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La Izquierda Diario
8 de février de 2021 Twitter Faceboock

Beauvau de la Sécurité
Pour Gérald Darmanin, les violences policières sont « de petits faits »
Emilia Louise

Alors que le Beauvau de la Sécurité s’ouvrait mardi dernier, la première table ronde qui avait lieu aujourd’hui avait pour thème les relations entre la police et la population. Une discussion vide mais dont les motivations, redorer le blason de la police, masquent la réalité d’un grenelle visant à renforcer une institution policière raciste et violente.

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Crédits photo : Stéphane de SAKUTIN/AFP

Selon le syndicat Alliance, il ne s’agit pas d’un chantier prioritaire « puisqu’il n’y a pas de difficulté majeure entre la police et la population ». Le syndicat aimerait que les débats se concentrent sur les conditions de travail des policiers et les agressions à l’égard de ceux-ci, retournant ainsi le problème de la violence envers ceux qui répriment et tuent.

Un Grenelle de la répression

Le grenelle a été annoncé à la fin de l’année dernière par Emmanuel Macron dont le but affiché est de relégitimer la police après les mouvements de protestation à l’égard de celle-ci. En réalité, il s’agit surtout de renforcer l’attirail répressif de la police afin de se préparer aux mouvements sociaux à venir. Cette réforme de la police devrait être actée dans la prochaine loi d’orientation et de programmation de la sécurité intérieure qui est prévue pour 2022. Parmi les mesures annoncées, une augmentation du budget de la police de 1,5 milliards d’euros. Ce budget doit principalement être consacré à la formation de la police et des moyens et conditions de travail des policiers. L’argent magique qui n’existe pas pour l’éducation ou la santé semble donc être possible quand il s’agit d’augmenter l’arsenal policier de l’État.

« Une mauvaise image à cause de petits faits »

C’est par ces mots que Darmanin explique la mauvaise image de la police à l’occasion de cette première table ronde, quand ces « petits faits » ne sont rien d’autre en réalité que des personnes tuées, tabassées ou humiliées. Les récents mouvements sociaux, on pense notamment au mouvement Black Lives Matter massif de cet été, ont montré un rejet par une grande partie de la population d’une police raciste et violente. La répression à l’égard des Gilets Jaunes et plus généralement des mouvements sociaux ont ajouté au mécontentement. Surtout, l’agression raciste de Michel Zecler, producteur de musique, montre que cette violence touchant principalement les quartiers populaires, ne s’y limite pas et s’étend au reste de la population, notamment racisée, par une répression toujours accrue.

Face à cette situation, la rhétorique portée par le gouvernement est celle selon laquelle les violences policières, reconnues à demi mot par Macron lors d’une interview donnée à Brut, s’expliquerait par le manque de moyens et les mauvaises conditions de travail des policiers. C’est exactement le même discours que porte le syndicat de police Alliance quand il estime que le véritable sujet est celui de l’amélioration des moyens octroyés à la police. Le gouvernement et Alliance semblent donc être sur la même longueur d’onde. La loi sécurité globale étant déjà un cadeau fait aux syndicats de police, en renforçant l’impunité et l’arsenal répressif, selon les souhaits d’Alliance.

Finalement, ce qui ressort de cette première table ronde, c’est la nécessité d’améliorer la communication de la police, pour essayer de masquer sa violence et les moyens toujours plus importants qui lui sont donnés pour réprimer, en prévision notamment des mouvements sociaux futurs. Le ministre Gérald Darmanin conclut : « dans une démocratie, on ne peut pas se payer le luxe de laisser penser que la police serait l’arme d’une politique » mais c’est pourtant précisément ce qu’elle est, une arme au service d’une politique autoritaire et violente.

Sans surprise, ce grenelle de la police n’est rien d’autre qu’une mascarade pour justifier, sous couvert d’une discussion et d’une concertation, une politique autoritaire. Face aux moyens toujours plus importants donnés à la police pour réprimer les quartiers populaires, les personnes racisées et les mouvements sociaux à venir, il est urgent de dénoncer cette police pour ce qu’elle est, une institution raciste et violente qui ne sert qu’à réprimer et jamais à protéger.

 
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