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8 de janvier de 2021 Twitter Faceboock

Crise dans la culture
Bachelot “en pleine incertitude” : toujours pas de plan à la hauteur pour la culture
Camille Lupo

Flou sur les possibilités de réouverture des salles, promesses creuses pour les salariés, le tout enrobé dans un “message d’espoir” sans engagements… “Nous sommes en pleine incertitude” a avoué Bachelot, alors que le secteur de la culture fait une nouvelle fois les frais de la gestion sanitaire catastrophique du gouvernement.

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Crédit Image : Mathias Paitre

Lors de la conférence de presse de ce 7 janvier, Jean Castex a annoncé le prolongement des mesures en cours jusqu’au 20 janvier face à la progression de l’épidémie et un avancement du couvre feu pour certains départements. Si la majorité de la conférence était centrée sur la campagne de vaccination, jugée trop lente, et suscitant de très nombreuses critiques, le premier ministre a également abordé la question de la réouverture des lieux culturels.

Alors que Castex a annoncé le prolongement de la fermeture des lieux culturels, laissant le milieu dans le flou, Roselyne Bachelot avait admis plus tôt dans la semaine dans un entretien à RTL manquer “totalement de visibilité” sur la situation sanitaire, et qu’on “ne peut pas exclure une reprise massive de l’épidémie

Les déclarations de la ministre de la Culture sonnent comme un aveu d’échec sur le plan de la politique sanitaire du gouvernement qui a enchaîné les scandales sur les masques, les tests et maintenant les vaccins, et qui est aujourd’hui très loin d’être à même de garantir la réouverture des lieux culturels. Comme la ministre le dit elle-même en envisageant le pire scénario : "Si nous avions le malheur d’être obligés à un reconfinement, [la question de la réouverture] ne se poserait plus."

Le lendemain de la conférence de presse du gouvernement, sur FranceInfo c’est la même rengaine de la ministre à laquelle se sont habitués les travailleurs de la culture : “Je fais tout pour que ce soit possible [...] mais je ne prends pas d’engagement”. De nouvelles phrases creuses, l’esquive de la question des dates de réouverture : "Ne recommençons pas à enfermer la décision politique dans des dates", puis un nouveau rendez-vous le 20 janvier pour de nouvelles annonces autour d’un calendrier flou de réouvertures possibles en février… Toujours sous conditions d’un seuil de contamination à 5000 personnes par jour, seuil qui semble difficilement compatible avec la stratégie sanitaire actuelle du gouvernement, d’autant plus avec la menace de nouveaux variants du virus… De quoi être “en pleine incertitude” pour Roselyne Bachelot, comme elle l’a déclaré par rapport à la situation sanitaire.

Différents secteurs de la culture s’étaient réunis dans la rue le 15 décembre, principalement autour du mot d’ordre de la réouverture des salles, pour dénoncer la précarité dans laquelle la crise les avaient plongés et l’incohérence du gouvernement dans sa gestion de la crise sanitaire. Si la perspective de réouverture des lieux culturels semble avoir reculé avec le rebond de la situation sanitaire, reste “l’incertitude” de la précarité pour tous les acteurs du monde la culture qui voient leurs métiers et leurs revenus menacés.

La seule promesse de Roselyne Bachelot a été “davantage” d’aides gouvernementales pour le monde de la culture et le prolongement des droits des intermittents prolongés “autant qu’il le faudra”. Alors que la ministre avait déjà promis 35 millions d’euros pour la culture, le spectacle vivant chiffre par exemple à lui seul 72% de perte de chiffre d’affaire pour l’année 2020 selon les chiffres du gouvernement, passant de 5,6 milliards d’euros en 2019 à 1,6 cette année. Les aides du gouvernement ne permettront clairement pas de combler ces pertes et de promettre un "retour à la normale" pour le monde de la culture, d’autant plus qu’elles sont majoritairement dirigées vers les structures et les employeurs sans garantie envers les salariés. Quant à la prolongation des droits des intermittents, il s’agit du strict minimum, et d’une mesure que l’on peut voir comme avant tout défensive puis-ce que le gouvernement est attaqué sur sa droite et sa gauche pour sa gestion de la crise dans la culture… Et cette fois encore, Roselyne Bachelot ne mentionne pas les travailleurs occasionnels précaires hors du régime d’intermittence, qui doivent pour l’instant se contenter de 900 euros par mois pour la petite minorité d’entre eux qui ont réussi à travailler 60% de l’année passée, en plus de répondre à d’autres critères.

"On fera tout pour qu’on puisse y aller. J’en suis sûre, on va aller dans les festivals cet été. On a du temps" a promis Bachelot le 5 sur RTL. Des promesses qui sonnent bien creux au vu non seulement de l’incompétence du gouvernement vis à vis de la gestion de la crise sanitaire, mais aussi du mépris du gouvernement envers les travailleurs de la culture. Plus que jamais, il est temps que les organisations salariales du secteur de la culture se mettent en ordre de bataille pour exiger un plan à la hauteur pour la survie du monde de la culture et de ses travailleurs.

 
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