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La Izquierda Diario
28 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

Un anniversaire loupé
Nouveau report de l’nterdiction du glyphosate en France : encore une promesse de Macron non tenue
Coline Isabel

Il y a trois ans, Macron promettait d’interdire le glyphosate, l’herbicide le plus vendu au monde. Finalement, une réunion qui devait avoir lieu vendredi matin dans le cadre du conseil de défense écologique a été reportée à une date inconnue. Donnant de nouveau lieu à un débat public important, les promesses du gouvernement sur la transition écologique sont encore remises en cause.

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Un agriculteur pulvérise du glyphosate, en 2019 à Saint-Léonard-des-Bois (Sarthe. Crédit photo : JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Le 27 novembre 2017, un tweet de Macron qui promettait l’interdiction de l’herbicide en France "d’ici 3 ans". Aujourd’hui, la date "anniversaire" est reprise par de nombreuses personnes et personnalités publiques sur les réseaux sociaux pointant un anniversaire raté voir un ramassis de mensonges.

L’action redoutable du glyphosate permet de désherber de façon "systémique", c’est-à-dire qu’il peut être utilisé sur tous types de végétaux. Jugé comme dangereux pour l’environnement et la santé animale et humaine, de nombreuses organisations demandent son interdiction totale. En effet, l’OMS classe le glyphosate comme “potentiellement cancérigène” ce qui signifie une certitude élevée pour les personnes en contact, de développer un cancer. Et de nombreux cas sont déjà recensés.

D’autre part, il est jugé destructeur pour la biodiversité. La France, premier consommateur de glyphosate en Europe se trouve donc bien embarrassée face à ce retard conséquent et Macron estime que l’interdiction sera effective seulement à 80%. Pour expliquer ce retard, l’exécutif explique que la seule solution pour arriver à une interdiction totale est de porter le projet à l’échelle européenne qui a une réelle action sur les questions de l’agriculture. Une belle façon de reporter le problème global au niveau de l’Europe pour éviter de se positionner réellement sur la question.

Mais ce qui frappe, c’est de voir que les politiciens utilisent une fois de plus ces débats publics importants pour afficher une façade soi-disant écologique afin de gagner en popularité dans les sondages et notamment parmi les plus jeunes électeurs. Ces promesses en l’air nous démontrent de nouveau le “capitalisme vert” bien affiché des gouvernements successifs et de l’agro-industrie. En effet, rien ne les retient de revenir sur leurs décisions s‘ils s’aperçoivent que leurs promesses les empêchent de mener à bien leur politique économique axée sur le capitalisme et l’agriculture intensive.

Il faut également prendre en compte le fait que la Commission européenne est sous l’influence des lobbys comme Monsanto absorbée par l’entreprise allemande Bayer en 2018, qui est le principal fabricant du glyphosate et qui le commercialise. Des enjeux entrent donc en compte pour certains pays européens comme l’Allemagne, dont le compte rendu scientifique sur l’herbicide a été remis en cause par les autres pays européens. Mais la plupart évitent aussi de se positionner et évitent d’être désigné pour réaliser d’autres études.

Plusieurs études montrent d’ailleurs que le glyphosate peut être remplacé dans certains cas mais que son interdiction totale aurait un impact trop grave sur l’agriculture et donc l’économie européenne. Cela pose clairement la question de la logique productive dans laquelle nous sommes. Dans quel système économique le glyphosate peut-il être interdit ? Les évaluations comparatives sont correctes : le glyphosate ne peut pas être radicalement interdit … dans
un système capitaliste qui utilise et met en avant l’agriculture intensive, destructrice pour notre environnement.

Pour mettre fin à l’usage de ce type de produit, il faut donc pouvoir accompagner les agriculteurs, petits ou gros, vers une transition d’une agriculture plus respectueuse, mais qui surtout qui ne les précarise pas encore plus. Les pressions sur la baisse prix effectués par l’Union Européenne doit être stoppé, mais il faut également prendre en charge la problématique des coûts important liés aux matériels, des mesures radicalement anticapitalistes comme la nationalisation des banques, pourrait par exemple permettre des crédits à taux zéros pour ces producteurs.

Crédit photo : JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
"(Un agriculteur pulvérise du glyphosate, en 2019 à Saint-Léonard-des-Bois (Sarthe)"

 
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