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La Izquierda Diario
21 de mai de 2021 Twitter Faceboock

Droit à l’avortement
Le Texas restreint le droit à l’avortement : une nouvelle attaque contre les droits des femmes
Émilie Vallée

Le 19 mai le Texas a adopté une loi interdisant l’avortement après 6 semaines de grossesse. Une énième attaque des droits des femmes dans la lignée de nombreuses autres, qu’il s’agit de continuer de défendre alors qu’ils sont remis en cause.

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Depuis le mercredi 19 mai, dans l’État du Texas aux États-Unis, le droit à l’avortement subit une nouvelle attaque liberticide. En effet, le Texas a interdit l’avortement après que les premiers battements de cœur du fœtus aient été détectés, c’est-à-dire vers environ 6 semaines de grossesse. Autrement dit, dans un délai dans lequel une grande partie des femmes ne savent même pas qu’elles sont enceintes. Le républicain Greg Abott a déclaré que « la loi garantit que chaque enfant non né dont le cœur bat sera sauvé des ravages de l’avortement  » : une déclaration nauséabonde qui reflète les positions des « pro vie » remettant en cause le droit aux femmes de disposer elles-mêmes de leur corps. Promouvant la délation, la loi donne aussi à toute la population le droit de poursuivre les médecins et les structures qui feraient avorter une femme au-delà de ce délai.

Jusque là, de nombreux autres États, comme le Missouri, le Tennessee et l’Ohio, avaient tenté de créer ce type de législation, mais elles avaient été dans la majorité des cas invalidées en justice car elles ne respectaient pas le critère de viabilité, selon lequel les femmes ont le droit d’avorter tant que le fœtus ne peut pas survivre en dehors de l’utérus (environ entre 22 et 24 semaines). Cependant, la Cour Suprême a annoncé qu’elle pourrait revenir sur cette jurisprudence, dans un contexte où elle doit examiner la loi du Texas. En effet, Trump a donné une occasion unique aux militants anti-avortement en nommant trois juges extrêmement conservateur à la Cour Suprême juste avant la fin de son mandat. De plus, la rendant toujours plus nauséabonde, la loi ne prévoit aucune exception pour les viols et les incestes.

Cette nouvelle loi est une attaque à la liberté de toutes les femmes mais va avant tout mettre en danger les plus précaires, et notamment les femmes jeunes, racisées et les migrantes. En effet, face à l’illégalité de l’avortement qui enlève à toutes les femmes un droit fondamental, se crée une inégalité pour résoudre la nécessité d’avorter, car toutes les femmes n’ont pas les moyens d’aller avorter dans un autre État. Souvent, si elles ne sont pas contraintes d’accoucher, de nombreuses femmes précaires accèdent à des moyens d’avortement bricolés et très dangereux, qui leur font risquer la vie, ou dans des centres clandestins insalubres où leur vie est également mise en danger.

Ainsi, dans les années 70 en France lorsque l’avortement était illégal, une femme mourrait tous les jours d’un avortement clandestin. En 2018, la coprésidente du Planning Familial Véronique Séhier déclarait à propos des avortement clandestins « une femme meurt toutes les 9 minutes » dans Le Monde.

Cette nouvelle mesure se situe dans la lignée d’une longue série d’attaques contre les droits des femmes. Depuis plusieurs décennies aux États-Unis, les tentatives de restreindre le droit à l’avortement se succèdent. Même si la loi accorde le droit à l’avortement tant que le fœtus n’est pas viable, les groupes anti-avortements, d’extrême droite, cléricaux, ou institutionnels selon les pays, utilisent à la fois le système juridique et les obstacles financiers pour empêcher les femmes d’y accéder. Par exemple, dans de nombreux États l’avortement n’est pas inscrit sur la liste des interventions médicale dont les personnes à faibles revenus peuvent bénéficier grâce à Medicaid. D’autres réduisent le nombre de cliniques pouvant procéder à un avortement grâce aux lois TRAP (Targeted Regulation of Abortion Providers). Elles consistent à rendre l’avortement légal seulement si des mesures « inutiles » et difficiles à mettre en place pour le soignant sont prises comme par exemple garantir à l’avance une place dans un hôpital local en cas de complication ou de rendre obligatoire du matériel très coûteux et non nécessaire à l’intervention.. Plusieurs autres États comme l’Ohio, la Louisiane, le Mississippi et le Kentucky ont cherché à intedire les avortements après 6 semaines de grossesses.

En France aussi, le droit à l’avortement reste un combat d’actualité. En août 2020 une proposition de loi pour étendre le droit à IVG de 12 à 14 semaines à été déposée mais son examen à été repoussé après que la droite ait fait barrage en déposant des dizaines d’amendements le jour des débats.. De plus la casse des services publics orchestrée par les gouvernements successifs fragilise aussi le droit à l’avortement car la fermeture des hôpitaux en créant des déserts médicaux entraîne des difficultés à accéder à ce droit.

L’avortement est un droit fondamental., sans cesse remis en cause non seulement par la droite conservatrice, mais aussi par des institutions juridiques, gouvernementales, ou encore cléricales. Avec Du Pain et Des Roses la nécessité, encore aujourd’hui, de défendre ce droit élémentaire, relié à plusieurs revendications intrinsèques, en plus de la nécessité urgente de moyens massifs pour l’hôpital public, pour que tout le monde puisse avoir le choix : Éducation sexuelle pour pouvoir décider, contraception pour ne pas avorter, avortement libre et gratuit pour ne pas mourir !

 
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