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La Izquierda Diario
28 de avril de 2021 Twitter Faceboock

Sélection à tout prix
À Paris XII, l’université oblige les étudiants à passer leurs partiels en présentiel
Camilla Bozza

Cinq mois après les premiers partiels, l’UPEC souhaite de nouveau forcer des examens en présentiel. Mais les seconde années d’éco-gestion sont décidés à ne plus se soumettre à leur université qui décide, sans scrupule, de les mettre en danger dans le cadre de leurs examens.

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Photo : Site 94 citoyens

Après une année de cours passée quasiment dans son intégralité à distance, l’UFR d’éco-gestion de l’université Paris est Créteil (UPEC) annonce pour la deuxième fois que les partiels se dérouleront en présentiel dans le “respect des mesures sanitaires”. C’est donc, sans avoir posé ne serait-ce qu’une seule fois le pied dans un amphi, que les étudiant.e.s devront se rendre à la fac pour passer leurs examens de fin d’année.

C’est suite à un échec au premier semestre que les étudiant.e.s ont finalement passé leur partiels en présentiel dans des conditions sanitaires désastreuses.

La sélection à marche forcée que maintiennent les universités sous la houlette de Frédérique Vidal malgré la crise sanitaire ; combiné à une vague de précarisation ont entrainé une vague de suicide dans la jeunesse étudiante. Face à un émois grandissant et la peur de l’émergence d’un mouvement étudiant dénonçant la situation, l’exécutif a été obligé de promettre une série de mesures aux étudiant.e.s. Mais force est de constater le mépris que représentent ces annonces quand les universités décident d’organiser leurs examens terminaux en présentiels.

Cette manière chaotique de gérer les examens et contraire aux mesures sanitaires a prouvé, une fois de plus, que la direction l’université et le ministère de l’enseignement supérieur étaient incapables de faire le moindre effort pour protéger ses étudiants. Effectivement, après le blocus de janvier, l’UFR avait été obligée de reporter les partiels du 4 janvier au 15 février et s’était engagée à respecter les protocoles sanitaires pour satisfaire les revendications de ses étudiant.e.s. Ce n’est qu’en avril, dans l’appréhension d’une deuxième vague de mécontentement, que l’université a annoncé la mise en place d’une “session Covid” pour les étudiant.e.s atteint.e.s du virus, n’ayant pas pu se rendre à leurs partiels du S3. “Ironie du sort” certain.e.s des étudiant.e.s contaminé.e.s se sont quand même présenté.e.s aux examens, par peur de se retrouver directement à la case rattrapages avant l’annonce de la fameuse “Session Covid”, comme ce fût le cas dans des Universités comme à Bordeaux.

Avec un taux d’échec annoncé à 88%, la direction de l’UFR a fait profil bas jusqu’à récemment, quand il fallut annoncer les modalités d’examens pour le S4. Malgré un début d’année fort en mobilisation étudiantes, les étudiant.e.s de l’UPEC se retrouvent toujours face au même mépris de la part de leur université. Aucune discussion n’est possible, sauf exception gouvernementale qu’il ne faudrait en aucun cas désobéir, les partiels du S4 se tiendront en présentiel !

Après cet épisode scandaleux, les étudiant.e.s ont continué à suivre leurs cours à distance durant tout le dernier semestre de leur deuxième année. C’est donc à l’issue d’une année très difficile que les étudiant.e.s trouvent le courage de s’opposer à la décision de leur UFR en s’appuyant sur le manque de support pour les révisions et le flou dans lequel l’université se contente de les laisser patienter jusqu’à la prochaine échéance annoncée par le gouvernement.

“Si iels refusent de nous accorder le droit de passer nos partiels en distanciel, la seule solution, c’est de faire un blocus” . En effet, l’impossibilité d’instaurer un dialogue entre direction et étudiant.e.s, accentué par la complicité des BDE (Bureaux Des Étudiants, FAGE) acceptant systématiquement toutes les mesures au noms de toustes les étudiant.e.s sans la moindre concertation rappelle le rôle que jouent la cogestion dans la gestion de la crise sanitaire.C’est, de fait, pour renforcer la sélection que l’université s’acharne à vouloir faire passer les examens terminaux en présentiel. Changer leur image de fac de banlieue pour la remplacer par celle d’une faculté élitiste qui sélectionne et prépare ses étudiant.e.s à diriger le pays, telle est la volonté de l’UPEC qui n’hésite pas à manquer de cohérence dans ses mesures et à “stalker” ses étudiant.e.s pour s’assurer que rien ne fuse sur les réseaux.

Dans un contexte compliqué pour l’ensemble de la jeunesse désormais renommée la "génération sacrifiée”, il n’est finalement pas étonnant qu’à l’échelle des directions universitaires on retrouve la même insensibilité et inéfficacité qu’au gouvernement. Malgré les mobilisations du début d’année, des universités osent essayer de prévoir le passage des examens en présentiel. La sélection et le prestige que pourrait représenter le fait de faire passer ses examens en présentiel en temps de Covid, et par conséquent, faire “mieux que les autres”, reste une priorité pour la fac qui ne se soucie guère de la santé physique et morale des ses étudiant.e.s.

La direction de l’université, main dans la main avec le gouvernement et la ministre de l’éducation supérieure Frédérique Vidal essaie d’utiliser la situation sanitaire actuelle pour justifier la sélection. Nous n’avons plus rien à attendre de ces institutions complices d’un gouvernement qui laisse la jeunesse mourir à petit feu en continuant d’instaurer la misère dans le monde du travail qui nous attend.

 
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