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La Izquierda Diario
11 de décembre de 2020 Twitter Faceboock

Impérialisme
Le dictateur égyptien Al-Sissi décoré de la légion d’honneur par Macron à l’abri des caméras
Jean Beide
Maeva Denay

La rencontre entre Macron et le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, notamment responsable de la pire répression policière que l’Egypte moderne ait connue, s’est déroulée dans le silence médiatique le plus total. Le dictateur, hypocritement dénoncé par son homologue français, s’est même vu remettre la légion d’honneur en tant qu’allié de choix de l’impérialisme français.

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Crédit photo : capture Quotidien

Une joute de façade pour masquer une alliance sécuritaire et économique

Le dictateur Abdel Fattah al-Sissi a reçu un accueil de prestige durant sa visite d’état en France du 6 au 8 décembre. Malgré un discours en apparence critique, l’Etat français a démontré cette semaine toute l’estime qu’il portait au président autoritaire d’Egypte. Emmanuel Macron avait eu l’occasion de mentionner, en janvier 2017, les atteintes aux droits de l’Homme commises par Abdel Fattah al-Sissi. Un simple jeu de façade confirmé cette semaine par le traitement de cette rencontre officielle. De fait, les paradoxes induits par la gestion de cet événement n’ont cessé de se multiplier.

Emmanuel Macron a en effet réitéré formellement son opposition aux violences du gouvernement égyptien mais déclaré : « Je ne conditionnerai pas notre coopération en matière de défense, comme en matière économique, à ces désaccords » en ajoutant « qu’une politique de boycott viendrait à réduire l’efficacité d’un de nos partenaires dans la lutte contre le terrorisme et pour la stabilité régionale ». En d’autres termes les intérêts de défense et surtout les multiples intérêts économiques du patronat de l’armement et du secteur pétrolier supplantent la question des droits humains qui ne doivent ni arrêter, ni même freiner les relations de l’impérialisme français avec le régime dictatorial du maréchal.

Après la farce politique où Macron a déroulé un discours convenu sur les droits de l’homme et l’universalisme tandis que Sissi s’est posé en garant des valeurs de la religion dont il a affirmé « la suprématie sur les valeurs humaines », les véritables tractations ont pu avoir lieu loin des caméras.

Le gouvernement se cache de ces relations embarrassantes, en plein offensive sécuritaire

Cette visite d’Etat est donc sujet à nombre de polémiques suffisamment sensibles pour que l’Elysée décide d’interdire toute image des trois jours du Maréchal Al-Sissi à Paris et de restreindre notamment la communication autour de l’événement. Un choix de la discrétion remarqué par Le Soir belge. « Pour la visite du président Sissi, les cérémonies aux Invalides et à l’Arc de Triomphe, l’arrivée à l’Elysée pour le dîner d’État ou la rencontre avec la maire de Paris Anne Hidalgo, n’étaient pas non plus ouvertes aux télévisions françaises et agences internationales. » rapporte en effet Ouest France.

Pour autant, celle-ci n’a pas concerné tout le monde. En effet la visite d’Etat a bénéficié d’une grande couverture médiatique du côté égyptien, dont les images ont pu être récupérées par l’émission Quotidien qui a dévoilé l’opération… sans grand écho médiatique. On a ainsi pu apprendre que, tandis qu’Emmanuel Macron affichait une désapprobation de surface, il n’a pas hésité, en coulisses, à aller jusqu’à remettre la grand-croix, plus haute distinction de la Légion d’honneur, au dictateur égyptien.

 
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