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La Izquierda Diario
19 de avril de 2021 Twitter Faceboock

En pleine crise sanitaire
La priorité du gouvernement : investir 2,8 millions d’euros dans la surveillance de sa réputation en ligne !
Gabriella Manouchki

Alors que la crise sanitaire et économique s’approfondit, le gouvernement choisit ses priorités. En vue des présidentielles, il a mandaté trois entreprises pour surveiller sur les réseaux sociaux les réactions des internautes vis-à-vis de sa politique, moyennant une enveloppe de 2,8 millions d’euros.

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L’échéance des élections présidentielles arrivant à grand pas, la Macronie cherche à s’armer au mieux pour la bataille. Dans le cadre d’un appel d’offre publié en décembre 2020 et pourvu depuis le 26 mars, le Service d’Information du Gouvernement (SIG), rattaché au Premier Ministre, a prévu un budget de 2,8 millions d’euros pour surveiller la réputation de l’exécutif sur internet.

Cette enveloppe constitue près de 20% du budget annuel de cette institution, dont le rôle principal est d’analyser l’évolution de l’opinion publique et le contenu des médias pour le compte du gouvernement. Ces 2,8 millions d’euros, payés par le contribuable, serviront à « la fourniture d’outils de social listening et de mesure d’impact sur les réseaux sociaux pour permettre au Gouvernement de détecter, analyser et mesurer les préoccupations et attentes des internautes vis-à-vis de son action et particulier et de l’actualité en général », d’après la fiche du Bulletin officiel des annonces de marchés publics (BOAMP) mise en ligne ce 14 avril.

Les trois entreprises en charge de cette surveillance de l’opinion publique, Visibrain, NewWhip et Talkwalker, ont pour missions respectives d’effectuer une “mesure d’impact des contenus publics accessibles en ligne”, une “veille en temps réel des espaces d’expression en ligne” et enfin une “mesure d’audience et d’influence des producteurs de contenus en ligne”. À l’aide d’outils d’analyse de données de masse, ces entreprises passeront donc au crible les publications d’internautes relatives à la politique du gouvernement sur les réseaux sociaux, dans le but d’affiner la communication de ce dernier.

À titre d’exemple, comme on peut le lire sur son site : “Talkwalker Analytics permet d’écouter et d’analyser en profondeur les discussions autour d’une marque ou de n’importe quel sujet sur plus de 150 millions de sites web et une dizaine de réseaux sociaux. Ces analyses permettent aux utilisateurs d’évaluer leur e-réputation, de mesurer la performance de leurs campagnes, et de mieux promouvoir leur marque”. Si cette technologie est en premier lieu développée pour les entreprises qui cherchent à adapter leur produit aux préférences des consommateurs, le fait que le gouvernement s’en empare révèle l’enjeu que représente pour lui le contrôle de l’opinion publique dans la perspective des présidentielles, et ce d’autant plus dans une période où il est largement remis en cause en raison de sa gestion erratique de la crise économique et sanitaire.

Face à la très large dénonciation de sa politique qui s’exprime notamment sur les réseaux, à défaut d’investir dans des moyens à la hauteur de la situation dans le secteur de la santé ou de l’éducation, même après un an de crise et déjà plus de 100 000 morts du Covid, le gouvernement cherche donc à renforcer par tous les moyens son contrôle sur l’opinion publique.

 
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