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La Izquierda Diario
28 de septembre de 2020 Twitter Faceboock

L’Amérique du Sud prend feu : qui sont les vrais responsables ?
Lucia Nedme

Ces derniers mois les incendies deviennent de plus en plus récurrents en Amérique Latine, surtout en Amérique du Sud. Alors que les gouvernements de ces pays ne se prennent pas les mesures nécessaires, plusieurs sources démontreraient qu’elles seraient en lien à l’agriculteur sur brûlis-méthode utilisée par les grands producteurs fonciers pour déforester en masse- ou à la sécheresse.

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Crédits : CARL DE SOUZA / AFP

L’Amérique du sud, qui devient une de zones de conflits sociaux importants dans cette crise sanitaire, prend feu, mais cette fois-ci littéralement. Après la grande polémique de l’incendie dans l’Amazonie l’an dernier, les incendies reviennent sur le début de la scène pour des pays comme le Brésil, la Bolivie et le Paraguay.

De l’Amazonie au Brésil jusqu’à Asunción, Paraguay tout en traversant Santa Cruz en Bolivie, les incendies commencent à attaquer sans pitié.

Au Brésil, des zones extrêmement riches en biodiversité comme l’Amazonie et le Pantanal, sont les zones principales de ces feux de forêt. Bolsonaro, le président du Brésil, nie sa responsabilité et pointe du doigt les associations de protection de l’environnement à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies : « Nous sommes victimes d’une des plus brutales campagnes de désinformation sur l’Amazonie et le Pantanal. L’Amazonie brésilienne est connue pour être très riche. Cela explique le soutien d’institutions internationales à cette campagne aux intérêts douteux, qui s’unissent à des associations brésiliennes profiteuses, antipatriotiques, ayant pour objectif de faire du tort au Brésil. ». Dans sa fausse position de victime, c’est lui-même qui participe à la campagne de désinformation.

D’autre part, en Bolivie, on enregistre déjà 26 incendies ce dimanche d’après l’Autorité de Fiscalisation, contrôle sociale de Forêts et Terre (ABT). Selon le directeur national de cette institution, Victor Hugo Añez, ils ont encore les moyens nécessaires pour lutter contre le feu et met en avant le rôle que jouerait les vents et la période de sécheresse que traverse le pays. « On ne peut pas parler d’une situation incontrôlable ; nous ne voulons pas que les gens véhiculent des fausses informations, nous ne voulons pas que ça génère un courant de désespoir », ajoute Añez, en essayant de calmer la foule et éviter ainsi des mouvements sociaux.

Au Paraguay, le feu ravage presque tous les départements du pays et les habitants vivent sous la brume. Une brume qui devient très polluante car le feu est arrivé jusqu’au dépotoir de la capitale, enflammant tout type de déchet. Les pompiers surchargés et blessés dénoncent déjà ne pas être en capacité de contenir le feu qui ne cesse de s’étendre.

Les premiers affectés : les indigènes et paysans

Depuis toujours les communautés indigènes et paysannes mènent une lutte contre les grands producteurs fonciers qui font tout pour s’installer dans leurs terres. En effet, ce sont nombreuses les communautés qui doivent quitter leur terre soit parce que la concurrence sur le marché avec des grands producteurs -qui peuvent faire des cultures massives et équipées- devient impossible, soit parce que l’utilisation de produits toxiques comme les pesticides juste à côté de leurs terres devient insupportable, tuent leurs plantations ou les rend malades.

Maintenant, elles doivent faire face à ces incendies qui ont lieu dans les campagnes et les forêts. Ces communautés voient ainsi leur biodiversité mourir et leur habitat dépérir. Leurs animaux, des fois leur seul moyen de subsistance économique, meurent incendiés. Étant des communautés très précarisées, elles ne voient leurs conditions de vie s’empirer le jour au jour.

Qui est responsable ? Entre catastrophe naturelle et produit des grandes entreprises de l’agrobusiness

Alors que toute la zone de l’Amérique du sud traverse une période de grande sècheresse, de chaleur et de vents très forts, tout indiquerait que la réponse n’est pas si simple comme veulent le laissent comprendre les gouvernements.

En effet, le Brésil et le Paraguay sont des importants producteurs de viande de bœuf dans le monde et doivent s’ajuster aux besoins du marché qui ne cessent d’augmenter. Pour cela, les grandes entreprises ont besoin de plus en plus d’espace pour le bétail et le soja -aliment pour le bétail- ce qui revient à plus de déforestation. Notamment avec la technique de l’agriculture sur brûlis, une pratique commune des agriculteurs pour « nettoyer le terrain » en le faisant prendre feu. Une technique à bas coût mais qui devient très dangereuse car elle peut devenir incontrôlable. Une technique qui est d’ailleurs encouragé par des gouvernements comme celui de Bolsonaro.

À cela s’ajoute le grand lien entre la déforestation et l’incendie, plus il y a de déforestation, plus les cycles hydriques naturels sont affectés, moins il pleut et le sol devient plus sèche et plus ça devient propice à l’apparition des feux.

Donc à simple vue ce simple un phénomène naturel, n’est en vérité que le résultat de politiques néolibérales et le « free pass » donnés aux grandes entreprises de ce secteur de l’agroalimentaire.

En effet, l’Amérique Latine, très riche en qualité de sols, devient une des zones les plus attractives pour produire du soja en masse tout en utilisant des produits toxiques qui produisent des grands dégâts aux minéraux sur les sols ainsi qu’à la biodiversité. Tout ça pour produire plus à moindre coût, en fermant les yeux aux enjeux sociaux et environnementaux que cela peut produire dans ces pays post-coloniaux. Voilà la logique du grand patronat.

 
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