http://www.revolutionpermanente.fr/ / Voir en ligne
La Izquierda Diario
25 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

Nécrologie
Diego Armando Maradona, de gamin en or à légende du football
Julian Vadis

Ce 25 novembre, « el pibe de oro » s’est éteint, à l’âge de 60 ans. Considéré comme le plus grand joueur de tous les temps, Maradona, de par sa carrière et sa vie hors norme, ne laisse personne indifférent.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Diego-Armando-Maradona-de-gamin-en-or-a-legende-du-football

Dès son plus jeune âge, Diego Armando Maradona est placé sous les feux des projecteurs. A peine 10 ans et déjà présenté comme un génie du football, capable de prouesses hors norme. Du bidonville de Villa Fiorito, dans la banlieue sud de Buenos Aires, il intègre le club d’Argentinos Juniors, dont le stade porte aujourd’hui son nom, et y gagne son surnom, el pibe de oro, le gamin en or. Il ne le lâchera plus.

Hors norme sur le terrain...

L’Argentine découvre alors un phénomène, qui débute en professionnel dès ses 16 ans avec son club formateur, puis rejoint le mythique club de Boca Juniors. Deux années pleines, où Maradona façonne déjà sa légende, devenant l’icône d’un des deux plus grands clubs du pays, et dont il sera toute sa vie un fervent supporter. Surtout, issue d’un milieu pauvre et rejoignant le Boca, il devient le symbole des classes populaires, et une idole.

C’est en 1982 que Diego Armando Maradona rejoint l’Europe. A Barcelone d’abord, jusqu’en 1984 pour finir à Séville, pour l’unique saison 1992-1993. Entre temps, il y a le Napoli, où Diego marquera 115 buts en 259 matchs pour ce qui est considéré comme l’âge d’or du football napolitain. C’est ici aussi que Maradona façonnera sa légende. Alors que la toute puissante Juventus, symbole des « riches du nord » dans une Italie littéralement scindée en deux, règne sur le championnat, Maradona et les siens remporteront deux scudetto (1987 et 1990), une Coupe d’Italie en 1987, une Supercoupe d’Italie en 1990 et le graal, la Coupe de l’UEFA en 1989. A jamais, Maradona demeure pour les napolitains comme le grand meneur de jeu qui leur a permis de retrouver leur dignité face à l’omnipotente et dominatrice Juventus d’un certain Michel Platini. Il y gagne un statut inégalé.

Mais la légende de Maradona passe aussi par le Mexique et la Coupe du Monde de 1986. En quart de finale, l’Argentine affronte l’Angleterre, dans un match marqué par un contexte politique pesant, guerre des Malouines oblige : l’Argentine avait été humiliée par l’impérialisme britannique en 1982. El pibe de oro fera alors entrer ce match dans la légende, sa légende. Il marque d’abord le but le plus controversé de l’Histoire du Football, d’une « main de Dieu ». Il marque ensuite, cinq minutes plus tard, le but qui est, lui, considéré comme le plus beau de l’Histoire, partant de sa moitié de terrain, éliminant la quasi entièreté de l’équipe adverse, gardien compris, avant de conclure. L’Argentine gagne ce match 2 buts à 1. Maradona l’emmènera jusqu’au toit du monde, remportant la compétition pour ce qui restera son unique sacre mondial.

…et en dehors !

Si Maradona termine sa carrière en Argentine, au Newell’s Old Boys puis dans son club de Boca Juniors, c’est aussi en dehors des terrains qu’il façonnera sa légende, devenant une icône populaire à part entière. De par ses démons et son côté irrésistiblement humain d’abord, avec de multiples déboires liés, entre autres, à la consommation de cocaïne. Une addiction qui lui fera frôler la mort. Comme si, en quelque sorte, sa légende dépassait le gamin de Villa Fiorito, certes en or et génial, mais également avec ses travers et ses vices.

A contrario d’autres légendes du foot, à l’image publique relativement lisse, comme Pelé, Zidane ou celui qu’on a présenté comme son successeur Lionel Messi, Maradona fut un joueur et un homme d’une autre catégorie : excessif et bon vivant, alimentant parfois la presse à scandale. Une vie hors norme qui lui vaudra quelques polémiques vives, comme lors de son passage à Naples et ses liens avérés avec la Camora.

Mais c’est aussi sur le terrain politique que Maradona se distingue. Il affichera surtout une grande proximité avec le dirigeant cubain Fidel Castro, le Venezuela d’Hugo Chavez et même avec le peuple palestinien. Cuba sera un pays où il se réfugiera, tant pour échapper aux polémiques qui défient les chroniques en Argentine comme en Europe que pour des raisons de santé, qui ont émaillé toute sa vie.

Maradona n’était pas un révolutionnaire et ses positions politiques ont aussi été marquées par beaucoup d’incohérences. Sur le terrain personnel il a été durement critiqué par certaines attitudes machistes. Maradona était cela aussi. Mais une chose est sûre, il s’agissait d’une figure reconnue mondialement, polémique, astre du ballon, qui a marqué plusieurs générations, qui a fait rêver sur les terrains mais qui, à sa façon, a su prendre position en faveur de certaines causes populaires. Maradona était avant tout un artiste, un grand artiste du sport reconnu mondialement. Mais sa figure allait bien au-delà du football, et les polémiques, faux pas, l’ont accompagné tout au long de sa vie.

 
Revolution Permanente
Suivez nous sur les réseaux
/ Révolution Permanente
@RevPermanente
[email protected]
www.revolutionpermanente.com