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La Izquierda Diario
7 de août de 2020 Twitter Faceboock

Contre la répression du peuple Mapuche par l’État chilien !
Thomas SanBordo

Le peuple Mapuche, en lutte pour son indépendance, subit la répression raciste de l’Etat chilien, du gouvernement Piñera et sa police. Par l’auto-organisation et la coordination avec le mouvement ouvrier, ils appellent à la lutte contre la répression et à la grève générale.

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Histoire du peuple Mapuche

Le peuple Mapuche est un peuple originel se situant majoritairement dans la région d’Araucanie, divisé entre le Chili et l’Argentine, ce qui leur vaut également le nom de Araucans. En Mapudungun (langue de ce peuple) le terme Mapuche signifie « personne de la terre ».

Il n’existe pas de consensus quant à leur arrivé dans cette région mais les théories les plus suivies les date à partir du XIIème siècle. Ce peuple de guerrier sédentaire vivait alors de la chasse et de l’agriculture, qu’ils dominaient à la perfection grâce à une connaissance scientifique aigu sur les plantes, la terre et les saisons.

L’histoire de ce peuple est l’histoire d’une résistance à tous les empires qui ont essayé de les soumettre. Au XVème siècle il est un des rares peuples à avoir mis en échec la conquête des Incas mais également quelques décennies plus tard à mettre en échec la colonisation de la couronne espagnole. La succession de défaites des colons espagnols, dont certaines ont mystifié jusqu’à nos jours des guerriers Mapuche comme Lautaro qui avait mémorisé par cœur les techniques de guerre des espagnols durant son emprisonnement dans leurs camps, a poussé ces derniers à signer un traité de paix avec la communauté Mapuche en établissant des frontières qui ont définit le territoire Mapuche comme indépendant de l’Etat Espagnol.

Seulement au cours du XIX siècle et de l’indépendance d’Amérique Latine, les gouvernements ont commencé à mener des politiques de colonisation des terres indiennes, réputées très fertiles. Ensuite cela a été suivi d’une immigration européenne de masse qui a commencé à occuper les terres appartenant aux peuples originels.

A partir de 1880 le gouvernement chilien lance des campagnes militaires dans le but de soumettre le peuple Mapuche à l’Etat Chilien. Durant ces campagnes connues sous les noms de « Pacification de l’Araucanie » ou de la « Conquête du désert » les plus grands chefs indiens meurent au combat ou sont exécutés. Les survivants de ces guerres sont faits prisonniers et réduits à l’esclavage par le gouvernement, qui dans le même temps attribue les territoires conquis à des militaires et des propriétaire terriens européens. Le territoire mapuche se voit ainsi rétrécir de jour en jour pendant que le gouvernement organise des réserves où il déporte les populations amérindiennes.

Leur territoire s’étendait à quelques 30 000 kilomètres carrés au XVème siècle et s’étendait en 2006 à seulement 300 kilomètres carrés, et ce il y a déjà 14 ans.
La lutte armée durera jusqu’à la fin du XXème siècle, période à laquelle les Mapuche commenceront à s’intégrer à la nation chilienne et à sa culture.

Durant la dictature de Pinochet au Chili qui dura de 1973 à 1988, les mapuches ont vécu des années de persécutions, exécution et emprisonnements de masse.

Les Mapuches aujourd’hui continuent de faire fréquemment des manifestations pour la démilitarisation de leur territoire et pour libérer les mapuches prisonniers politiques mais également pour revendiquer leur héritage culturel.

L’actualité de lutte Mapuche

Depuis la crise du coronavirus et la gestion catastrophique de celle-ci par le gouvernement de Piñera, les prisonniers politiques Mapuche ont demandé à être en arrêt domiciliaire et non en prison pour éviter de se faire contaminer, le taux de contagion et de décès étant très élevé dans ces prisons. Le gouvernement a alors refusé cette demande alors même qu’au début de la pandémie au Chili le gouvernement avait octroyé ce droit aux anciens généraux génocidaires et tortionnaires de Pinochet avant même qu’ils ne le demandent. Les Mapuches incarcérés ont alors commencé une grève de la faim le 4 mai 2020 en demandant également l’application de la convention internationale 169 de l’OIT qui exprime que les peuples autochtones doivent avoir d’autres types de sanctions que l’emprisonnement.

En soutien, les Mapuches ont ainsi organisé des occupations pacifiques de mairies depuis le 27 juillet ainsi que plusieurs manifestations.

En réponse à cela Gloria Naveillan, membre de l’association pour la Paix et la Réconciliation de l’Araucanie, a mis en place une marche anti-Mapuche dans la nuit du samedi 1er août en appelant les citoyens de ces localités occupées à s’armer avec ce qu’ils trouvaient et d’aller déloger manu militari les Mapuches des mairies.

Des milices d’extrême droite se sont organisées afin de sortir par la force les Mapuches avec un soutien total, mais officieux, de la police qui non seulement n’a pas interpellé ces milices violentes face à l’occupation pacifique des Mapuche, alors même que ces agressions se sont déroulées durant le couvre-feu, mais ont également travailler main dans la main dans certaines mairies pour les évacuer.

Ces agressions racistes ont également été motivées par la déclaration du ministre de l’intérieur du 31 juillet, allié de Pinochet qui l’avait nommé maire, et qui avait des contacts avec la Colonia Dignidad (secte allemande dirigée par un Nazi et pratiquant la torture) qui avait explicitement demandé à la police de ces villes l’expulsion des Mapuche par la force.

De nombreux affrontements ont alors explosé entre la police, les milices armées, la communauté mapuche ainsi qu’une large frange de la population chilienne en soutien des Mapuche.

Depuis ces agressions, de nombreuses manifestations de soutien ont eu lieu et un appel à une grève générale à été lancé contre la répression et le racisme, cherchant une alliance de la classe ouvrière et du peuple mapuche.

La situation reste très tendue dans ce contexte de post révolte où le gouvernement ne cache plus ses traits les plus répressifs ni sa fréquentation avec les anciens alliés de Pinochet et de la dictature, et où la violence de rue contre les forces de l’ordre est devenue quotidienne pour la jeunesse chilienne et la communauté Mapuche.

Le réseau d’information Révolution Permanente envoie toute sa solidarité à ce peuple opprimé ainsi qu’à celles et ceux qui se battent à leurs côtés et revendiquons une nouvelle fois le droit à l’autodétermination des peuples opprimés !

 
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