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La Izquierda Diario
30 de décembre de 2020 Twitter Faceboock

Répression policière
Marche des Libertés à Marseille : Anastasia, 15 ans, humiliée, frappée et insultée par la police
Nathan Deas

Le samedi 12 décembre dernier, le gouvernement répondait aux manifestations contre les loi sécurité globale et séparatisme par des charges systémiques et une répression de masse que concrétisait plus de 140 interpellations arbitraires. Parmi celles-ci l’arrestation d’Anastasia, une jeune fille de 15 ans qui a été violentée, insultée et humiliée par la police marseillaise.

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Crédits Photo : Nantes Révoltée

Samedi 12 décembre, place Jean-Jaurès à Marseille, la manifestation touche à sa fin et les charges policières mettent en fuite les manifestants. Anastasia tente de quitter la place, la jeune fille est alors violemment interpelée selon le témoignage de sa mère : « C’est une réaction logique, elle courait, mais n’avait pas vu qu’un policier l’avait rattrapée. Il lui a donné un coup à l’arrière de la tête. Le policier a ensuite pratiqué une clé de bras et un étranglement pour l’immobiliser. Elle a perdu connaissance. ». Lors de l’interpellation l’adolescente s’est fracassée la mâchoire et les dents. Deux semaines après les faits, sa mâchoire est toujours bloquée et la jeune fille souffre de maux de tête causés par un traumatisme crânien.

Lors de sa garde à vu les violences continueront. Anastasia [https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/photos/a.336512019718311/3608522019183945/?type=3&eid=ARCBYyguBFrw9-ODm0xtNGrHkClECaYHHrEuO0zhxnuZ3UHJA9kME7IquecVNfmzTB0Xvgj-HKHNIwmS&ifg=1] :« J’ai été traitée de petite pute, de salope tout le long du trajet suivant mon interpellation ». Au commissariat, le visage en sang, l’adolescente demande des mouchoirs et de l’eau, elle se voit rétorquer :« Ta gueule ! Essaye de pas en foutre partout ». Gravement blessée, la mineure devra subir tout au long de sa garde à vue des remarques sexistes, propos à connotation sexuelle et essuyer les rires gras des policiers à propos de « fouilles au corps ». Anastasia confiera à sa mère :« J’aurais voulu m’évanouir à nouveau, j’avais peur »

Dans la soirée, Anastasia a été transférée à l’hôpital. Les urgences confirment alors que son état n’est pas compatible avec une garde à vue. La mère de la jeune fille peut alors enfin voir sa fille et mesurer l’étendue des sévices physiques qu’elle a enduré :« Depuis 18 heures, j’avais été prévenue par une secouriste de la manifestation qu’elle était blessée gravement au visage et la police n’avait rien voulu me dire, lâche la mère de famille. J’imaginais ne plus revoir la bouille de mon bébé. Je m’attendais à une gueule cassée de Verdun. Quand je l’ai vue, en pleurant, la première chose qu’elle m’a dit c’est : je te promets que je n’ai rien fait maman. ».

Pour Anastasia, le chemin de croix ne s’arrête pas alors. Au lieu de voir ses agresseurs poursuivis, c’est la mineure, elle-même, qui sera convoquée au commissariat le 22 décembre et à nouveau placée en garde à vue pour « violences sur un policier ». Son avocate, Me Ohayon s’émeut :« C’est très étonnant parce que les images et les coups à l’arrière du crâne ne disent pas ça du tout […] C’est même malsain et affligeant de tenter de défendre ces brutalités policières sans même attendre l’enquête de l’IGPN. En plus, même si ma cliente avait braqué une banque, rien ne justifierait les violences, les insultes et les humiliations [...]On pourrait croire à une farce, chacun devra rendre des comptes à la fin de cette procédure car je trouve scandaleux de convoquer une adolescente traumatisée, apeurée et qui a des pertes de mémoire »

Face aux manifestations contre la loi Sécurité Globale et la loi Séparatisme, le gouvernement n’ a fait qu’attester une nouvelle fois de son dispositif autoritaire et répressif, sa mise en place visant à faire taire toutes les contestations contre la politique qu’il mène. Pour Anastasia qui a porté plainte, comme pour de nombreuses autres victimes de violences policières, le combat pour la justice sera vraisemblablement semé d’embûches, alors que les institutions policière et judiciaire ne reculent devant aucune bassesse en tentant de faire porter la responsabilité des sévices reçus sur la victime elle-même, accusée donc de « violences sur un policier ». Un curieux coupable lorsqu’on se rappelle que la jeune fille a 15 ans, fait moins d’un mètre 60 a fini avec la bouche fracturée et un traumatisme crânien.

 
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