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La Izquierda Diario
21 de avril de 2021 Twitter Faceboock

Crise sanitaire
Ni moyens ni stratégie sanitaire : la réouverture de Macron nous condamne à de futures restrictions
Lorélia Fréjo

Malgré une situation sanitaire critique, le gouvernement veut maintenir à tout prix son agenda de réouverture sans stratégie sanitaire ni moyens supplémentaires pour protéger la population et en dépit du risque de circulation des nouveaux variants brésiliens et indiens. Il nous condamne ainsi à de nouvelles restrictions à brève échéance et joue avec nos vies.

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Si les médias tentent d’imposer l’idée que la situation épidémique serait en train de s’améliorer profondément, les chiffres de l’épidémie restent inquiétants ces derniers jours. Ces dernières 24 heures, 44.000 nouvelles contaminations ont été enregistrées ainsi que 601 nouvelles entrées en réanimation, portant le nombre total de patients en soins critiques à 5984. Dans le même temps, la circulation des variants indiens et brésiliens fait peser un véritable risque.

Pourtant, l’optimisme reste de mise dans la tête et les discours du gouvernement. Lors de ses dernières annonces de mars, Emmanuel Macron tablait sur des réouvertures progressives en mai et pour le Président, il semble aujourd’hui impensable de revoir cette perspective. D’après une source proche de l’exécutif interrogée par l’AFP : « L’exécutif prévoit de lever, le dimanche 2 mai, l’interdiction de s’éloigner de plus de 10 kilomètres de son domicile, d’alléger le couvre-feu et de rouvrir à partir de la mi-mai les terrasses, commerces non alimentaires et lieux de culture, avec des jauges réduites. » Autre option sur la table, la levée de ces mesures pourrait être territorialisée comme l’a évoqué Olivier Véran dans le Télégramme.

Pourtant, si beaucoup ont espoir en la levée des restrictions après des mois de couvre-feu et de fermeture des commerces et lieux culturels, ces premières annonces laissent un goût amer. D’abord, l’exécutif entend bien conserver le couvre-feu, mesure purement policière, qui serait décalée mais pas abandonnée. La gestion répressive est donc loin d’être terminée. Mais par ailleurs, l’absence de stratégie sanitaire qui accompagne cette réouverture, encouragée par le Président du MEDEF qui insistait mardi sur la nécessité de « faire en sorte que l’économie subisse le moins possible les conséquences des restrictions sanitaires », fait craindre le pire dans une situation déjà tendue : une envolée de l’épidémie suivie de nouvelles mesures de restrictions.

En effet, si le gouvernement travaille à un calendrier de réouverture, celui-ci semble déconnecté de toute préoccupation sanitaire. A l’image de la situation des écoles : alors que les élèves de primaire et de maternelle feront leur rentrée dès le 26 avril, les protocoles sanitaires demeurent inchangés. De quoi inquiéter les professionnels comme l’épidémiologiste, Dominique Costagliola, qui s’est exprimée sur France Inter lundi : « je ne vois pas comment on peut espérer une baisse massive d’ici fin mai compte tenu de ce qu’on a vu jusque-là de l’effet des mesures ».

Dès lors, alors que les effets de la vaccination tarderont encore à se faire sentir, les promesses de réouverture apparaissent en partie comme de la poudre aux yeux et la garantie de futures mesures de restrictions comme le note Rapports de Force pour qui « Emmanuel Macron nous prépare un été gâché par le Covid-19 ». Ainsi, par-delà le danger pour nos vies c’est la possibilité même d’une véritable reprise de la vie sociale que Macron compromet aujourd’hui avec son refus d’une stratégie sanitaire à la hauteur.

Face à cela, nous devons prendre nos affaires en main et imposer des moyens et des mesures sanitaires sur nos lieux de travail et d’études. Plus largement, il nous faut un véritable plan de bataille face à la crise sanitaire qui continuera de se prolonger entre les mains de Macron et des classes dominantes. Un plan qui inclurait la levée des brevets sur les vaccins pour permettre au plus vite la baisse mondiale des contaminations, et préparer la réponse aux nouveaux variants, et plus largement la socialisation des laboratoires pharmaceutiques et du secteur de la santé sous contrôle des travailleurs et de la population. Mais aussi, des moyens pour les hôpitaux, comme le demandent depuis un an les soignants épuisés, ou encore pour l’éducation nationale afin de mettre en place de véritables protocoles sanitaires. Des mesures qui ne pourront être imposées que par les travailleurs et par la lutte, et qui apparaissent chaque jour un peu plus urgentes.

 
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