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La Izquierda Diario
21 de avril de 2021 Twitter Faceboock

Répression
À Saint-Nazaire, une travailleuse sociale licenciée pour son soutien aux Gilets jaunes
Brian Tugesun

De nombreux syndicats et associations contestent ces dernières semaines d’une même voix le renvoi de Christel Husson de l’Agence départementale de prévention spécialisée (ADPS), à la suite du soutien qu’elle a exprimé avant le début de son contrat au mouvement des gilets jaunes.

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Tout commence lorsque Christel est embauchée le 8 février dernier par l’ADPS de Saint-Nazaire en tant que cheffe de service. Militante et travailleuse dans le social aguerrie, elle se fait vite repérer et estampiller par un des membres du cabinet du maire, qui la reconnaît. En effet, elle a participé en 2019 et 2020 à plusieurs prises de parole en compagnie des gilets jaunes, qui ont été filmées et diffusées sur Facebook. Elle est par la suite informée le 24 mars de son licenciement avant la fin de sa période d’essai pour avoir « tenu des propos déplacés et irrespectueux à l’encontre des services de police et des élus de la ville, lors d’actions et de manifestations menées avec le collectif Maison du peuple de Saint-Nazaire et le mouvement des Gilets jaunes. ».

Elle est tout simplement jugée inapte par la direction de l’ADPS (l’Agence départementale de prévention spécialisée) de par sa réputation de gilet jaune à remplir ses fonctions de cheffe de service éducatif et son rôle de représentante auprès des partenaires publics comme la mairie, alors que les faits lui étant reprochés remontent à l’année précédant son embauche. Cette décision profondément injuste a bien évidemment fait réagir ses collègues, se disant « choqué et honteux de cette décision ».

Face à la violence de ces méthodes répressives et liberticides plusieurs syndicats présents dans la structure (CGT, FO, FSU, Solidaires ) et diverses associations (La Ligue des droits de l’homme, Femmes en Lutte, Affable, l’association féministe fédératrice autonome pour l’égalité, Femmes Solidaires, etc), ont organisé lundi un rassemblement devant la mairie de Saint Nazaire ainsi que devant le siège de l’ADPS à Nantes afin de contester la décision de licenciement.

Cet évènement n’est malheureusement ni un cas isolé, ni propre à la localité bretonne. Il est au contraire tout à fait symptomatique du tournant autoritaire opéré par le gouvernement. Un tournant sécuritaire aigu qui normalise ce genre de pratiques de mise au silence des travailleurs et de répression politique d’employés de la fonction publique. Catherine Tuchais, co-secrétaire départementale FSU Loire-Atlantique et spectatrice de cette situation scandaleuse, témoigne : « Cette histoire est ahurissante et témoigne de l’air du temps. ».

La répression du militantisme politique au sein du service public n’est pas nouveauté, et a hélas tendance à se généraliser, cette mise à pied nous rappelant avec aigreur l’acharnement subi par Ahmed Berrahal, délégué CGT RATP à Pantin, menacé de licenciement après avoir dénoncé plusieurs cas d’agressions et de harcèlement sexuel dans l’entreprise, ou bien l’expérience cauchemardesque de cet assistant d’éducation d’un collège Roubaisien, licencié et signalé pour radicalisation à la suite d’un débat avec un professeur devant un élève sur un terme utilisé par un professeur qu’il contestait. Le débat relancé par lui-même sur les réseaux, sans citer le professeur, ni le nom de l’établissement lui aura valu licenciement et visite de la police.

Dans la continuité du tournant autoritaire actuel, la répression politique et syndicale s’accentue. L’ensemble des organisations politiques et syndicales doivent s’opposer au licenciement de Christel Husson et de toute personne visée par ce type de méthodes répressives.

 
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