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9 de octobre de 2020 Twitter Faceboock

élections aux états-unis
USA. L’extrême-droite tente d’enlever une gouverneure démocrate, Trump accusé de "complicité indirecte"
Margot Vallère

La gouverneure démocrate Gretchen Whitmer a échappé à une tentative d’enlèvement par la milice d’extrême-droite pro-Trump, les Wolverine Watchmen. Opposante de Donald Trump, elle l’accuse de « complicité indirecte » avec le groupuscule.

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Crédit photo : SHUTTERSTOCK

Treize hommes dont sept membres de la milice d’extrême-droite des Wolverine Watchmen ont été inculpés après que le FBI ait déjoué leur projet d’enlèvement de la gouverneure démocrate du Michigan. Le projet du groupe, qui planifiait depuis des mois son action, était de kidnapper Gretchen Whitmer avant l’élection du 3 novembre afin de la « juger » pour « trahison », et selon l’acte d’accusation rendu public ce jeudi, avait été évoqué et pensé, la prise d’assaut du siège des pouvoirs exécutif et législatif de l’État du Michigan.

Les Wolverine Watchmen sont des militants pro-Trump, anti-démocrates et très attachés au deuxième amendement qui légalise le port d’arme à feu dans l’espace public. Aujourd’hui, les sept membres de la milice impliqués dans le projet d’enlèvement de la gouverneure dont ses deux fondateurs, Pete Musico et Joseph Morrison, sont inculpés pour avoir planifié « une opération en vue d’attaquer le bâtiment du Capitole et enlever des responsables du gouvernement, dont la gouverneure ».

Lors d’une conférence de presse, Gretchen Whitmer s’est exprimée, condamnant fermement Donald Trump qui, la semaine dernière, plus précisément le 29 septembre lors du premier débat présidentiel face à Joe Biden, avait selon les termes de la gouverneure, « refusé de condamner les groupes prêchant la suprématie blanche et la haine, comme ces deux milices du Michigan ». Le deuxième groupe auquel elle fait référence est une groupuscule d’extrême-droite exclusivement masculin, antiféministe, raciste, anti-migrants et pro-Trump créé en 2016 : les Proud Boys. Ces derniers mois, ils se sont fait connaître en organisant des contre-manifestations en réaction au mouvement Black Lives Matter et en appelant régulièrement à la violence contre des manifestants et des militants de gauche. Ils se sont notamment exprimés à Portland où la contestation était particulièrement forte et où la répression policière a déferlé contre les manifestants.

Lors du débat présidentiel, lorsqu’il lui est demandé s’il compte dénoncer les suprémacistes blancs, Donald Trump amoindrie les faits et cite le nom des Proud boys. Il déclare « Proud boys, stand back and stand by » littéralement « Restez en retrait et tenez-vous prêts ». Le président américain cautionne ainsi implicitement de ce groupe, et leur conseille même de se tenir prêts, au cas où... Le lendemain, toutefois, il revient sur ses propos et affirme ne pas avoir connaissance du groupe d’extrême-droite qu’il a lui-même cité en direct, devant des millions d’états-uniens. Néanmoins, il est évident que les suprématistes blancs et de l’extrême-droite constitue une base solide de son électorat sur lequel il compte pour les élections à venir. En réponse à cette phrase du président et suite à la tentative d’enlèvement, Gretchen Whitmer a déclaré : « lorsque nos leaders encouragent ou fraternisent avec les terroristes nationaux, ils légitiment leur action et en sont complices ».

Et pour cause, le contexte de tension à l’approche des élections et d’une possible défaite de Donald Trump met en exergue la crise politique profonde qui anime le régime américain depuis des années, qui s’est illustrée avec l’élection surprise de Donald Trump en 2017, et qui s’est accentuée avec la gestion catastrophique de la crise sanitaire et le mouvement massif contre les violences policières et le racisme d’État. C’est d’ailleurs face à cette mobilisation que l’actuel président laisse le champ libre à l’extrême-droite et notamment à des groupuscules fascistes violents qui décomplexés, n’hésitent pas à tuer et réprimer des manifestants aux côtés de la police, ainsi qu’à occuper l’espace public, politique et médiatique puisqu’ils savent avoir l’aval du gouvernement. La tentative d’enlèvement d’une gouverneure du camp adverse en est un exemple poignant et s’inscrit dans la droite lignée initiée par Trump qui avait insinué qu’il contesterait les résultats des élections s’il n’était pas réélu et a menacé d’un passage en force institutionnel. Face à une telle pression, nombre d’américains sont désorienté et craignent pour le respect de leurs droits démocratiques. Dans le contexte actuel, Trump apparaît comme une menace qui doit être stoppée envers et contre tous.

Dans un article paru dans le journal New Politics, Dan, comme bon nombre de réformistes Labotz, militant et membre du parti socialiste appelle à voter pour le candidat libéral Joe Biden pour « faire barrage » au républicain Donald Trump. Pourtant, voter pour des néolibéraux ne mènera à aucune victoire significative pour la classe des travailleurs ni ne fera reculer le danger que représente l’extrême-droite aujourd’hui. Lors des deux mandats de Barack Obama entre 2008 et 2016, l’extrême-droite a connu une poussée considérable, ce qui a permis de préparer le terrain pour l’arrivée de Donald Trump. Le camp des libéraux démocrates ne constitue ainsi pas une alternative à cette extrême-droite montante, les travailleurs subissent et subiront l’exploitation et la répression sous les deux régimes.

Au cœur de la crise sanitaire qui a fait des millions de morts dans le monde et l’aube d’une crise économique d’ampleur qui en fera encore d’avantage, les partis politiques réformistes ne sont pas en mesure de régler les situations économique et sanitaire. Alors que les tenants d’une classe politique profondément réactionnaire se disputent aujourd’hui le pouvoir, les travailleurs et les classes populaires ne peuvent compter que sur leur propre organisation pour mener transformer radicalement cette société pourrissante.

 
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