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La Izquierda Diario
16 de octobre de 2020 Twitter Faceboock

Du fric pour la santé, pas pour réprimer !
Syndicats policiers à l’Élysée. La veille du couvre-feu, Macron cajole la police et méprise les soignants
Joël Malo

La politique des masques et des tests a été un fiasco, Macron peut compter sur ses valeurs sûres : la matraque, la répression comme solution sanitaire. A quelques heures de la mise en place du couvre-feu, Macron recevait jeudi les syndicats de police pour accepter certaines de leurs revendications. Les soignants de leur côté peuvent encore attendre.

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Macron apprécie les symboles. Pour ceux qui n’auraient pas pris la mesure du tournant autoritaire et répressif mis en place avec le couvre-feu dans huit métropoles françaises (après une expérimentation dans les colonies comme l’État français en a l’habitude), Macron a décidé de rencontrer jeudi les syndicats de policier, qui sont sortis ravis de la réunion. Un moyen de chauffer les troupes pour être en première ligne de la répression dès ce vendredi soir.

Avec le couvre-feu, Macron continue comme avant : les profits et l’économie avant les vies. Dans cette lignée, Macron ne s’en prend pas aux causes qui rendent l’épidémie si virulente, les transports bondés, des mesures sanitaires qui s’amenuisent au travail, des classes surchargées, un hôpital à bout de souffle financièrement qui n’a pu faire face que difficilement et au prix d’un effort redoublé et salutaire des personnels de santé. A l’inverse le couvre-feu vise en premier lieu les personnes qui ont le malheur d’être touchées par le virus en conséquence même de la politique criminelle du gouvernement et de l’ordre inégalitaire qu’il sert : Macron rappelait dans son allocution mercredi que les classes populaires ont été largement plus frappées par le virus parce qu’elles occupent les postes les moins reconnus et donc protégés, à cause de logement exigus etc. Ce sont donc ces classes populaires qui vont voir leur vie réduite au métro, boulot, dodo comme moyen de lutte contre le Covid.

Les soignants dans la rue, les flics à l’Élysée : Macron prépare sa stratégie sanitaire

Alors que les soignants étaient dans la rue jeudi pour demander (encore et toujours) des moyens pour l’hôpital, les policiers se voient offrir des cadeaux comme à peu près à chaque fois que le gouvernement se prépare à une période difficile. De leur exclusion de la réforme des retraites juste avant le 5 décembre (réprimer pour cotiser pour une meilleure retraite en somme), au soutien verbal aujourd’hui accompagné de mesures très matérielles : projet de rendre les transports gratuits pour les policiers (pas les soignants, pas les profs, pas tous les travailleurs), de prendre 1,5 milliard d’euros du plan de relance pour la restauration des commissariats (nous devons en ce sens préciser ce que nous écrivons régulièrement dans nos lignes, ce plan sert les patrons et la police) et surtout d’augmenter la répression judiciaire. Dupont-Moretti a ainsi promis de demander aux parquets d’être le plus dur possible face aux « violences » contre les personnes dépositaires de la répression étatique et d’empêcher les remises de peine pour les personnes condamnées pour ces raisons.

En revanche, la peine maximale de l’acquittement pour les violences policières sera toujours d’actualité. Les accusations de violence policière se retournant systématiquement contre les victimes de la répression. Ces mesures sont une suite logique du martelage sécuritaire engagé par le gouvernement qui amène à un racisme de plus en plus décomplexé sur les plateaux télé, à une islamophobie rampante et prépare, avec le couvre-feu, au déballage médiatique de patrouilles de flics sillonnant les rues pour nous protéger du Covid, avec rapport journalier du nombre d’amendes et peines de prison pour les récidivistes des sorties en début de soirée.

Depuis le déconfinement, le grand patronat et l’État bafouillent pour éviter de donner la prime Covid aux héros, le Ségur est venu attaquer davantage les conditions de travail des soignants. Le gouvernement a ouvert les vannes pendant l’été et aucune mesure préparatoire n’a été prise. Les masques ne sont toujours pas gratuits, l’accès aux tests PCR est un scandale quotidien, les hospitaliers, héros tombés en disgrâce dès le lendemain du 11 mai, sont sortis de nombreuses fois dans la rue... Mais le gouvernement a organisé une rentrée scolaire et universitaire kamikaze qui ne faisait que paver la voie vers la situation que nous connaissons aujourd’hui. Aucune limitation à l’économie pour des raisons sanitaires, aucun aménagement dans les transports, mais des subventions à milliards pour les patrons qui licencient. Quant à la police, il leur a suffi de sortir à une poignée dans la rue et devant les commissariats pour faire le tour des JT au mois de juin et imposer leurs revendications.

La politique sanitaire du gouvernement est une politique policière, et en conséquence elle s’en donne les moyens : 325 millions de budget en plus, des acquis en nombre pour la police. Le confinement policier au mois de mars, réaction en urgence, symbole de la destruction de l’hôpital public a eu ses dizaines de milliers de morts du Covid et ses morts de la répression, des brimades et des amendes par centaines de millier. Le couvre-feu est aujourd’hui la réponse de la bourgeoisie à l’alternative santé ou répression, mettre des moyens dans l’hôpital, embaucher massivement ou enfermer les gens chez eux et les contraindre uniquement à travailler. Ou comment dévoiler le vrai visage de la police : maintenir l’ordre capitaliste et le travail coûte que coûte , temps de pandémie compris.

 
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