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La Izquierda Diario
10 de février de 2021 Twitter Faceboock

Etat d’exception
Prolongation de l’état d’urgence sanitaire : la France continue de s’enfoncer dans l’état d’exception
Arthur Fontane

Le Parlement a voté aujourd’hui la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 1er juin. Alors que le gouvernement continue à dire que tout est sous contrôle, il continue néanmoins de s’arroger les pleins pouvoirs.

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Crédit photo : Pascal GUYOT / AFP

La crise sanitaire est-elle gérée correctement ? Pour répondre à cette question, en France, deux voix se font entendre : celle du gouvernement, qui dit que globalement, tout va bien, que le contexte est stable et que la campagne de vaccination se passe comme prévu, et face à elle l’ensemble des organisations politiques, syndicales et associatives qui expliquent exactement le contraire, médecins en têtes. D’un côté, le Syndicat national des médecins scolaires et universitaires, qui a demandé, le 8 février, une fermeture de tous les établissements pendant quatre semaines pour freiner l’épidémie ou encore l’Association des médecins urgentistes de France qui réclame une hausse du nombre de lits en réanimation ; de l’autre Olivier Véran qui expliquait tout simplement hier sur FranceInfo que l’épidémie est « stable ». Une forme de « circulez il n’y a rien à voir » sanitaire, avec un ministre de la Santé qui ne donne comme politique qu’une « amélioration du couvre feu ».

Mais le gouvernement, tout en assurant qu’il contrôle la situation, semble cependant ne pas vouloir sortir du régime d’exception dans lequel il a fait entrer le pays en mars dernier. Ce mardi, le parlement a de voté le renouvellement de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 1er juin. Avec cette nouvelle prolongation, la France rentre dans sa deuxième année consécutive sous régime d’exception, un régime où le Parlement, pourtant largement contrôlé par LREM, n’a même plus son mot à dire et où l’essentiel des décisions se fait en catimini dans les réunions du Conseil de Défense. Le président martelait au printemps dernier : « nous sommes en guerre ». Un an après, force est de constater que la population vit tous les inconvénients de cette guerre, à savoir un état d’urgence qui se prolonge, des confinements et couvre-feux qui se succèdent et une crise économique, sans voir aucun des « avantages » qu’un état de guerre supposerait, à savoir une économie de guerre dirigée contre l’épidémie, la fin des brevets sur les vaccins, etc. « On croit mourir du coronavirus, on meurt pour les capitalistes » aurait pu dire Anatole France s’il vivait encore encore aujourd’hui.

Cette énième prolongation de l’état d’urgence sanitaire normalise peu à peu la mise en place d’un régime de plus en plus autoritaire. Un régime où les députés votent les pleins pouvoirs au gouvernement tous les six mois. Un régime où le gouvernement n’a de compte à rendre à personne. Un régime où le gouvernement explique qu’il est obligé de prolonger un état d’« urgence » et poursuivre son offensive sécuritaire mais qui continue d’affirmer que « tout est stable ». Et pourtant, ce mercredi, le nombre de décès du coronavirus a passé la barre des 80 000 personnes en France.

 
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