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La Izquierda Diario
14 de avril de 2021 Twitter Faceboock

Répression à Canal + : des salariés menacés de licenciement après les affaires Ménès et Thoen
Brian Tugesun

Le principal syndicat de Canal+, « +Libres » a dénoncé, en début de semaine, à travers un communiqué les menaces et sanctions diverses prises par le groupe télévisés. Celles-ci surviennent après les révélations publiées par le site LesJours.fr portant sur la censure éhontée du documentaire "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste" par Canal+. Le coréalisateur du documentaire, Guillaume Priou, serait concerné.

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Dans le courant du mois dernier, des « fuites » non diffusées du documentaire de Marie Portolano dénonçant les comportements sexistes dans le milieu du journalisme sportif ont été révélées au grand public par le site LesJours.fr.. Cette coupe au montage final, servait à couvrir les justifications scandaleuses du chroniqueur vedette de la chaîne Pierre Ménès sur ses nombreux débordements (bien souvent filmés). La diffusion de ces passages ont donnés lieu à une série de convocations d’employés de la part de la direction de Canal+.

Le plus gros syndicat journalistique de la chaîne, « +Libres », a dénoncé à travers un communiqué, plus tôt cette semaine des « intimidations » diverses, et notamment des représailles mises en place contre Guillaume Priou, le co-réalisateur du documentaire. Selon les informations de l’Equipe, ce sont aussi cinq salariés, « tous signataires déclarés de la pétition de soutien à Sébastien Thoen en décembre dernier », seraient concernés par des convocations pour des entretiens préalable à de possibles licenciements.

Comme l’explique le communiqué, ces entretiens adviendraient suite à « la signature par les salariés concernés, du communiqué de soutien à Sébastien Thoen  ». Pour rappel, en novembre dernier l’humoriste Sébastien Thoen, chroniqueur dans Canal Sports Club, avait été licencié, pour avoir parodié le journaliste Pascal Praud de la chaîne CNEWS, qui à l’image de Canal+, fait partie du groupe Bolloré. « Nous imaginons qu’elles ont également un lien avec “les fuites” d’extraits non diffusés du documentaire ‘Je ne suis pas une salope, je suis journaliste’, dans la mesure où certains salariés font partie du service des documentaires de la rédaction des sports. » ajoute le communiqué. En effet, c’est aussi le co-réalisateur du documentaire attaquant notamment Pierre Ménès serait visé.

Ces méthodes de répression ne sont pas nouvelles, et sont tristement symptomatiques de la vision toute particulière de la liberté d’expression que se fait le dirigeant de la multinationale. Après Thoen, il s’agit pour lui de menacer tous ceux qui ont pu le soutenir, mais aussi de faire le ménage après l’affaire Pierre Ménès, et la libération de la parole qu’elle avait suscité.

Après l’affaire Ménès, les sanctions vont donc d’abord vers les réalisateurs du reportage de dénonciation, plutôt que vers ceux qui ont couvert l’affaire. La loi du silence imposée par ces chaînes télévisés est en réalité le signe d’un mal-être plus profond au sein de la sphère des grands médias français, où les consultants vedette sont absous de toutes fautes et peuvent agir en toute impunité, sachant qu’ils seront couverts ensuite par l’omerta régnant au sein de l’empire Bolloré, en dépit des salariés de la chaîne qui eux sont totalement méprisés et rabaissé par une direction voyou.

« Les victimes de ces sanctions injustifiées se voient le plus souvent proposer des indemnités en échange de leur silence », ajoute le communiqué de « Libre+ ». Il s’agit encore une fois de faire taire les accusations, via des règlements à l’amiable et « arrangements » en interne pour éviter d’ébranler les codes du système patriarcal dans le milieu de la télévision et éviter à tout prix les conséquences d’un #MeToo dans ce secteur.

Cette répression, cette volonté de couvrir les agissements lamentables d’une poignée de polémistes sans tenir compte du sentiment d’indignation général ne témoigne malheureusement que de l’infini dédain des dirigeants de ces groupes face au mouvement de libération de la parole amorcés ces dernières années, et dévoilent leur mépris pour toutes les victimes des violences sexuelles et sexistes.

 
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