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La Izquierda Diario
18 de février de 2021 Twitter Faceboock

Scandale humanitaire
Nouvelle expulsion imminente. La politique raciste et répressive de la Préfète de Gironde continue !
Hagop Zimmer
Observatoire social et du travail Bordeaux

La préfecture avec Fabienne Buccio à sa tête continue sa politique d’expulsion raciste et nauséabonde sans discontinuer. Après LX Perchatte et La Zone Libre c’est maintenant envers L’éclaircie que se tourne la menace d’un prochain drame humain et social. Une expulsion de plus en un temps très court et avec le concours, sans surprises, de la Mairie EELV de Bordeaux et de la mairie « sans étiquette » de Gradignan.

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Crédit photo : JMC

L’Eclaircie : un autre lieu de vie et d’accueil pour toutes et tous menacé !

Alors même que la plupart des familles tout justes expulsées de la Zone libre sont sans solutions de relogement pérenne, et ce malgré les déclarations d’intentions de la Mairie EELV et de son équipe, la préfète prévoit déjà l’expulsion du Squat L’Eclaircie à Gradignan dans les jours à venir.

Ce squat a été ouvert à la fin du mois de juin, à l’origine pour reloger les quelques familles de l’ancien squat « La Maison Blanche » à Bordeaux. Mais peu à peu, le nombre de personnes accueillies augmente et c’est désormais près de 150 personnes de tout horizon qui ont trouvé refuge, soutien, accompagnement et solidarité sous le toit de l’Eclaircie, avec l’organisation du collectif Partout chez Elles, composée uniquement de femmes. Parmi les 150 personnes se trouvent de nombreuses familles avec enfants (environ une trentaine) dont une bonne partie est scolarisée sur la commune de Gradignan, et les autres dans des communes alentours. L’Eclaircie est désormais expulsable depuis le 4 Janvier, et ce malgré de nombreuses promesses de la part de la mairie bordelaise - propriétaire des lieux - d’établir un bail d’occupation temporaire, jusqu’à ce qu’une solution d’hébergement durable soit trouvée pour l’ensemble des habitants. Des promesses faites à l’oral aux membres du collectif qui ne seront bien évidemment pas tenues. Le collectif Partout chez elles a mis en ligne une pétition dans laquelle les habitants de L’Éclaircie déclarent :

« Nous n’avons pas choisi de vivre en squat, nous n’avons pas choisi de naître dans des pays où la vie est un enfer. Nous avons décidé de venir en France pour sauver nos enfants des guerres, des mafias, et de la misère. Pour qu’ils grandissent dans de bien meilleures conditions de vie que les nôtres, ce que tout parent, d’où qu’il vienne, souhaite pour son enfant. Il n’est pas question de pleurer sur notre sort, de faire "pleurer dans les chaumières", mais d’alarmer sur la situation que nous vivons tous, au quotidien. L’Éclaircie est un lieu de vie paisible, beaucoup d’entre nous ont pu y trouver la sécurité et le minimum pour survivre : un toit, de la nourriture, de l’eau, de la lumière et du chauffage, grâce au collectif, aux associations, aux personnes qui viennent régulièrement nous rendre visite ».

L’Eclaircie au centre d’intérêts privés et publics

L’Eclaircie était avant un ancien EHPAD à l’abandon (La Clairière) dont le propriétaire n’est autre que la Mairie de Bordeaux. Ce bâtiment est en effet un legs fait à Bordeaux en 1920 par une riche famille industrielle. Un legs d’après-guerre dont l’enceinte abritait l’ancien Château Lafon et sa propriété de 32 hectares, avec en plus de cela 1 million de francs de l’époque. Ce legs comportait des conditions d’utilisation, le lieu devait servir à la création d’une œuvre de solidarité exclusivement réservée à l’accueil des femmes et enfants. Mais rapidement plusieurs ventes contraires aux dispositions du legs ont eu lieu tout au long du siècle. Quand il fut question de détourner les termes du legs pour faire de la bâtisse une maison de retraite, le projet a dû passer par le Tribunal Administratif pour être validé.

