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La Izquierda Diario
8 de mars de 2021 Twitter Faceboock

Crise sanitaire
RAS pour le gouvernement mais... les hôpitaux d’Île-de-France ont l’ordre de déprogrammer 40% de leur activité
Irène Karalis

L’ARS a ordonné aux hôpitaux d’Île-de-France de déprogrammer 40% de leurs activités médicales et chirurgicales pour augmenter le nombre de lits en réanimation. Pendant que le gouvernement se pavane, les hôpitaux et les cliniques d’Ile de France font face à un risque de saturation en réanimation.

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Crédits photo : AFP

L’Agence Régionale de Santé a donné ce lundi « l’ordre ferme et immédiat » aux hôpitaux et cliniques d’Île-de-France de déprogrammer 40% de leurs activités médicales et chirurgicales pour augmenter le nombre de lits en réanimation pour les patients du Covid-19, ce qui devrait libérer environ 500 nouvelles places. Aurélien Rousseau, directeur général de l’ARS, a affirmé : « on est dans une situation de tension très forte », avec « environ 1050 lits disponibles » pour 973 patients en réanimation.

Selon lui, « le flux reste fort », avec « entre soixante-dix et quatre-vingt entrées par jour en réanimation ». La décision de déprogrammer 40% des opérations chirurgicales et médicales dans les hôpitaux démontre que la situation sanitaire est grave, avec en perspective une saturation probable des hôpitaux en cas du maintien de la dynamique épidémique.

Avec plus de 200 morts par jour ces quatre derniers mois et 22 000 nouveaux cas de Covid-19 par jour la semaine dernière, la situation sanitaire s’accélère. En Seine-Saint-Denis, le taux d’incidence du virus, correspondant au nombre de cas, est de 400 pour 100 000 personnes, soit autant qu’au Nord Pas de Calais, région qui est aujourd’hui confinée partiellement. La décision de ne pas reconfiner l’Île-de-France, centre économique du pays, semble donc être une décision politique pour éviter de reconfiner à terme l’entièreté du pays.

Pourtant, la situation en Île-de-France est loin d’être rassurante. Ce sont en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne que le taux d’incidence est le plus élevé, étant de respectivement 425,7 et 400,4 pour 100 000 habitants. Le variant anglais, jusqu’à 70% plus contagieux que la souche originale, est majoritaire dans la région depuis mi-février. Pendant ce temps, la situation dans les hôpitaux se dégrade. En une semaine, les hospitalisations quotidiennes en Île-de-France ont augmenté de 14% et les entrées en réanimation de 31%. Près de 1000 personnes sont actuellement en réanimation, soit presque autant que pendant le pic de la deuxième vague. Cette accélération de la situation semble être le résultat de l’augmentation de l’incidence d’il y a deux semaines.

Pendant ce temps, le gouvernement continue de se pavaner et se vante de maîtriser la situation. Ainsi, Jean Castex s’est ce week-end fendu d’un tweet revendiquant fièrement l’opération de vaccination de 585 000 personnes. Face à l’accélération de la situation, le gouvernement a en effet fait mine de donner un coup de collier à la campagne de vaccination, afin de montrer qu’il avait la situation en main.

Pourtant, il est clair que la progression du variant anglais depuis plusieurs semaines vient bouleverser le pari sanitaire de Macron, qui était de contenir l’épidémie au moyen de mesures restrictives combinant couvre-feu et confinements partiels, tout en pariant sur la vaccination et l’accélération de la campagne, afin d’éviter à tout prix tout confinement national, au risque que les hôpitaux débordent. Résultat : la stratégie du gouvernement nous a conduits dans une situation très tendue. Aujourd’hui, face au risque de saturation, et plutôt que d’augmenter les moyens pour l’hôpital public en investissant massivement dans du matériel et du personnel, les hôpitaux sont obligés de déprogrammer des activités chirurgicales et médicales, quitte à repousser des opérations urgentes pour certains patients.

Dans le même temps, le gouvernement tente de faire reposer la responsabilité de la lenteur de la campagne de vaccination sur le dos des soignants. Ainsi, la phrase « je ne reconfinerai pas tant qu’il restera des vaccins dans vos frigos » prononcée par Macron à l’intention des soignants avait pour but de les faire culpabiliser de leur refus à se faire vacciner, quand le gouvernement est le premier responsable de cette méfiance envers les vaccins. Aujourd’hui, le gouvernement envisage même de rendre la vaccination obligatoire pour ces mêmes soignants.

En définitive, le gouvernement continue d’avoir une gestion erratique de la crise et de prendre des mesures restrictives pour tenter de résorber la crise, forçant les hôpitaux à prendre des mesures extrêmes aux dépens des patients. Mais face à la progression exponentielle du variant, c’est bien un plan d’urgence sur le plan sanitaire qu’il va nous falloir.

 
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