TRISTE. Ici 50 employés licenciés » accueillait les clients . Chaque samedi, les salariés ont décidé de se mobiliser et de distribuer des tracts aux clients jusqu’au 31 août, date à laquelle le tribunal de commerce tranchera sur la reprise des locaux. A Barentin, les travailleurs du groupe se rassemblent également tous les samedis devant leur magasin. Pour exprimer leur amertume et inquiétude les salariés du site de Sainte-Geneviève-des-Bois ont affiché des slogans sur leurs t-shirt « Solidarité à tous les salariés non indemnisés » ou bien « Épargné par le Covid, tué par Mulliez ».

La colère entretenue par une pirouette d’Alexis Mulliez

C’est en effet depuis la mi-mai que les salariés sont dans l’attente, La Provence dévoilait alors que l’entreprise se déclarait en cessation de paiement. C’est le début d’un engrenage administratif qui devrait se terminer le 31 août avec le verdict du tribunal de commerce de Marseille qui sélectionnera l’offre de reprise la plus crédible. Celle-ci devrait vraisemblablement être celle du patron actuel, Alexis Mulliez, membre de la richissime famille Mulliez, propriétaire entre autre du groupe Auchan.

C’est ce petit détail qui a provoqué la montée de colère ayant abouti sur le mouvement de grève du 1er août, puisque tout cela peut n’être vu que comme un plan de restructuration déguisé afin de limiter au maximum les frais de licenciement. Une pirouette rendue possible par les ordonnances prises par le gouvernement suite au covid-19 visant dans le discours à faciliter les rachats d’entreprises, mais facilitant finalement les licenciements massifs à moindre frais. Le Parisien.

D’autant plus que si la communication du groupe Alinéa tend à invoquer les Gilets Jaunes, les grèves des transports et enfin le covid-19 pour justifier les difficultés financières de l’entreprise, les salariés refusent cette version comme le déclare un salarié de Rosny-Sous-Bois au Parisien qui critique quant à lui la mauvaise stratégie empruntée par Alexis Mulliez depuis la reprise du groupe par celui-ci en 2017 qui aurait fini de le faire couler Le Parisien. L’idée de voir la famille Mulliez, qui détient entre autres aussi Décathlon, Auchan et Boulanger et est classée 5ème fortune de France, faire payer la note de sa mauvaise gestion aux salariés d’Alinéa est légitimement difficile à encaisser pour les travailleurs du groupe, d’autant plus qu’ils n’obtiendront que le strict minimum légal comme indemnité de départ.

Ce grand plan de licenciement s’inscrit finalement dans une conjoncture économique très mauvaise liée aux conséquences du covid-19. Ces derniers mois ont vu se profiler une hausse du chômage à l’échelle nationale et les annonces de plus en plus fréquentes de plans sociaux. Dans ce contexte, les salariés, en particulier les plus âgés, craignent logiquement de ne pas retrouver de travail avant quelques temps Le Parisien. Face aux magouilles d’ Alexis Mulliez, qui pour préserver ses profits use d’artifices juridiques pour se racheter sa propre entreprise afin de faciliter les licenciements, il s’agit d’exiger leur interdiction parce que les travailleurs n’ont pas à être une variable d’ajustement de la crise et des profits du patronat.

 
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