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20 de février de 2021 Twitter Faceboock

Grandpuits
Chantage aux congés à Grandpuits : la direction "veut faire payer aux grévistes leur détermination"
Adrien Cornet, CGT Total Grandpuits

Les salariés de Grandpuits, en lutte depuis le 4 janvier, sont entrés dans le deuxième round du bras de fer face à Total. « Pour que la lutte s’arrête, la direction cherche tous les moyens, elle tente de mettre les congés des salariés dans la balance », témoigne Adrien Cornet, délégué CGT de la raffinerie.

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Crédits Photo : Flora Carpentier

Révolution Permanente : Les salariés ont reçu de la part de la direction une consigne qui menace leur prise de congés si jamais le planning de démantèlement de l’usine ne se fait pas dans les temps prévus par l’entreprise, comment interprétez-vous ce chantage ?

Adrien Cornet : Total déclare que les demandes de congés seront autorisées sous condition du respect du planning du Grand Arrêt et il termine son mail en disant : « tous les congés seront refusés en cas d’événements entraînant des dépassements d’horaires supérieurs à 8h. », comme, par exemple, des journées de mobilisations extérieures à la raffinerie. C’est un moyen de pression pour faire en sorte que la grève et même les journées de mobilisations s’arrêtent en mettant en balance les congés des salariés.

R.P. : Cette pression intervient à l’aube du deuxième round du bras de fer face à Total. Pouvez-vous nous dire plus précisément quelle est la stratégie de cette nouvelle phase de lutte et le lien que vous faites avec ce nouveau chantage de la direction ?

A.C. : Le conflit va perdurer sous une autre forme, les points de tension que sont la Direccte et la direction au niveau de Total et du CSE Central sont dans le viseur des travailleurs en lutte. Ils veulent maintenir la pression notamment dans de prochaines échéances. Les organisations syndicales ont signé les mesures sociales d’accompagnement ; pour Total ça signait la fin de la procédure et du conflit. Mais ce n’est pas le cas pour les travailleurs, puisque la Direccte a demandé des précisions sur le PSE suite à notre injonction. Ça rend complètement folle la direction de voir la procédure d’arrêt ralentie.

Au sein de la raffinerie, on sent une direction revancharde qui veut faire payer aux grévistes et à la CGT leur détermination. Ils passent en salle de contrôle pour dire que si les mutations sont bloquées ce serait de la faute du syndicat. Des mensonges pour essayer de camoufler que si le processus continue c’est que la direccte nous donne raison sur les manquements au plan social. Les risques psychosociaux et industriels sont totalement impensés : « Des informations majeures sont manquantes sur la période de transition », « la direccte relève l’absence totale de plan de prévention conséquent ». Total, la tête-de-pont du CAC 40, produit un plan social qui n’est là que pour maximiser ses profits au détriment de la sécurité de ses travailleurs.

La direction cible les travailleurs en grève et fait de la CGT son ennemi à abattre pour leur détermination. Pourquoi FO et la CFDT ne sont pas ciblés ? Parce qu’ils ont lâché la lutte sur l’emploi. Aujourd’hui c’est la détermination des travailleurs grévistes, le comité de grève et notamment la CGT qui en fait partie que Total cherche à faire vaciller.

Pour que la lutte s’arrête, la direction cherche tous les moyens, ils sont prêts à priver les travailleurs de leur familles pendant les vacances de février, de Pâques ; une nouvelle fois ce sont les familles qui sont touchées par Total. La lutte ne va pas s’arrêter tant que les raffineurs grévistes seront déterminés, s’en prendre à leurs congés c’est aussi mettre en danger leur vie, fatigue mentale, physique, risque de dépression, risque d’accident accrue, comme si le directeur nous punissait, nous faisait payer le mouvement social.

R.P. : Après 50 jours de grève et autant de manœuvres de la direction pour diviser le collectif et faire arrêter le conflit, on voit toujours les grévistes aussi déterminés, comme à l’action devant la Direccte jeudi dernier où ils étaient présents en nombre. Pensez-vous que cette détermination sera encore une fois la réponse à la pression mise par Total ?

A.C. : Oui, depuis le début, les grévistes font fi des pressions de la direction, qu’elle soit locale ou centrale. On rentre aujourd’hui dans un deuxième round qui est sur le temps long, on reprend le lien avec les équipes, les délégués de lignes. Ce n’est pas au patron, à qui on a imposé durant toute la grève nos modalités de travail, nos conditions, nos revendications, de définir quand partir en vacances, c’est à nous de déterminer quels sont nos besoins et que s’il n’y répond pas on va repartir en grève.

 
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