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La Izquierda Diario
11 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

Répression
65.000 verbalisations en 2 semaines : Darmanin appelle les préfets à... renforcer les contrôles policiers
Erell Bleuen

Alors que le ministère de l’Intérieur parle de 65.000 verbalisations depuis le début du 2ème confinement, Darmanin a demandé à l’ensemble des préfets de renforcer les contrôles policiers concernant le non-respect du confinement. La gestion répressive de la crise sanitaire continue.

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Crédit photo : Thomas Samson / AFP

Sanitairement, la situation continue de s’aggraver. L’Europe redevient l’épicentre de la pandémie avec plus de 12 millions de cas de contaminations au covid-19 déclarées. La France est particulièrement frappée avec des hôpitaux au bord de la saturation. Mais pour le gouvernement, c’est une gestion par la répression qui doit primer dans le cadre de son logiciel pro-patronal et austéritaire, qui lui interdit de renforcer les moyens alloués à la santé pour permettre au personnel soignant de gérer efficacement la crise sanitaire.

Le 2 novembre, Darmanin se vantait ainsi au micro de Bourdin que 100.000 contrôles et 5000 contraventions avaient été réalisés depuis l’annonce du reconfinement. Hier, c’est le chiffre de 65.000 verbalisations nationalement qu’émettait le Ministère de l’Intérieur. Malgré tout, le 9 novembre, Darmanin a envoyé un télégramme à l’ensemble des préfets pour demander « le renforcement des actions de contrôles du confinement ».

Dans ce courrier, le ministre de l’intérieur précise aux préfets qu’il attend « une particulière fermeté pour faire respecter, sur le terrain, les dispositions qui concernent en priorité les rassemblements privés, les rassemblements de voie publique et la fermeture des établissements recevant du public » mais aussi « les déplacements individuels n’entrant pas dans le champ des exceptions autorisées » en insistant sur le fait que « toute personne ne disposant pas de motif légitime devra être verbalisée ».

Le gouvernement, incapable de faire face à la crise sanitaire, cherche donc, selon ses dires, à faire preuve de plus de fermeté, après « une première phase de forte volonté d’explication et de nécessaire pédagogie ». Si 65.000 amendes en deux semaines, c’est faire preuve de pédagogie, qu’est-ce que va être la fermeté ! Et certains préfets ont déjà compris le message, comme témoigne l’article d’Europe 1 qui interviewe le préfet de police des Bouches-du-Rhône, déclarant que « on va renforcer les contrôles là où vous ne nous attendrez pas ».

Le choix de l’attaque aux libertés individuelles et le renforcement de la répression est le corollaire d’un confinement imposé par le gouvernement mais moins respecté que lors de la première vague. Et pour cause, le confinement made in Medef du gouvernement, qui nie la réalité concernant les principaux lieux de contaminations, à savoir les lieux de travail et les écoles, et maintient le travail à tout prix tout en tentant d’interdire toute vie sociale a bien du mal à convaincre. Si pour Darmanin, « il faut désormais que chaque Français prenne conscience de la nécessité de respecter strictement les règles de confinement », il paraît logique que pour la majorité de la population, qui continue de s’exposer quotidiennement au virus en allant travailler, l’interdiction d’aller dîner chez un ami ou de se balader dans un quartier éloigné de son domicile apparaisse aberrante.

Et si la volonté de renforcement des contrôles par le gouvernement se focalise sur le non-respect du confinement dans le cadre privé, le gouvernement se préoccupe moins des écoles ou des lieux de travail, où ils cherchent à éviter toute contrainte et toute mesure qui demanderait des moyens supplémentaires. Un discours qui est largement contesté depuis plus d’une semaine par les personnels de l’éducation nationale et les lycéens, qui se mobilisent et notamment par la grève pour dénoncer l’ouverture des établissements sans protocole sanitaire suffisant, et qui met en danger enseignants, élèves et leurs parents. Une première réponse à la politique criminelle du gouvernement, dans le cadre de laquelle des protocoles sanitaires alternatifs ont été mis en place, passant outre les décisions du rectorat, et qui a permis de faire reculer, bien que partiellement, le gouvernement.

Face à un gouvernement qui n’a en tête que le maintient de l’économie et comme outil la répression, les profs et les lycéens ont ainsi montré la voie. Pour imposer à large échelle des mesures sanitaires à la hauteur et la reprise en main par les travailleurs et la jeunesse de la situation, c’est de la mobilisation la plus large que nous aurons besoin !

 
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