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La Izquierda Diario
31 de mars de 2021 Twitter Faceboock

Covid partout vaccin nulle part
Catastrophe sanitaire à l’école : à quand l’accès au vaccin pour les personnels de l’éducation ?
Nathan Deas

Conséquence de la stratégie jusqu’au-boutiste de Blanquer pour maintenir ouverte la "garderie du MEDEF", le taux d’incidence explose dans les écoles. Plus que jamais il s’agit d’imposer des moyens et des protocoles sanitaires à la hauteur de la situation ainsi que l’accès à la vaccination pour les profs et personnels de l’Éducation Nationale.

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Le tour de vis donné au protocole sanitaire, qui impose depuis lundi 29 mars dans les dix-neuf départements reconfinés la fermeture d’une classe dès qu’un cas positif est détecté, a déjà fait considérablement croître le nombre de classes fermées. En Île-de-France 160 classes ont été recensées comme fermées à Paris, 315 dans l’académie de Créteil et 536 dans celle de Créteil lors du dernier bilan communiqué vendredi 26 mars par le ministère de l’Éducation Nationale. Les nouveaux chiffres devraient être divulgués à l’issue du conseil de défense convoqué par Emmanuel Macron mercredi, mais l’heure n’est pas à l’optimisme tant le Covid-19 semble circuler à une vitesse effrénée. Ainsi la semaine dernière, les procédures de droits de retraits se sont multipliées dans les établissements du 93, notamment au lycée Blaise Cendrars ou au collège Diderot.

C’est cette situation dramatique que rapporte au Monde Clément Peyrotte, porte-parole du SE-UNSA pour le Val-de-Marne :« A ce stade, il y a peu d’écoles, sur les 608 que compte le département, où il n’y a pas de cas Covid. Sur la journée de lundi, on a déjà 113 classes fermées, sans avoir eu toutes les remontées. Si on ferme une classe pour chaque cas, vous pouvez compter plus de 600 classes fermées d’ici à mercredi. ».

Ainsi le nombre d’élèves contaminés monte en flèche, et le taux d’incidence atteint des hauteurs affolantes en Seine-Saint-Denis, où il plafonne entre 1.000 et 1.300 dans les écoles contre 783 pour le reste du département selon Stéphane Peu. Une situation dont s’inquiétait dimanche Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique, au JDD en affirmant qu’« avoir un lycéen ou un collégien chez soi accroît de 30% le risque d’être infecté ».

« Garderie du MEDEF » : la stratégie jusqu’au-boutiste de Jean-Michel Blanquer

Après avoir menti sur les chiffres, et cultivé l’opacité sur le nombre de contaminations à l’école, Jean-Michel Blanquer s’amusait, ce dimanche, à poster une parodie de Pink Floyd pour dédramatiser les cours en distanciel et vanter le maintien des cours en présentiel à tout prix.

Pourtant, malgré les déclarations d’intention du ministre, c’est bien vers une fermeture des écoles que nous nous dirigeons quand localement les classes ferment déjà par dizaines. Près d’un an après le premier confinement, pas la moindre augmentation des moyens humains et matériels n’a été allouée à l’Éducation Nationale et le protocole sanitaire du ministère s’est avéré au mieux moyenâgeux, au pire inexistant. Entre consignes d’aération, mesures contre le brassage inapplicables du fait du manque de personnel et mesures cosmétiques, le gouvernement aura montré le peu de considération qu’il accordait à aux profs, élèves et parents. Une réalité confirmée à demi-mot par Blanquer sur LCI, puisque selon lui, le risque de contamination des parents par leurs enfants serait « peu de chose » au regard des conséquences d’une déscolarisation. En résumé pour ce gouvernement peu importe que les écoles soient des lieux de contamination, tant que les limites ne sont pas franchies, mais surtout tant qu’elles restent ouvertes. Ainsi l’acharnement de Blanquer à vouloir garder les écoles ouvertes, quitte à en faire des garderies du MEDEF, aura été sans commune mesure avec sa volonté de répondre à la crise sanitaire sans allouer aucun moyen supplémentaire aux écoles et le gouvernement a du sang sur les mains. Au lycée Delacroix, par exemple, 20 parents sont d’ores et déjà morts du Covid-19, plus que jamais il convient de le dire : Blanquer est responsable.

