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La Izquierda Diario
23 de décembre de 2020 Twitter Faceboock

"Toute la lumière sera faite"...
"Un bicot ça nage pas". 3 jours d’exclusion pour un policier impliqué, l’impunité policière est sauve !
Gabriel Ichen

3 jours d’exclusion, c’est la sanction dont écopera l’un des policiers qui avait proféré des insultes racistes lors de l’interpellation violente d’un jeune égyptien à L’Île-Saint-Denis en avril dernier. Elle témoigne de l’impunité systématique dont jouit la police.

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Crédits photo : compte Facebook de Taha Bouhafs

Rappel des faits. Le 26 avril 2020, le journaliste Taha Bouhafs publie une vidéo où l’on voit plusieurs policiers proférer des menaces et des insultes racistes envers un jeune homme d’origine égyptienne à l’Île-Saint-Denis. Le jeune homme, pris de peur, s’était jeté dans la Seine et avant de se faire interpeller par les forces de police. Sur cette vidéo, on entend clairement les insultes racistes des policiers : « un bicot comme ça, ça nage pas », « ça coule ! tu aurais dû lui attacher un boulet aux pieds ». On y entend également les bruits de coups qu’ils assènent au jeune homme ainsi que les rires glaçants des policiers.
 

 
Une scène qui fait largement écho au massacre de manifestants Algériens perpétré par la police française le 17 octobre 1961. Le passage à tabac de ce jeune homme témoigne ainsi des méthodes entretenue par la police française et qui s’ancre dans le racisme structurel et la tradition coloniale entretenue par l’État français.
 
Ces violences policières avaient suscité de vives réactions et une forte émotion qui avaient poussé Christophe Castaner, alors ministre de l’intérieur, à réagir en parlant d’une « indignation légitime » avant de promettre que « toute la lumière sera faite ». Cependant, le policier ayant prononcé l’insulte raciste « bicot » n’écopera que de 3 jours temporaires d’exclusion. Une sanction dérisoire comme le rappelle ironiquement Sihame Assbague dans un tweet, qui confirme une fois de plus l’impunité dont jouit la police.
 

 
La décision a été rendue par un conseil de discipline composé paritairement de délégués de syndicats de police et de représentants de la préfecture de police… Comme c’est le cas pour l’IGPN ce sont ici encore des policiers qui jugent d’autres policiers et prononcent des sanctions ridicules et minimales. Ces organismes servent bien plus à couvrir et à protéger les policiers qu’à les juger ou sanctionner les violences qu’ils commettent quotidiennement.
 
En effet, le caractère systématique des violences policières racistes perpétré par la police a largement été mis à nu cet été par le puissant mouvement contre les violences policières et le racisme. Des violences et un racisme systémique qui sont quotidiennement étouffés par l’institution policière et l’État. Les plaintes déposées contre des policiers et les affaires saisies par l’IGPN restant très rares, mises sous le tapis, conduisent à des relaxes, non-lieu, ou sanctionnées avec une légèreté ahurissante comme dans cette affaire. Les chiffres à ce sujet sont d’ailleurs très difficiles à obtenir.
 
Aujourd’hui, l’institution policière fait donc face à une crise de légitimité profonde, actualisée par le tabassage raciste de Michel Zecler. L’État semble bien décidé à répondre à cette crise par toujours plus de répression et par un renforcement de l’impunité policière. La loi sécurité globale ou encore la loi séparatisme et son article 25 a bien pour objectif de cacher les violences policières et faire taire ceux et celles qui les filment et les dénoncent.

De la même manière, le livre blanc de la sécurité intérieure paru en novembre dernier pose les jalons d’une future réforme sécuritaire prévue pour 2022 (LOPSI 2022). Or, les préconisations contenues dans ce document, vont dans le sens d’un renforcement considérable de l’impunité policière avec une surveillance accrue, un contrôle de l’information durçi, un renforcement de l’idéologie pro-flic etc. Le rapport affirme en effet que les policiers sont déjà bien assez contrôlés et feraient même l’objet de sanctions « trop punitives »…
 
Contre une institution et un état raciste qui tue dans les quartiers et qui réprime nos mouvements, nous devons donc continuer de battre le pavé dans la rue contre toutes les lois liberticides, racistes et autoritaires que tente de faire passer ce gouvernement pour légitimer la violence et le racisme de sa police.

 
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