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La Izquierda Diario
13 de octobre de 2020 Twitter Faceboock

Aéro. Plus de 200 salariés de MAP manifestent contre les suppression d’emplois
Pepe Balanyà

Le 5 octobre, le groupe BT21 qui regroupe plusieurs sous-traitants de l’aéronautique (MAP (Mécanique Aéronautique Pyrénéenne), Cauquil, Slimair et Caromar) annonçait la fermeture des sites de Caromar et Slimair-Colomiers ainsi que des plans sociaux chez Cauquil, Slimair Rochefort et MAP. Dans cette dernière usine, le plan social annoncé par la direction menace 106 postes sur 270 salariés. Pour montrer leur colère, 200 salariés se sont mobilisés ce lundi 12 octobre.

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Crédits photo : larepubliquedespyrenees.fr/

Le 5 octobre, le groupe BT21 qui regroupe plusieurs sous-traitants de l’aéronautique (MAP (Mécanique Aéronautique Pyrénéenne), Cauquil, Slimair et Caromar) annonçait la fermeture des sites de Caromar et Slimair-Colomiers ainsi que des plans sociaux chez Cauquil, Slimair Rochefort et MAP. Dans cette dernière usine le plan sociale annoncé par la direction menace 106 postes sur 270 salariés.

Bien que l’annonce vient de tomber, la direction prépare les esprits depuis longue temps. A l’image du reste du patronat de l’aéronautique (sous-traitants et donneurs d’ordre compris) la direction du groupe BT2I se sert de l’argument des difficultés financières pour faire payer la crise aux salariés. Tel que nous l’avait expliqué mi avril Julien Fernandez, syndicaliste CGT dans chez MAP, « la direction a évoqué les licenciements de chez DAHER et ajouté qu’il est peu probable d’éviter un plan social [chez nous] ». Et cela malgré le fait que les salariés de MAP sont allés travailler « la boule au ventre » lors du confinement parce que « les mesures [sanitaires] n’étaient pas suffisantes ».

Ce mépris patronale envers les salariés et leurs familles est la constant dans le secteur aéronautique. Après avoir travaillé en plein crise sanitaire, les salariés sont remerciés, avec l’appui du gouvernement, par des suppressions des postes ou des baisses de salaire sous l’argument de la crise économique. Le sentiment d’injustice face à cela, comme le témoignaient sur France Bleu les salariés de MAP, est à la base de la démonstration de colère qui a eu lieu ce 12 octobre à Béarn.

Comme on pouvait le lire sur La Rep des Pyrénées plus de 200 salariés (y compris des soutiens de Caromar) se sont rassemblé et manifesté dès 8h30 du matin. L’action avait lieu avant de la deuxième réunion entre le PDG du groupe et les délégués syndicaux CFDT et CGT sur le site de Serres-Castet. « Les réunions, tel qu’on peut le lire sur France Bleu, devraient se succéder tous les dix jours environ, pour prolonger les discussions jusqu’à la fin de l’année. ». 

Aussi bien que la pluie de PSE, la volonté du patronat de l’aéronautique de canaliser la colère des travailleurs dans les pourparlers du « dialogue sociale » est aussi une constante dans le secteur. Les salariés de Derichebourg ou d’AAA, qui ont déjà fait face aux manœuvres de leurs patrons, ont dénoncé cette piège à plusieurs reprises en avertissant du danger d’épuiser le temps qui devrait être consacré à la construction du rapport de forces, dans la table de négociations.

Même avant de la réunion de ce lundi le PDG du groupe, Christophe Kloeckner, a déjà annoncé la couleur et les limites infranchissables du cadre de négociation : « Effectivement, notre groupe – comme tout le secteur aéronautique – subissent de plein fouet la crise du Covid. Vous le voyez aujourd’hui, il n’y a plus d’avions dans le ciel. Nos cadences sont donc réduites drastiquement. À ce stade, 105 emplois sont en périls ». La crise du secteur doit donc se décharger sur les travailleurs tandis que les profits encaissés lors de ces dernières années et les grands salaires des dirigeants sont intouchables.

Ce carnage sur les salaires et l’emploi est d’autant plus scandaleux que le secteur aéronautique a cumulé des milliards de bénéfices ces dernières années. Même avec une réduction de 40% de l’activité, Airbus n’a même pas par exemple eu à puiser dans sa trésorerie. Cela montre bien que face à l’argument de difficultés financières ou risques de faillite, les travailleurs devraient toujours revendiquer la possibilité de pouvoir regarder les comptes de leurs entreprises, les profits et les bénéfices engrangés lors des dernières années, et ne pas adapter leur niveau de vie à la soif de rentabilité du patronat.

Ce qui la direction voudrait présenter comme une fatalité ou un sacrifice n’est qu’un choix qui s’impose par la force. Parfois avec l’aide de la police tel qui s’est passé à Méaulte ou le piquet de grève des salariés d’AAA a été dissous par la gendarmerie. Dans ce sens, bien que les délégués de la CFDT et la CGT aient dénoncé justement que « Bt2I, en profite pour désosser complètement notre entreprise  », il n’y a pas une intransigeance face aux choix patronale de faire payer la crise aux travailleurs via le plan sociale. Tel que l’expliquait un militant CFDT lors du rassemblement, ils ne comptent pas « mettre en cause le PSE en lui-même », mais dénoncer « le plan de réorganisation industriel du groupe » et se battre pour réduire le nombre de licenciements et avoir plus de moyens en termes d’indemnités.

Mais le risque de cette position justifiant les choix du patronat et décidant de mener la lutte dans les cadres du « dialogue sociale » préférés par la direction, c’est bien de brider les potentialités de la lutte des travailleurs. Et cela alors que tel que rappelaient les délégués syndicaux à la fin du rassemblement, cela n’est que « le début d’une longue lutte ».

Dans ce sensles travailleurs de Derichebourg ont fait déjà une première expérience riche d’enseignements pour construire un vrai rapport de forces : l’importance de l’unité entre les travailleurs syndiqués et non-syndiqués, de construire des assemblés de salariés où décider des suites de la mobilisation, de lutter par la grève et de se coordonner avec les autres boites. C’est aussi sur la base de ces enseignements qu’il y a eu lieu ce 17 septembre la première rencontre des salariés de l’aéronautique : des salaires syndiques ou non syndiqués représentant 19 entreprises (entre donneur d’ordre et sous-traitant et qui vise toujours à s’élargir) se sont réunis pour discuter d’un plan de bataille qui dénonce clairement l’offensive patronale, qui refuse de « négocier le poids des chaînes » qui ne cède pas un pouce dans la défense des intérêts fondamentaux des travailleurs et qui vise à construire la grève en coordonnant les usines pour imposer 0 suppressions d’emploi et 0 baisse de salaire. 

 
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