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19 de octobre de 2020 Twitter Faceboock

Covid-19
Plus de 2000 patients en réanimation : un hôpital à bout de souffle et une gestion répressive comme seule réponse
Matteo Falcone

Ces dernières 24h, le seuil des 2000 patients en réanimation a été franchi, une première depuis mai. Plusieurs hôpitaux expriment déjà des faiblesses pour faire face à cette deuxième vague épidémique. Pendant ce temps, le gouvernement entérine la gestion répressive de la crise sanitaire par une multitude d’investissement dans la police.

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Crédit photo : AFP

Face à la deuxième vague épidémique, un hôpital à bout de souffle

La deuxième vague du Covid 19 s’amplifie. Lundi, près de 146 personnes emportées par la maladie et le nombre de personnes en réanimation qui approche très rapidement la barre des 2000 en 24 heures. Des chiffres records depuis le déconfinement en mai dernier. Les hôpitaux montrent des signes de faiblesse criants face à l’épidémie et les soignants ne cessent de déplorer un manque cruel de moyen et de personnels.

Depuis plusieurs jours de nombreux services de réanimation commencent à être saturés. C’est le cas par exemple de nombreux hôpitaux dans les métropoles mais aussi de plus petits hôpitaux comme celui d’Orléans ou Bastia. Face à l’afflux de patients atteints du Covid, les hôpitaux commencent progressivement à déprogrammer d’autres patients pour gérer l’épidémie.
Ce sont avant tout des lits et des moyens humains qui manquent. Par exemple pour l’hôpital de Montreuil, les 12 lits du service de réanimation sont déjà tous occupés par des patients atteints du Covid 19. A Bastia, ce sont les réanimateurs qui manquent pour la semaine du 26 octobre au 8 novembre, malgré un appel à l’aide aux voisins Marseillais et Niçois, ces derniers déjà trop en tension, ne pourront pas les aider.

C’est donc avec des moyens humains et matériels largement réduits que les hôpitaux français vont devoir faire face à la deuxième vague de l’épidémie. C’est ce que les soignants ont dénoncé le 15 octobre, journée de mobilisation appelé par plusieurs syndicats et collectifs. Ces derniers ont revendiqué une embauche massive de personnel, l’augmentation de lits d’hôpitaux et une revalorisation du métier. Pour eux les annonces du Ségur de la santé sont jugés largement insuffisantes. De fait ce plan annoncé par le gouvernement approfondit en réalité la casse du système de santé et sa néo-libéralisation.

En effet l’annonce de l’ouverture de 4000 lits d’hôpitaux, ne compense en rien la fermeture de 4200 lits en 2018 et des 3400 lits en 2019. Selon l’agence régionale de santé, sur tout le territoire, les services de réanimation ne disposent que de 100 lits de plus qu’avant la crise sanitaire, et il s’agit de lits empruntés à d’autres services durant la première vague et qui n’ont pas été rendus. Pour 5000 lits de réanimation en France, d’après le Figaro, 500 à 600 d’entre eux reste fermé en permanence par manque d’effectif, révélant le manque cruel de moyens humains dans les hôpitaux.

Selon la Fédération hospitalière de France il manque « a minima » dans les budgets des hôpitaux, 500 millions d’euros pour 2020 et 700 millions d’euros pour 2021. Le budget de l’hôpital public ne serait donc pas plus élevé qu’en 2019, avant l’épidémie, une fois la facture de la crise sanitaire et les annonces du Ségur de la santé payées.

Le choix d’une gestion répressive de la crise sanitaire

En guise de solution à la crise sanitaire le gouvernement a décidé de décréter un couvre-feu. C’est donc le choix d’une gestion répressive de l’épidémie qui a été fait, masquant difficilement le manque cruel de moyen dans la santé publique. S’il avait plusieurs mois pour se préparer à la deuxième vague de l’épidémie, le gouvernement n’a rien fait, préférant investir dans le dispositif de répression policière.

Pour imposer le couvre-feu, le ministère de l’intérieur a annoncé mobiliser plus de 12 000 policiers dans les métropoles, avec des mesures répressives, une amende de 135 euros pour non-respect et en cas de réitération les personnes inculpés risqueront 6 mois d’emprisonnement et 3750 euros d’amendes, marquant un tournant clairement autoritaire.

Mais ces mesures répressives s’accompagnant d’une hausse du budget dédié au ministère de l’intérieur pour 2021 et les cadeaux dernièrement octroyés à la police contrastent avec le manque d’investissements dans la santé publique.

En effet pour le budget de la prochaine année qui passe en ce moment à l’assemblée, l’un des grands gagnants est le ministère de l’intérieur avec une hausse de 325 millions d’euros. L’objectif est d’embaucher de nouveaux agents, renouveler des véhicules et l’investissement dans du matériel de répression. Dans les achats prévus, 65 millions d’euros, pour 89 nouveaux blindés, connus pour avoir été utilisé lors du mouvement des gilets jaunes.

C’est donc une gestion répressive que le gouvernement a choisi de mener. Or, ce n’est pas d’un couvre-feu imposé de force dont nous avons besoin, mais d’une véritable stratégie sanitaire. Celle-ci passe par la formation et l’embauche massive de personnel soignant, l’ouverture de nouveaux services dans tout le secteur de la santé, l’ouverture de lits, des augmentations de salaire et l’arrêt de la dérégulation du travail permise par le « Ségur de la santé », ainsi qu’une véritable sécurité sociale à la hauteur des besoins des soignants et de la population.

 
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