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La Izquierda Diario
15 de octobre de 2020 Twitter Faceboock

En temps de crise
La crise touche plus durement les femmes, le taux de pauvreté et de précarité augmente
Lola Alduna

L’actuelle crise économique va premièrement toucher de plein fouet les franges les plus précaires et pauvres de la population, dont la majorité sont des filles et des femmes. La pandémie du COVID-19 a cependant dévoilé leur rôle stratégique dans le fonctionnement de la société. Nous , les féministes anticapitalistes et révolutionnaires, parions sur le fait que ce soient ces femmes, premières à souffrir des misères de ce monde, celles qui luttent en première ligne pour de meilleures conditions de travail et de vie.

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Crédits photo : Campagne de l’ONG ONE

Dans son dernier rapport, l’ONU Femmes montre les conséquences directes que la crise actuelle commence à provoquer pour les femmes. Avant la pandémie, les femmes constituaient 70 % de la population vivant dans une situation de pauvreté ou d’extrême-pauvreté. Aujourd’hui, plus de 47 millions de nouvelles femmes et filles ont été poussées sous le seuil de pauvreté en raison de la crise sanitaire et économique.

En temps de crise, la précarité au travail augmente et les taux de chômage explosent. Les inégalités concernant l’accès à la santé et à l’éducation se creusent, et l’incertitude et la misère s’accentuent. Les femmes et les filles sont les premières à subir de plein fouet ces conséquences : les projections montrent qu’en 2021, pour 100 hommes âgés de 25 à 34 ans vivant sous le seuil de pauvreté, 118 seront des femmes. Un chiffre qui pourrait augmenter à 121 d’ici 2030.

Les femmes sont majoritaires dans les secteurs de la reproduction sociale, qu’il s’agisse des services (54 %), de la santé (54 %) ou encore de l’éducation (73,6 %). Elles constituent 97 % des personnes travaillant dans l’aide à domicile, là où 72 % des salariéEs ont perdu leur emploi depuis mars. En France, concernant les secteurs des services de l’hébergement-restauration, des transports et du commerce, l’emploi salarié hors intérim a baissé de 130 000 emplois.

Si l’accès à un travail digne est déjà tout un défi pour ces femmes qui sont à la tête des indices de précarité et de pauvreté, avec la crise actuelle cela devient une question de vie ou de mort. D’autant plus que le manque de revenus fait que l’accès à l’éducation et à la santé soit plus difficile, voire impossible pour beaucoup dans la configuration actuelle.

L’analphabétisme touche aujourd’hui plus de 750 millions de personnes à travers le globe, dont 500 millions sont des femmes et des filles. Selon l’UNESCO, actuellement « un milliard d’élèves [à majorité féminine], soit deux tiers de la population scolaire mondiale, se retrouve sans école ou en situation d’incertitude  », dont onze millions de filles qui pourraient ne plus revenir à l’école. La généralisation de l’enseignement à distance et l’accentuation de la sélection sociale commencent déjà à avoir des conséquences fatales sur la scolarité des plus défavoriséEs.

On estime que 4 billions de personnes n’ont pas un accès sûr et adéquat aux services essentiels de santé. Chez les femmes précaires et pauvres, cette réalité a des conséquences particulières. Si avant la pandémie 810 femmes mourraient chaque jour dû à des complications pendant la grossesse ou l’accouchement, la réduction de seulement 10 % de l’accès à des services d’avortement sûrs dans les pays les plus pauvres aurait produit 3 millions d’avortements clandestins, avec la mort d’environ 28 000 femmes.

Depuis mars, la « guerre » menée contre le coronavirus a montré le rôle essentiel des secteurs les plus invisibilisés et précarisés, où les femmes constituent une majorité écrasante. La crise actuelle met en péril leurs emplois et risque de dégrader leurs conditions de travail et de vie de jour en jour, ce qui augmente le poids des tâches reproductives, c’est-à-dire celui de la double journée du travail de la femme.

Les gouvernements et le patronat tentent de sauver leurs capitaux au prix de notre précarité, notre misère et nos souffrances. Nous, féministes anticapitalistes et socialistes révolutionnaires, parions pour que les femmes soyons aussi en première ligne de la lutte politique et de la lutte de classes, comme l’ont montré les infirmières italiennes lors du confinement. Louise Michel l’affirmait il y a deux siècles : « faites attention avec les femmes lorsqu’elles sont dégoûtées par tout ce qui les entoure et se soulèvent contre le vieux monde. Ce jour-là naîtra le nouveau monde. »

 
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