Vaccination dans l’Éducation Nationale : le grand vide

Ce dont a besoin l’Éducation nationale plus que jamais, c’est de moyens. Humains d’abord, tant en termes de professeurs que des autres postes indispensables au bon fonctionnement des établissements. C’est la première condition pour pouvoir réduire les effectifs par classes ce qui est, au-delà du cadre de la pandémie, une condition de base pour permettre de bonnes conditions de travail et d’apprentissage. Ensuite il faut aussi des moyens matériels, tant en termes de masques ou de savon qu’en termes de matériel informatique. De plus, pour l’ensemble des personnels qui composent l’Éducation Nationale, la gestion irrationnelle de la campagne de vaccination par les capitalistes est criminelle.

En l’état actuel, seuls les personnels de plus de 50 ans atteints de comorbidités listées par la Haute Autorité de la Santé peuvent être vaccinés dés maintenant. Si en Espagne et en Italie, ou encore au Portugal, le gouvernement a donné la priorité aux enseignants, les doses manquent encore dans ces trois pays, si bien qu’en Italie la proportion des enseignants vaccinés va de 70% à 3% selon les provinces, quand au Portugal la vaccination des personnels est à peine entamée. En Amérique latine, suite à la pression des personnels de l’éducation, les gouvernements au Mexique ou en Argentine ont là aussi accordé la priorité aux enseignants, mais les effets d’annonces ne pèsent pas grand-chose à l’épreuve du réel. Pour l’Albanie, le Mozambique ou la Côte d’Ivoire, le très faible nombre de vaccins disponibles rend caduques les promesses gouvernementales.

Pourtant en France comme ailleurs, la vaccination de l’ensemble des personnels qui composent l’éducation nationale est la condition du maintien des écoles ouvertes. Plus que jamais ils s’agit d’imposer que l’ensemble des personnels en première ligne face au virus soient prioritaires dans les campagnes de vaccination, des professeurs aux caissiers, en passant par les travailleurs des transports, les soignants, … Pour cela, et pour assurer l’égalité d’accès aux vaccins et aux autres produits médicaux qui permettront d’éradiquer la pandémie du Covid-19 , et à rebours d’une stratégie guidée par les profits, il faut exiger la socialisation des brevets et la transparence sur les vaccins.

En pleine pandémie ce sont les lois du marché qui dirigent la recherche et plutôt que de coopérer les différents laboratoires et Etats se sont livrés à une guerre sans merci dans la course au brevet et à son monopole intellectuel, qui assure un capital économique faramineux. Face à cela exigeons la transparence des recherches, ainsi que la fin de la visée rentable de ces recherches. Il nous faut également exiger la socialisation des brevets et la fin des grands monopoles privés de l’industrie pharmaceutique, pour endiguer la course aux profits, la concurrence entre les différents laboratoires, pour que la découverte médicale ou technologique ne soit plus le moyen d’une marchandisation des savoirs, mais enfin libre d’accès à tous. Le contrôle des travailleurs, spécialistes et des usagers dans une centralisation publique de l’industrie pharmaceutique est le seul moyen dont nous disposons pour accomplir cet objectif et mettre fin à la prétendue coopération internationale derrière laquelle se cache une concurrence acharnée. Dans cette droite lignée, il s’agit aujourd’hui de convertir et réquisitionner les chaînes de production pour produire en masse des vaccins. Alors que les plans de licenciements se multiplient, et que le nombre de chômeurs explose, le nombre de mains disponibles impose un plan massif d’embauches dans le cadre de ces reconversions afin de mener à bien une politique ambitieuse et offensive de vaccination.

Quand les capitalistes marchandent sur nos santés, nous pleurons nos morts. Ce sont les mêmes attaques de Macron et de son gouvernement qui sont responsables des fermetures de lits dans les hôpitaux et des fermetures de classe dans les écoles. En ce sens, la mobilisation commune, lundi, des professeurs du lycée Delacroix et des hospitaliers d’Avicenne, est un embryon d’une riposte qu’il s’agit de généraliser, pour contraindre le gouvernement à investir massivement dans le service public. C’est cette convergence qu’il faut aujourd’hui s’atteler à construire pour que Macron et son monde paient enfin le prix de leur politique criminelle et c’est à cette condition qu’un retour à la vie normale est envisageable et donc le maintien des écoles ouvertes.

 
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