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25 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

Jeunesse
Plateforme bidon, facs fermées : Macron méprise les étudiants et les jeunes
Jahan Lutz

Une fois n’est pas coutume, Macron a profité de son discours pour s’adresser à la jeunesse. Mais, alors qu’étudiants et jeunes travailleurs sont parmi les plus précarisés par la crise sanitaire, le gouvernement n’a donné que quelques miettes méprisantes à travers la plateforme « 1 jeune 1 solution », tout en repoussant à dans trois mois l’hypothétique réouverture des universités.

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Crédit Photo : TV83

Macron n’a tiré aucune leçon de la catastrophe sanitaire durant la première vague, ou plutôt dirons-nous qu’il en a tiré les leçons du MEDEF. En effet les annonces de hier que la stratégie du gouvernement demeure dans la stricte continuité de celle qui a mené à la deuxième vague. Elle s’accompagne d’un mépris total pour les travailleurs et les jeunes qui sont en première ligne de la crise économique et de ses conséquences désastreuses. Fidèle à lui-même, alors qu’il continue à prendre des mesures pro-patronales et réprime ceux qui se mobilisent contre son offensive liberticide, il n’a cependant pas hésié à jeter quelques artifices les jeunes.

La plateforme « 1 jeune 1 solution » : nouvelle mascarade

Une des conséquences de la crise sanitaire et du confinement sur les étudiants, les jeunes travailleurs, c’est la perte de leur emploi. C’est donc une grande précarité qui gagne la jeunesse là où, avant la crise sanitaire déjà, un étudiant sur deux devait travailler dans des boulots précaires pour financer ses études et vivre. Ainsi, les jeunes sont surreprésentés dans la hausse historique du chômage au troisième trimestre..

Dans ce cadre, Macron a souhaité une nouvelle fois s’adresser à la jeunesse. Et encore une fois, la proposition du gouvernement est une véritable insulte. En effet, la nouvelle réponse donnée par Macron et sa ministre du Travail Elisabeth Borne est la mise en place depuis le 19 novembre de la plateforme « 1 jeune 1 solution ». Le site a pour but d’offrir l’accès à « plus de 20 000 offres d’emploi sourcées par Pôle Emploi » et à « plus de 250 événements proposés aux jeunes en ligne. » Enfait d’un nouveau dispositif, la plateforme se contente de renvoyer aux offres déjà proposées par Pôle Emploi, ou vers les missions locales et les offres de services civiques.

En clair, de quoi économiser quelques minutes de recherche sur Google, mais pas vraiment une réponse au chômage et à la précarité des jeunes, surtout quand les emplois proposés par le gouvernement sont en partie des boulots à l’image des 400.000 contrats précaires offerts par le gouvernement l’été dernier à la jeunesse.

La réouverture des facs passée sous silence

Si Macron dit se préoccuper de la jeunesse, il a revanche largement passé sous silence la question de la réouverture des facs. De fait, celles-ci se retrouvent relayées à la fin de la liste des établissements qui pourront, si la situation sanitaire le permet, rouvrir. Il faudra ainsi attendre début février pour espérer que les universités puissent à nouveau accueillir des étudiants ! A partir de la mi-décembre, musées, théâtres, cinémas, lieux de culte pourront rouvrir, mais pas les facs.

Une décision très lourde pour les milliers d’étudiants précaires dont le distantiel aggrave profondément les conditions d’études, déjà dénoncée par certains professeurs. Sur son blog Mediapart, Pascal Maillard note ainsi : « Aucun argumentaire sanitaire rationnel ne peut être avancé contre la programmation d’une reprise partielle des cours en présence dès début décembre. Reprise des TD de licence 1, avec jauge à 50% dès le 1er décembre, et reprise de tous les autres niveaux le 4 janvier, pour les examens en présence et pour des cours sécurisés avec les moyens sanitaires appropriés que les universitaires réclament depuis 8 mois. » Professeur à l’Université de Strasbourg il rappelle que « Pour les personnels et les étudiants l’addition est très lourde et n’est plus humainement supportable depuis longtemps : 11 semaines de confinement à venir, après les 3 semaines passées, après 2 mois à 50 %, ça fait 5 mois de dépression numérique pour tout le monde et de misère morale et économique aggravée pour des centaines de milliers d’étudiants et des milliers de personnels précaires. »

Une décision à relier à deux éléments principaux. D’abord, le refus absolu du gouvernement d’offrir les moyens qui permettraient d’assurer une reprise dans les conditions sanitaires optimales. Ensuite, la crainte probable du risque que la réouverture partielle des facs ne facilite les échanges et le développement d’une colère profonde contre le gouvernement, qui s’est récemment exprimée à l’encontre de la LPR que près de 5.000 chercheurs dénonçaient hier dans une tribune au Monde.

En définitive, derrière les déclarations d’intention, la continuité de la stratégie gouvernementale se retrouve parfaitement dans la jeunesse. Pas de volonté de rouvrir les facs pour briser l’isolement et limiter le décrochage et la saturation provoquée par le distantie en lien avec un refus d’offrir les moyens sanitaires pour favoriser la reprise des cours dans les facs le plus rapidement possible et pas de réponse à la crise autre que des solutions précaires et des outils de communication. En clair, encore du mépris pour la jeunesse.

 
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