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2 de décembre de 2020 Twitter Faceboock

Santé
Bordeaux. La grève à la maternité suspendue après avoir obligé la direction à faire des concessions
Romance

Ce mardi, après une semaine de grève, les auxiliaires et sages-femmes du service de la maternité au CHU Pellegrin ont décidé de suspendre leur grève. Malgré des revendications pas totalement satisfaite, elles décident de rester sur le qui-vive, après une grève inédite dans le service. "Nous sommes des maltraitantes" : elles dénoncent le manque de moyens et de personnel qui ne leur permettent pas une prise en charge digne des femmes qui viennent accoucher.

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Crédits photo : Isabelle Castéra pour SO

Ce mardi à 14h, une délégation de travailleuses du service de la maternité du CHU Pellegrin, accompagnée par des syndicalistes de SUD Santé Sociaux du CHU Bordeaux, était reçue par l’Agence Régionale de Santé à Bordeaux.  Après un peu plus d’une semaine de grève, reconduite par deux fois en assemblée générale, la suspension de la grève a été votée par une écrasante majorité ce mardi. Le rendez-vous a permis d’avoir un compte-rendu des accords validés par la direction du CHU de Bordeaux, en attendant que toutes les soignantes en grève (60% du service) votent, à partir de ce document, la suite ou la fin de la grève, celle-ci est suspendue. La direction de l’hôpital n’a pas satisfait toutes les revendications des travailleuses, qui étaient pourtant le minimum syndical dont elles ont besoin pour travailler dans des conditions dignes : création de trois postes auxiliaires puéricultrice, un agent de sécurité, un poste de sage-femme au urgence, plus de matériel pour exercer correctement, plus de vacances d’été,…

La direction s’est engagée à créer un poste d’auxiliaire puéricultrice en janvier 2020 et un poste de sage femme aux urgences, à accorder trois semaines de vacances supplémentaires l’été, à fournir plus de matériels au service et à permettre une titularisation d’employées contractuelles par concours interne durant 2021. Il y a aussi une augmentation de salaires pour les sages-femmes contractuelles de 200 euros. La direction du CHU n’a pas jugé utile de créer un poste d’agent de sécurité, qui serait nécessaire puisque les soignantes ont déjà subi, et subissent encore, des agressions pendant leurs heures de travail vu les heures d’attentes rallongées et un manque de prise en charge provoqué par le manque de personnels et de moyens mis à disposition au service de maternité du premier CHU de France. Également, un décret de 2019 sur les primes forfaitaires de risque allouées aux hospitaliers aux urgences ne comprend pas le service maternité. Les travailleuses ne touchent donc aucune prime. 

Cette lutte vient à la suite de grèves qui se sont faites successivement au sein du CHU (service de cardiologie, des logisticiens,…). Les conditions de travail sont déplorables matériellement et humainement : le service minimal, quatre sages femmes, est permanent, ce qui force d’ailleurs les hospitalières à travailler même en temps de lutte, car elles viennent systématiquement assignées. Cette grève révèle une fois de plus les difficultés des travailleurs et travailleuses à exercer leur métier dans des conditions correctes et acceptables.

En pleine crise sanitaire, alors que le gouvernement est préoccupé par le fait d’invisibiliser les violences policières, le service maternité, comme tous les autres services, manquent de moyens humains et matériels à tel point qu’un syndiqué SUD nous explique que les thermomètres manquent au sein du service. Ce sont les travailleurs qui paient la casse de l’hôpital public, avec le covid et le risque qu’il engendre pour cette première ligne par le manque de protection, le manque de lits, de respirateurs, de moyens humains a été d’autant plus visible avec la crise sanitaire. Nous ne pouvons pas nous contenter de quelques postes en plus, d’un peu plus de matériels courant 2021, les travailleurs ne doivent pas payer la casse de l’hôpital public et la crise économique actuelle qui ont été provoquées par les capitalistes eux-mêmes. Nous voyons bien que seuls les soignants savent comment l’hôpital public fonctionne et comment nous soigner. De fait, il faut d’urgence un plan d’investissement massif dans l’hôpital pour répondre aux besoins des soignants et sauver nos vies. 

 
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