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6 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

#BlanquerDémission
Toulouse. Le collège George Sand se mobilise pour exiger les moyens nécessaires pour répondre la crise sanitaire !
Correspondant-e Toulouse

C’est pour dénoncer la mise en danger des élèves et des personnels, et pour exiger des mesures sanitaires cohérentes avec la situation dans leur établissement, que les enseignants du collège George Sand ont exercé leur droit de retrait et manifesté ce jeudi devant le rectorat de Toulouse. Dans leur établissement comme ailleurs, le protocole sanitaire « renforcé » imposé par le gouvernement est en réalité impossible à mettre en place, faute de moyens, et dégrade encore les conditions d’accueil des élèves.

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« Le protocole est en train de faire ressortir tous les manques qu’il y a dans les collèges, et en particulier dans les collège REP et REP+ »

Alors que la situation était déjà très difficile avant les vacances et depuis des années dans l’Éducation Nationale, la gestion calamiteuse de la crise sanitaire par le gouvernement rend impossible la tenue des cours, en particulier dans les établissements classés REP ou REP+ qui manquent cruellement de moyens pour répondre aux besoins des élèves.

C’est le cas du collège George Sand, situé près du quartier Bagatelle à Toulouse, où la situation était très tendue lundi lors de la rentrée. En dehors du port du masque obligatoire pour les personnels et les élèves, aucune mesure prescrite dans le protocole sanitaire défini par le gouvernement ne peut être mise en place. À défaut d’avoir les infrastructures nécessaires à l’évitement du « brassage » des élèves pour éviter la circulation du Covid-19, ces derniers sont entassés dans des zones tracées dans la cour afin de les regrouper par niveau, alors qu’ils continuent de se croiser tout au long de la journée dans les couloirs de l’établissement ou encore à la cantine. Les assistants d’éducation (AED) tenus de les surveiller pour faire respecter ces « mesures sanitaires » sont tellement surchargés de travail qu’ils en viennent à ne pas manger à midi. « N’ayant pas de surveillant AESH, un élève du dispositif ULIS a été laissé à l’abandon et retrouvé en train de lécher une prise électrique », raconte Mélie, prof de Français. « On est dans la maltraitance, parce qu’on nous demande de faire des choses qui ne sont pas possibles », ajoute sa collègue Sabrina.

« On a tous décidé de ne pas lire la lettre qui nous semblait incompréhensible pour les élèves et qui avait été tronquée par notre ministre »

Cette mobilisation intervient par ailleurs dans le contexte particulier de l’attentat de Conflans, où le gouvernement s’est illustré par sa gestion autoritaire de l’évènement. Alors que deux journées banalisées avaient été demandées par les syndicats de l’Éducation Nationale pour que les enseignants puissent discuter entre eux et avec les élèves du drame survenu au début des vacances scolaires, seules deux heures avaient finalement été accordées à l’échelle nationale. Vendredi dernier, le ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé vouloir supprimer ce temps pédagogique nécessaire. Au collège George Sand, ces deux heures ont pu être maintenues, et ont été utilisées par les personnels pour décider, collectivement, de la manière dont devrait être mis en place le protocole sanitaire. Les enseignants ont par ailleurs décidé, pendant l’hommage à Samuel Paty, de ne pas faire la lecture de la lettre de Jean Jaurès imposée par le ministère, dont certains passages, critiques de l’institution scolaire, ont été coupés dans la version envoyée aux écoles.

La grève pour des revendications d’urgence : dédoublement des classes, embauches massives de profs, d’AED et d’AESH

Dès mardi, 70% des enseignants et 90% des AED/APS du collège George Sand de Toulouse ont refusé de faire cours pour exiger des moyens pour faire face à la crise sanitaire. Devant le mépris du rectorat, qui a présenté une fin de non-recevoir face à la revendication d’un protocole sanitaire permettant notamment le dédoublement des classes afin de faire cours en demi-groupe, les profs mobilisés ont ensuite exercé leur droit de retrait, estimant que ni leur sécurité ni celle des élèves était assurée. Le rectorat, devant lequel ils se sont rendus ce matin pour se faire entendre, refuse toujours de mettre en place les mesures exigées par les grévistes et s’en tient à des propositions dérisoires qui ne répondent en rien à la situation de crise. Alors que des dynamiques de mobilisations se développent dans d’autres collège et lycées, comme au lycée Rive-Gauche, les personnels mobilisés de Georges Sand avaient lancé un appel à la mobilisation, invitant les autres établissements à les rejoindre devant le rectorat.

Alors même que la colère explose dans de nombreux établissements, notamment en région parisienne, les grévistes de George Sand tentent ainsi de s’organiser pour décider d’un autre protocole sanitaire, en accord avec les recommandations officielles et avec les réalités de terrain. Face au mépris de l’Etat pour les élèves et personnels, ils sont parmi les premiers, dans l’Académie de Toulouse, à manifester la volonté de prendre en main la gestion de la crise sanitaire. Et ce alors même que les directions syndicales accusent leur retard pour soutenir le mouvement, avec une première journée de mobilisation nationale prévue le 10 novembre.

Ce vendredi 6 novembre à 21h, sur la page Facebook de Révolution permanente, se tiendra un live animé par Anasse Kazib où interviendront des enseignants, des personnels, des élèves et des parents d’élèves à propos du mouvement inédit en cours dans l’Éducation pour imposer des protocoles sanitaires à la hauteur.

 
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