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La Izquierda Diario
19 de mars de 2021 Twitter Faceboock

Xénophobie
Loi raciste : le Danemark veut instaurer des quotas de « non-occidentaux » dans les quartiers
Coline Isabel

Le gouvernement de Mette Frederiksen tente une nouvelle fois de renforcer sa politique anti-migratoire en élargissant les mesures d’une loi de 2019 adoptée par la droite danoise qui avait déjà fait polémique. Les nouvelles mesures racistes instaurent de nouveaux quotas qui réduiront à 30% le nombre de personnes « non-occidentales » dans les quartiers les plus défavorisés..

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Crédits : Yves Herman/AFP

Malgré un pays dirigé par des sociaux-démocrates qui essaient de se profiler comme « progressistes », le Danemark se trouve être un des pays avec les mesures les plus restrictives et répressives concernant l’immigration. Luttant contre la « ghettoïsation », la loi de 2019 instaure plusieurs mesures à caractères racistes et nationalistes tels qu’une obligation pour les enfants de 1 an d’être confiés à des crèches danoises sans quoi les parents verront leurs allocations familiales coupées. S’accompagne de cela un test de langue, qui si est jugé trop bas les empêcheront de passer en première année. Des mesures qui en plus de fortement sanctionner des parents en grande difficulté financière, sanctionnent des enfants qui ne demandent rien d’autre que de vivre et grandir dans un pays qui n’est pas en guerre.

Le gouvernement de Lars Løkke Rasmussen voulait aussi limiter à 40 % le nombre de logements sociaux pour créer une zone résidentielle à revenus mixtes et ethniquement mixtes. Parmi les multiples mesures, une autre a beaucoup choqué au Danemark, mais également à l’internationale : l’ex-ministre conservateur de la Justice, Søren Pape Poulsen, avait proposé que les peines de prison encourues pour vente de drogue, d’armes, pour violences, cambriolage et vandalisme soient doublées temporairement si elles avaient été commises au sein d’un « ghetto ». Ces personnes seraient aussi bannies de ces quartiers et leurs familles pourraient y être expulsées. Une loi controversée au sein du débat public qui avait provoqué plusieurs manifestations dans les quartiers visés.

Le Danemark prévoit ainsi de durcir cette loi : il y a trois ans, la droite avait adopté un plan qui établissait que la population d’origine « non-occidentale » ne devait pas dépasser les 50 % dans les quartiers concernés. Or dans le nouveau projet de loi, le ministre de l’Intérieur Astrid Krag voudrait que le quota soit actualisé à 30 %. Selon le ministre du Logement, Kaare Dybvad Bek, une proportion importante d’étrangers de pays non-occidentaux « augmente le risque de voir grandir une société parallèle religieuse et culturelle ».

En parallèle, le mot « ghetto » va être abandonné : surement une façon de calmer une partie de l’opinion publique qui s’oppose à ces mesures. Pourtant et jusqu’à présent, le terme « ghetto » désigne légalement tout quartier de plus de mille habitants et avec une population à plus de 50 % d’origine « non-occidentale », et remplissant au moins deux des quatre critères suivants : « plus de 40 % des personnes qui y vivent n’ont ni travail ni formation ; plus de 60 % des 39-50 ans ne sont pas allés au-delà du collège ; une criminalité trois fois plus importante que la moyenne nationale ; et un revenu brut des habitants inférieur de 55 % à la moyenne régionale ». Quinze quartiers danois sont considérés comme tels et 25 comme « exposés ». Une caractérisation qui reflète l’image que se fait le gouvernement de ces quartiers et qui oublie de préciser que ces critères peuvent s’expliquer par l’immense pauvreté et les difficultés que rencontrent les habitants de ces quartiers.

En réalité, ces mesures s’inscrivent dans une politique plus globale d’anti-immigration et de nationalisme très fort qu’on peut notamment voir s’illustrer à travers ce qu’appelle le gouvernement danois « l’épreuve de convivialité » que tous candidats à la naturalisation doivent passer. Il s’agit de serrer à la main à un officier d’état civil pendant sa cérémonie de naturalisation, ce qui empêche de nombreuses femmes musulmanes de pouvoir obtenir la nationalité danoise. De nombreuses mesures du même registre sont aussi à déplorer.

On peut aussi comprendre que pour pouvoir pallier à la concentration des classes populaires et des familles issues de l’immigration, une des stratégies des gouvernements européens reste souvent la même : la destruction du logement social, ce qui laisse de nombreuses familles à la rue. Cette loi illustre parfaitement la politique ouvertement islamophobe et raciste du gouvernement danois.

 
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