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La Izquierda Diario
17 de juin de 2021 Twitter Faceboock

Victoire !
Sous pression de la mobilisation, le licenciement d’Alex El Gamal de la RATP retoqué par le Ministère du Travail
Eric Bezou, ancien cheminot

La direction de la RATP avait voulu frapper fort après la grève des retraites en sanctionnant à tour de bras la quasi totalité des meneurs de la grève. Des mises à pied de 2 mois se sont mises à pleuvoir sur les militants syndicaux et même une mutation disciplinaire. La révocation avait déjà été envisagée à l’époque pour Ahmed Berrahal, puis abandonnée pour 2 mois de mise à pied, alors qu’elle avait été maintenue pour Alexandre, avec la procédure qui avait suivi. Cette procédure vient de s’achever par un courrier du cabinet d’Elisabeth Borne, ministre du travail.

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Crédit photo : Révolution Permanente

Une direction RATP malhonnête et vindicative

Comme tout licenciement d’un salarié protégé, détenteur d’un mandat syndical (Alexandre est secrétaire CGT du CSE), l’employeur doit demander une autorisation administrative de licenciement auprès de l’inspection du travail, qui a refusé, vue l’inconsistance du dossier. On reprochait en effet à Alexandre des faits de grève et la tenue d’une permanence syndicale pendant la pandémie, des prétextes grossiers qui n’ont pu dissimuler la répression anti-syndicale à l’œuvre. L’inspection a donc refusé le licenciement, comme c’était prévisible, malgré les magouilles de la direction qui a voulu charger le dossier, même après le conseil de discipline.

Pourtant, la direction n’a pas abandonné, et a exercé son droit de recours auprès du ministère du travail, qui, dans ce cas, délègue à la DIRECCTE (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) qui mène une contre-enquête, dont l’issue ne faisait toujours pas de doute, avec un dossier aussi inexistant. Mais ce qui était moins prévisible, c’est que le ministère du travail n’a pas attendu que la DIRECCTE rende son avis pour écrire à Alexandre que la décision de l’inspection était définitivement confirmée. Une excellente nouvelle qui redonne du baume au cœur à tous ceux qui se sont battus contre cette répression scandaleuse.

Une procédure pour le moins inhabituelle

En effet, le gouvernement Macron a autorisé à de nombreuses reprises (plus de 20) des licenciements contre l’avis de ses propres services (inspection et DIRECCTE), le plus connu étant celui de Gaël Quirante, et même si Muriel Pénicaud est responsable de la plupart de ces autorisations contraires à l’usage (ce n’était jamais arrivé avec une telle fréquence), on a du mal à imaginer qu’Elisabeth Borne soit plus « syndicaliste-friendly » que sa prédécesseure.

« Les soutiens politiques, syndicaux et interprofessionnels nous ont permis de construire un vrai rapport de force face aux dérives et aux violences patronales », nous déclare Alexandre soulagé de cette victoire, même si la RATP a encore la possibilité de la contester en saisissant le tribunal administratif. Pour lui, elle montre l’importance de relever la tête face aux attaques patronales : « Cette victoire est la victoire de tous, elle est un symbole pour le monde des travailleurs. Organisons-nous, mobilisons-nous pour défendre nos droits et allons chercher nos revendications. Je continuerai à me battre pour l’intérêt général et la défense des droits des salariés. »

Un camouflet pour la direction RATP

Pour la direction de la RATP, le désaveu est cinglant, au moment où elle s’acharne une nouvelle fois sur Ahmed Berrahal, dont elle a demandé la révocation lors de son conseil de discipline le 10 mai dernier. Son dossier est tout aussi vide que celui de son camarade, malgré une tentative désespérée d’inventer des faits fautifs via un cabinet d’avocats patronaux payé des milliers d’euros. Cette opposition du ministère du travail au licenciement d’Alex confirme une fois de plus qu’il s’agit ni plus ni moins que d’une offensive répressive généralisée contre la CGT et les syndicalistes qui contestent sa politique, à l’approche de l’ouverture à la concurrence.

Le recul du ministère du travail ne peut se comprendre que par la campagne menée contre cette scandaleuse répression, démasquant la RATP sur toute une série de manquements et montrant le rôle déterminant des syndicalistes pour protéger les salariés, face au Covid et aux violences patronales en tout genre. La campagne contre le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles à la RATP, menée en soutien à Ahmed Berrahal, attaqué sur ses prérogatives de référent harcèlement, en est un exemple symptomatique.

Cet entêtement de la RATP montre que la victoire d’Alexandre El Gamal ne doit pas entamer notre vigilance et notre solidarité, mais au contraire nous donner confiance pour arracher, par le rapport de force, la prochaine victoire : l’arrêt de la procédure contre Ahmed. Alexandre est sauvé, mais nous sommes toujours #TousAhmed !

 
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