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3 de février de 2021 Twitter Faceboock

Variants Covid19
Alerte sur le développement des variants : Macron temporise et met le danger sous le tapis
Gabriel Ichen

Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, annonçait mardi matin un bond très alarmant de la présence des variants les plus contagieux en Ile-de-France, passée de 15 à 20% contre 6% le 7 janvier dernier. Des chiffres qui annoncent un retour épidémique sans précédent et qui réactualise l’urgence d’imposer une stratégie sanitaire et vaccinale que sont incapables de mener le gouvernement et les grands groupes pharmaceutiques.

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Croissance « exponentielle » des variants : une menace grave pour notre santé

Invité sur France Info mardi matin, Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, a présenté des résultats extrêmement alarmant concernant la présence des variants les plus contagieux en Île-de-France. La présence des variants les plus contagieux parmi les contaminations la semaine dernière est passée de 15 à 20% contre 6% le 7 janvier. « C’est une croissance exponentielle. Le variant anglais va devenir dominant dans les 15 jours ou 4 semaines qui viennent, au mois de mars c’est ce variant qui sera dominant. Comme il est 40 à 70 % plus contagieux, il va y avoir une accélération de l’épidémie si l’on ne fait rien » a notamment indiqué Rémi Salomon.
 
Ces chiffres représentent une nouvelle donnée qui pourrait bien annoncer un renouvellement de la crise sanitaire sans précédent depuis la première vague en mars 2020. Comme l’affirmait le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy le 24 janvier sur un plateau de BFM TV, « ces variants, c’est l’équivalent d’une deuxième pandémie ».
 
Un constat d’autant plus inquiétant que la stratégie vaccinale du gouvernement français et plus largement les stratégies déployées à l’échelle mondiale, marquées notamment par les conséquences de la concurrence capitaliste dans la production de vaccin ne laisse pas espérer une sortie de crise à court ou moyen terme. La France, malgré les annonces de Macron mardi soir, accuse un retard important dans la vaccination puisque le nombre de personnes ayant déjà reçu une première injection (deux injections nécessaires) reste l’un des plus bas d’Europe. A l’échelle européenne, récemment, après Pfizer et Moderna c’est le groupe pharmaceutique AstraZeneca qui a annoncé revoir ses livraisons de doses de vaccins à la baisse.
 
Cette annonce de Rémi Salomon sur les premiers chiffres sur la présence des variants, constitue donc une énième alerte de la part du corps médical sur la situation sanitaire qui continue de se détériorer et qui va encore empirer avec le développement des variants. Depuis plusieurs semaines maintenant, les interventions de médecins, épidémiologistes et autres spécialistes plaident pour un reconfinement. Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, se montrait particulièrement inquiet quant au développement du variant anglais et de la détérioration de la situation au Royaume-Uni et affirmait le 24 janvier dernier « qu’il faudra probablement aller vers un confinement ». Une position dans laquelle semble se retrouver Rémi Salomon qui note : « compte tenu de ce qui se passe actuellement dans les hôpitaux, je pense qu’il serait raisonnable de freiner fort, c’est-à-dire de fermer les écoles pendant peut-être 3 semaines, un mois et ensuite de les rouvrir ».
 

Face aux variants, le gouvernement compte sur des vœux pieux et la répression

 
Pourtant, vendredi dernier, à contre-courant total des alertes et des voyants de l’épidémie qui continuaient de virer au rouge, Macron et son conseil défense décidait de ne prendre aucune mesure sanitaire supplémentaire. Jean Castex annonçait en effet des mesures cosmétiques d’un point de vue sanitaire et essentiellement répressives avec la fermeture des frontières et le renforcement des contrôles de police. Des mesures qui ont très vites été appliquées, comme on l’a vu dimanche dernier où des automobilistes se sont retrouvés coincés sur le périphérique parisien à cause des embouteillages accentués par un barrage de police.
 
Un arbitrage en faveur de l’économie et par crainte de l’explosion sociale que n’a depuis pas renié le gouvernement. Lors d’une interview surprise sur TF1 hier soir, Macron s’est ainsi contenté d’assurer que la campagne de vaccination permettrait de vacciner "tous les Français qui le souhaitent" d’ici à septembre 2021. A l’issue du conseil de défense ce mercredi, Gabriel Attal s’est quant à lui voulu rassurant, en appelant la population à la responsabilité et affirmant que le « confinement n’est pas une fatalité ».
 
Des vœux pieux qui font fi du problème posé par les variants, qui risquent de continuer de se développer en l’absence de mesures pour enrayer la propagation de l’épidémie, et pourraient s’avérer résistants aux vaccins. Ainsi, les variants ouvrent une nouvelle phase de l’épidémie, qui souligne plus que jamais la nécessité de résoudre celle-ci à une échelle internationale. Faute d’une stratégie globale, de nouveaux variants risquent de continuer d’émerger dans le monde et de remettre en cause toute perspective de sortie de crise.
 
Une réalité que le gouvernement préfère mettre sous le tapis. De fait, le choix de l’exécutif d’éviter – temporairement – un reconfinement, répond à des préoccupations beaucoup plus politiques que sanitaires : contenir, tant que faire se peut, l’explosion d’un mécontentement social général. L’exécutif marche sur des œufs, et craint de possibles épisodes d’insubordinations liés à une acceptation de plus en plus faible de mesures lourdes comme le confinement, après un an de crise épidémique. Ce d’autant plus que la gestion de la crise sanitaire du gouvernement français a débouché sur une situation dramatique pour des pans importants de la société. La récente vague de suicide et la situation de détresse alarmante dans la jeunesse en est une illustration criante. Récemment, les restaurateurs ont exprimé leur colère en ouvrant leurs établissements malgré l’interdiction. En ce sens, il ne fait aucun doute que le gouvernement français est aujourd’hui particulièrement attentif aux récentes explosions sociales qui ont pu éclater dans différents pays européens, comme en Italie, en Espagne et en particulier aux Pays-Bas, où des émeutes anti restrictions sanitaires ont éclaté dans de nombreux centres urbains du pays. 

Face à une crise sanitaire qui se renouvelle dangereusement avec le développement des variants, les travailleurs, la jeunesse et les chômeurs doivent cependant avoir conscience de la nécessité impérieuse de lutter contre l’épidémie. Une nécessité qui peut passer par des mesures visant à mettre un coup d’arrêt brutal aux contaminations, mais à condition que celles-ci soient mises en place sous le contrôle démocratiques des travailleurs, des soignants et de la jeunesse et s’accompagne d’un programme sanitaire alternatif pour en finir avec les stop and go et la gestion irrationnelle de l’épidémie. Pour cela, il n’y a cependant aucune confiance à accorder au gouvernement et aux grandes entreprises privées, dont la mainmise sur la stratégie sanitaire et sur les outils de résolution de la crise, comme les vaccins, par les grands groupes pharmaceutiques capitalistes->https://www.revolutionpermanente.fr/Irrationalite-capitaliste-abolition-des-brevets-et-vaccins-pour-toutes-et-tous] nous mène à la catastrophe. 

 
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