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La Izquierda Diario
16 de décembre de 2020 Twitter Faceboock

Répression
« Pas de consigne d’indulgence » : Darmanin promet un renforcement de la répression pendant le couvre-feu
Petra Lou

Ce 15 décembre, c’est la saga de la gestion policière de la crise sanitaire qui continue : pour la deuxième étape du plan de "déconfinement", un nouveau couvre-feu à partir de 20h. Par son caractère martial, la mesure incarne bien la continuité d’une gestion répressive de la crise sanitaire.

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Ce 15 décembre, « l’étape 2 » du plan de déconfinement prenait place et avec elle le retour au couvre-feu. Et pour cause, si le gouvernement a finalement reculé sur la levée des restrictions dans les théâtres, musées et cinémas, il n’a pas perdu le Nord pour ce qui est de la répression. Depuis mardi, un couvre-feu est donc imposé partout en France entre 20h et 6h du matin, et ce tous les jours, nouvel an compris. Interdiction de sortir le soir donc, sauf raison professionnelle.

Alors que le gouvernement fait face à son incapacité à atteindre l’objectif des 5 000 contaminations quotidiennes maximales au 15 décembre - sur les dernières 24 heures le bilan est de 11.532 nouveaux cas positifs - il n’a pas perdu la main pour ce qui est d’attaquer nos libertés. Pour le lancement du couvre-feu, dans plusieurs régions, les préfets ont d’ailleurs annoncé le durcissement des contrôles dans les prochains jours. 

Mardi, pour la première soirée de couvre-feu, Gérald Darmanin accompagnait les contrôles. Le ministre de l’intérieur a annoncé un « gros dispositif » durant la conférence de presse. Un dispositif qui devrait être renforcé le soir du 31 décembre avec plus de 100.000 agents déployés. « Je veux dire aux Français qu’ils doivent respecter les règles, et qu’ils doivent se rassurer : ceux qui enfreindront ces règles seront poursuivis par la justice » : loin d’être rassurant, c’est un message très clair que passe le ministre de l’intérieur, amendes et matraques au poing, les contrôles vont s’intensifier. Alors que la répression est la règle depuis le début de l’épidémie, avec plus de 2,9 millions de contrôles effectués et plus de 285.000 verbalisations lors du deuxième confinement, celle-ci se veut encore plus forte pendant le couvre-feu. Il n’y a « pas de consigne d’indulgence » pour les forces de police a ainsi noté le ministre.

À Lille, à l’occasion de la première nuit du couvre-feu, 53 personnes ont ainsi été verbalisées mardi, avec 115 amendes au niveau départemental. Pour l’instant peu de chiffres ont été délivrés mais le ton est donné, c’est bien par la force et la dissuasion que le gouvernement entend de nouveau régler la crise sanitaire. Alors que le premier confinement et le précédent couvre-feu avaient été à l’origine d’un renforcement des violences policières dans les quartiers populaires, c’est d’ailleurs une situation similaire qui se dessine.

Éric Marrocq, secrétaire régional du syndicat Alliance police en Nouvelle-Aquitaine, expliquait dans ce sens au micro de SudOuest cette semaine que le couvre-feu permet à la police de durcir les contrôles, ajoutant de manière tout à fait décomplexée : « Les choses vont être plus claires et les seuls qu’on verra dehors, ce seront les voyous qui voudront en découdre ». 

Dans la même veine c’est auprès de la La Voix du Nord que Emmanuel Desjars, un commissaire a assumé que le couvre-feu allait donner un prétexte pour, contrôler et réprimer : « À partir de 21h, il n’y a plus que ceux qui sont connus de nos services qui sont dehors, cela peut être l’occasion de les verbaliser.  »

Avant d’arriver en France au mois d’octobre, le gouvernement avait déjà expérimenté le couvre-feu en Guyane, sur un territoire colonial. Une solution que le gouvernement prétend proposer pour faire face à la crise mais qui a en réalité déjà prouvé son caractère purement répressif et son absence d’efficacité. A rebours des solutions répressives du gouvernement il s’agit d’exiger aujourd’hui une stratégie sanitaire qui permette de faire face au rebond de la deuxième vague qui s’annonce pour la mi-janvier.

 
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