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16 de avril de 2021 Twitter Faceboock

Automobile
Contre des suppressions de postes, les ouvriers de la SAM reprennent le chemin de la grève
Armand Bonneto

La Société Aveyronnaise de Métallurgie (SAM) de Viviez dans l’Aveyron est secouée par un mouvement de grève depuis ce jeudi, dans la continuité d’une mobilisation entamée en février, qui entend lutter contre les suppressions de postes et dans l’objectif de trouver un repreneur pour l’usine sous-traitante de Renault.

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Crédits photo : DDM - BHSP

Les travailleurs de l’usine de la SAM qui produisent des pièces mécaniques pour le compte du groupe Renault, presque unique client de l’entreprise, ne comptent pas se laisser mettre à la porte sans se défendre. Les actions ont commencé depuis février et il y a un mois déjà ils avaient manifesté avec le soutien des ouvriers de Bosch, eux-aussi sous le coup d’un PSE, ainsi que la population locale en défense du bassin d’emploi de Decazeville. Ils ont décidé en assemblée générale de durcir le mouvement par une grève et un blocage total de la production ce jeudi 15 avril.

Ce site avait déjà été placé en redressement judiciaire en 2016, toujours dans une situation compliquée en 2019 l’usine est de nouveau placée sous redressement judiciaire. Ce dépérissement continuel du site est directement imputable au patronat, dont la volonté de délocaliser l’activité vers des zones ou le « coût » du travail est moindre tend à délaisser le site. Le dernier candidat repreneur en date, CIE automotive, « entend réduire presque 60% de totale des salariés. Le nouveau repreneur voudrait donc licencier 214 salariés sur les 365 actuellement employés dans la fonderie. ». CIE a retiré son offre mais se dit ouvert aux négociations mais pas au delà de ses propositions initiales, refusant de prendre en compte les 10 millions d’euros octroyés par Renault suite à la mobilisation des salariés pour maintenir plus d’emplois.

Face a cela, les ouvriers n’entendent pas se laisser faire, aux côtés des travailleurs de la toute proche usine Bosch ils avaient déjà amorcé un mouvement en mars dernier. La semaine dernière, la CGT a appelé à une journée « fonderies mortes », une date de mobilisation ponctuelle pour dénoncer la casse des emplois dans la métallurgie en France, principalement due à une délocalisation des activités, dont la casse de la SAM est plus qu’illustratif.

Cette semaine, ce sont les travailleurs de la SAM de Viviez qui poursuive le mouvement contre l’absence d’un repreneur crédible, tout du moins qui assure la pérennité de l’activité de l’usine. En ce sens, ils exigent que Renault (dont dépend l’usine étant sous-traitante) et l’Etat mettent tout en place pour trouver un repreneur qui assurerait à minima le maintien de 250 salariés sur site. Ils avancent de plus les chiffres clés de l’entreprise qui sont loin d’être médiocre, ne justifiant en rien un abandon total, avec « 30 millions de chiffre d’affaires ; 10 millions supplémentaires octroyés par Renault ; 8 millions de chiffre d’affaires sur des petites pièces ; 800 000 € d’aides du plan de relance ; plusieurs centaines de milliers d’euros de la région ; des aides d’Etat à la formation permettant de conserver des salariés dans l’usine sans qu’ils soient à la charge du repreneur ».

La journée de grève a été importante avec un arrêt total de la production, les travailleurs ont même déversé des containers de pièces toujours en attente de livraison près des bureaux de l’entreprise et bloquant l’accès à celle-ci. L’après midi de cette première journée, ils se sont rendus à rodez en bus et voiture afin de manifester et demander d’être reçu par la préfecture. Des soutiens tel que le Collectif Tous Ensemble défendent les travailleurs de l’usine, dont la lutte a déjà réunie plus de 3000 personnes lors d’un rassemblement devant le site 21 mars dernier

Dans cette bataille contre les licenciements il est central d’aller chercher la solidarité locale contre la destruction du bassin d’emploi comme le font les ouvriers du site, ainsi que de se lier à d’autres secteurs visés par des PSE comme le cas de Bosch à Rodez. Une convergence nécessaire face à une offensive massive du patronat contre l’ensemble des travailleurs.

 
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