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La Izquierda Diario
5 de octobre de 2020 Twitter Faceboock

Edito
Alerte maximale. Face à la débâcle gouvernementale, il nous faut un plan d’urgence face à la crise sanitaire
Tom Cannelle

En ce début de semaine, l’exécutif a présenté l’application des mesures répressives pour tenter d’endiguer l’épidémie en Ile de France, Guadeloupe et Marseille, tentant de masquer son incompétence flagrante face à une deuxième vague qui s’annonce. Un lundi qui a mis en exergue l’incohérence du plan d’alerte maximal avec, à Paris, des bars fermés mais aussi des transports en commun bondés.

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Un gouvernement encore en retard face à la deuxième vague

Avec un taux de positivité qui a augmenté de plus de 12 000 cas entre samedi et dimanche (une hausse d’environ 4%), plus de 1330 cas graves recensés par l’Agence Santé Publique France et en moyenne plus de 4200 nouvelles hospitalisations par jour dues au COVID-19, l’entrée de la France dans la deuxième vague est largement entamée. Tandis qu’en Ile de France, l’un des foyers les plus touchés, 36% des 5000 lits de réanimation sont pleins, dépassant le seuil critique fixé à 30%, les dernières projections prévoient que d’ici deux semaines, 100% de ces lits seront pleins selon l’AP-HP, si le rythme actuel de l’épidémie ne décélère pas.
C’est à partir notamment des projections du conseil scientifique qui prévoit jusqu’à 12 000 morts d’ici novembre que le gouvernement a pris, pour les zones les plus touchées, à savoir, l’Ile de France, la Guadeloupe et la région d’Aix-Marseille, des mesures restrictives pour tenter de contenir cette poussée épidémique. Ainsi, la fermeture des bars, la division des classes à l’Université, fermeture des salles de sports et maintien de l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes sont des mesures qui ont été annoncées ce dimanche.

La situation d’urgence à laquelle on fait face aujourd’hui met, plus encore que durant la première vague, la responsabilité du gouvernement au premier plan. Si en mars-avril dernier, le gouvernement pouvait encore verser ses larmes de crocodile sur la casse en règle de l’hôpital public qui préexistait en partie à Macron, cette deuxième vague est le résultat exclusif de sa stratégie catastrophique et erratique. De nouveau, l’exécutif est arrivé totalement désarmé face à une seconde vague qu’il aurait pu anticiper. Tout cela est le résultat d’un choix, non assumé en tant que tel, d’une haute circulation du virus durant cet été, mais plus largement jusqu’au 23 septembre - moment où le conseil scientifique a délivré son rapport- jusqu’à se retrouver une nouvelle fois pris par défaut face à la résurgence de l’épidémie. Cette gestion erratique de la crise sanitaire nous montre encore une fois un gouvernement qui jette aux oubliettes le principe de précaution, comme si la première vague n’avait pas eu lieu, se place dix pas en arrière de l’avancée de l’épidémie, mettant le système hospitalier et es contaminés, pour lesquels ce système peut être vital, dans une situation potentiellement critique.

Sous pression de l’augmentation du sentiment de défiance envers le gouvernement l’exécutif cherche une nouvelle voie, préférant s’afficher conciliant. La situation est, de fait, est d’autant plus grave que si la crise sanitaire devenait incontrôlée, elle pourrait imposer un nouveau reconfinement, même partiel, ce qui pourrait être dévastateur pour l’économie et annihiler le plan de relance de Macron. Dans ce contexte, le gouvernement cherche à prendre plus de pincette dans sa politique : il rouvre en effet les bars à Marseille suite aux mobilisations de ces dernières semaines, permet aux bars parisiens d’ouvrir sous certaines conditions, clairement à la recherche d’un consensus. Cela transparaît dans la formule d’Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris « Le gouvernement a pris conscience que son action ne serait pas soutenable s’il n’associait pas réellement les élus ». En effet, la colère gronde depuis le déconfinement, des quartiers populaires aux petits patrons.

Une politique criminelle du gouvernement depuis le début de la crise sanitaire

Effectivement, il y a de quoi se défier du gouvernement lorsque Castex, ce 11 septembre, annonçait simultanément la hausse des hospitalisations, une première depuis l’été, et la réduction de la durée de l’isolement de 14 à 7 jours. Il y a de quoi être alarmé quand on voit la gravité grandissante de la situation sanitaire après avoir constaté le manque criant de moyens et la détresse du personnel hospitalier et de lire un rapport de la chambre des comptes de l’Occitanie ce 1er octobre qui liste des recommandations pour le CHU de Toulouse parmi lesquelles la suppression de lits et de personnel médical pour palier à une « dégradation de la situation financière ».

Le gouvernement, notamment en la personne de Jean Castex, le « monsieur déconfinement » puis premier ministre de Macron, a tout mis en œuvre, durant le confinement puis à partir du 11 mai, pour limiter la casse économique plutôt que de se préoccuper de milliers de personnes touchées par l’épidémie. Depuis le déconfinement, c’est la course à la relance au mépris de la courbe exponentielle du taux de positivité, du nombre de personnes hospitalisées et en réanimation, courbe, qu’on ne peut plus aujourd’hui ignorer. Afin de ménager les entreprises c’est donc en premier lieu sur les espaces de loisirs que l’on tape, dans la directe ligne de la culpabilisation individuelle face à l’épidémie que tenait jusqu’à maintenant le gouvernement. Alors que l’on sait qu’un tiers des clusters sont dans les universités et que dans la majeure partie des entreprises on passe sous silence les cas positifs recensés, on continue d’abonder dans le sens d’une relance à tout prix, mais d’abord au prix de la santé de milliers de personnes. En ce sens, le plan de relance aux 100 milliards vont d’abord arroser les grandes entreprises, les Total, les Airbus, qui licencient pourtant à tour de bras pour préserver leurs profits.

La nécessité d’un plan d’urgence à la hauteur des enjeux sanitaires de la situation

Le centre névralgique de la résolution de cette crise est l’allocation de moyens illimités à l’hôpital public et aux mesures préventives tel qu’un plan de transport en commun à la hauteur du risque sanitaire encouru, comme l’a montré ce lundi noir, la gratuité des masques dans les entreprises, les universités et les écoles pour toute la durée de la crise ou encore une campagne de test à la hauteur de l’épidémie, qui passe par des revalorisations de salaire, de l’achat de matériel et un large plan d’embauche pour le secteur sanitaire dans son ensemble.

Pour définir ces besoins, ce sont aux professionnels de la santé qui, depuis le début de la crise sont sur le terrain et donc connaissent cette épidémie et son évolution, qu’il s’agit de faire confiance. Ce sont eux qui savent les besoins du secteur et sont en mesure de prendre des décisions fondées, non sur l’irrationalité de la course au profit que met en avant le gouvernement, mais sur la nécessite de répondre à cette crise sanitaire au profit de la population.

En outre, il faut une transparence des plus exemplaires au sujet des données a sujet de l’épidémie dont dispose le gouvernement. En effet ce dernier a mis plus de dix jours pour publier le dernier rapport alarmant du conseil scientifique, une rétention d’information que dénonce par exemple la Fédération hospitalière de France : elle dénonce un « défaut important d’information » et des « données insuffisamment partagées » depuis le mois d’avril sur les projections et les capacités des hôpitaux.

C’est par une gestion enfin raisonnée par des professionnels du secteur que l’on résoudra cette crise. En laissant plus le gouvernement pompier pyromane agiter des mesures répressives une fois le train de l’épidémie déjà en pleine vitesse, en prenant nos affaires en main et en faisant passer nos vies avant leurs profits.

 
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