Or la Mairie de Bordeaux souhaite désormais vendre cette bâtisse au plus vite à la Mairie de Gradignan qui porte un projet de ZAC (Zone d’aménagement concerté) englobant ce domaine. Michel Labardin, maire de Gradignan, veut donc en faire l’acquisition. En effet un projet de complexe scolaire serait prévu en lieu et place de l’Eclaircie. Cependant, bien que la vente soit déjà prévue, il n’y a cette fois-ci aucune décision du Tribunal Administratif pour en attester la légalité. Ce complexe scolaire se veut entouré de logements de luxe, d’un centre commercial, et d’autres infrastructures. Un projet bien loin de respecter les termes à l’origine du legs, d’autant plus que cela se ferait aux dépens des petites écoles de quartiers de Gradignan vouées à disparaître en contrepartie. Un projet largement contesté par les collectifs de parents d’élèves de la ville.

Tout d’abord une expulsion ne peut légalement être ordonnée qu’avec l’accord du propriétaire, le propriétaire étant ici la Mairie de Bordeaux, cette dernière en est donc entièrement responsable alors même qu’elle a à sa disposition les leviers pour que l’expulsion ne se fasse pas. Mais quand on sait que la vente des 20 hectares de propriété va rapporter entre 15 et 20 millions d’euros dans les caisses du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale, organisme dont la Mairie est en charge) on comprend mieux pourquoi la Mairie de Bordeaux est si pressée de conclure la vente. C’est donc en parfaits collaborateurs de la Préfecture et de la Mairie de Gradignan que se pose une fois de plus l’équipe municipale bordelaise dont la tête des négociations est une fois de plus Harmonie Lecerf, adjointe au maire chargée de l’accès aux droits et des solidarités. S’il est maintenant clair que la Mairie EELV sert de « caution de gauche » aux politiques du gouvernement, Harmonie Lecerf quant à elle ayant été bénévole à L’ASTI et à la CIMADE, joue le rôle de « caution militante » auprès des associations, pour l’équipe municipale.

Du côté de l’équipe municipale gradignanaise ce n’est pas mieux. On apprend par Juliette, membre du collectif Partout chez elles, que le CCAS de Gradignan refuse toute domiciliation aux personnes de ce squat. Une domiciliation pourtant nécessaire pour entamer un suivi social dans la ville, prétendre à un accompagnement et à certaines aides. Pire encore, peu après l’installation du squat le Maire de Gradignan est venu accompagné de la police municipale pour tenter une expulsion sauvage et donc illégale, police qui par la suite n’a cessé de harceler et réprimer les habitants… Juliette témoigne que « la police était tout le temps là, passait 10 à 15 fois par jour. Les résidents qui ne connaissaient pas leurs droits avaient peur. Les enfants avaient peur d’aller jouer dans la cour ».

Un toit c’est un droit : Réquisition de tous les logements vides !

Nous assistons depuis quelque temps à une vague d’expulsions sans précédent et ce partout en France. Les politiques racistes, xénophobes, et la gestion criminelle du gouvernement en matière d’immigration sont à l’œuvre sur fond de débats réactionnaires entre Darmanin et LePen. Dans ce contexte, ce n’est plus étonnant de voir des mairies de « gauche » qui assuraient vouloir en finir avec la problématique du logement retourner leurs vestes et finalement servir de caution à la politique du gouvernement. Hurmic avait en outre promis d’appliquer la réquisition des logements vides en plus d’une couche de vernis écologique et de politique sociale : la réalité c’est que la Mairie n’a jamais appliqué la réquisition des logements vides. On ne peut pourtant pas dire qu’il n’y a pas de logement vacants dans Bordeaux et sa métropole....

Pour faire face a cette montée autoritaire, xénophobe et anti-sociale, nous devons nous organiser et nous mobiliser dans la rue, aux cotés des plus précaires. C’est pourquoi les militants du NPA - Révolution Permanente en appellent à toutes personnes, associations, collectifs, et syndicats à se positionner et à venir soutenir L’Éclaircie dans les jours à venir, face à l’expulsion. Nous devons établir ensemble un rapport de force et exiger qu’aucune intervention n’ait lieu sans qu’une solution d’hébergement pérenne ne soit trouvée pour tous et toutes, et pour éviter qu’une autre catastrophe humaine et sociale n’ait lieu comme ce fut le cas à La Zone Libre.

Plus largement, il est nécessaire de nous armer de revendications claires pour en finir avec le mal logement. Nous devons exiger partout et tout le temps la régularisation de tous les sans papiers et la réquisition de tous les logements vides pour que chacun puisse vivre dignement. Un toit c’est un droit !

 
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