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La Izquierda Diario
31 de mai de 2021 Twitter Faceboock

Première ligne en colère
Clinique Bordeaux Rive Droite. Majorité de services en grève pour la fin du mépris de la 1ère ligne
Agapé

Ce lundi matin, une quarantaine de grévistes étaient présents sur le rond-point, en face de la Clinique Bordeaux Rive Droite, pour faire entendre leurs revendications et continuer une bataille qui dure depuis plus de deux semaines désormais, face à une direction qui joue la sourde oreille.

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Depuis deux semaines, ils étaient ce lundi matin une quarantaine à tirer la sonnette d’alarme quant à leurs conditions de travail qui se dégradent, notamment par le manque de moyens matériels, mais surtout par le manque criant de personnel. De fait, aujourd’hui cela les oblige à travailler toujours plus vite et toujours plus longtemps, avec des prises de poste de 12h, sans garantir un soin optimal aux patients. Une des grévistes nous confiait que le ratio soignants-patients, que doit tenir la direction de la clinique pour garantir aux patients des soins de qualité, n’est pas respecté et que cette politique met en danger la vie des patients mais aussi celle des soignants ! La direction a fait des promesses d’embauches, mais tant que les grévistes ne voient pas de nouveaux collègues, la grève continuera.

Ils réclament, également, une reconnaissance avec des salaires à la hauteur et digne de leur investissement. Après une année où l’ensemble du personnel hospitalier était en première ligne pour affronter la pandémie de Covid 19, avec un manque de moyens de plus en plus criant dans l’hôpital public (absence de masques, manque de personnels etc…) ils demandent bien plus que d’être considérés comme les « héros » de la crise, et le Ségur de la santé leur faisant bénéficier d’une augmentation d’environ 160€ net, qui ne concerne même pas tous les services, ne suffit pas pour des salaires, qui d’origine, sont dérisoires. « Des cigognes oui, pas des pigeons » pouvait-on lire sur une des pancartes du personnel de la maternité, pointant le mépris et l’hypocrisie du gouvernement, le seul responsable d’une gestion catastrophique de la crise, mettant en danger les patients et les hospitaliers.

Face à ces revendications, et ces mises en garde sur la mise en danger des patients de la part des grévistes, la direction ne réagit pas, nous affirmait une soignante. Il faut rappeler que, malgré la crise du Covid, la clinique a dégagé 1,3 millions d’euros de bénéfices. Une des grévistes, présente depuis le 17 mai, tenait à nous rappeler que des dividendes avaient été versées aux actionnaires en pleine crise sanitaire et que les 160€ d’augmentation ne proviennent pas des bénéfices dégagés par la clinique mais de l’argent public lié au Segur de la santé. En plus du silence dont fait preuve la direction, elle intimide son personnel dans le but de les démotiver à mener une bataille à son encontre. Une tentative d’intimidation à laquelle nous avons pu assister dans la matinée où la direction menaçait, d’abandon de poste, une gréviste en poste depuis 7h alors qu’elle souhaitait faire valoir son droit de grève et quitter son poste pour se rendre au piquet de grève à 10h.

La direction joue aussi sur le fait que la maternité risque de fermer soi-disant à cause de la grève, alors qu’en fait elle risque la fermeture à cause du manque d’effectif chronique. Des femmes et des nouveaux-nés risquent donc une prise en charge plus lente, ou, les maternités proches devront palier à cette fermeture.

Devant ces attaques et ce mépris de la part de la direction, les soignants, dans un état d’esprit combatif et avec une grande détermination, s’organisent, pour continuer de mettre la pression sur la direction et rendre visible leur combat : des tracts sont distribués aux automobilistes, une pétition est mise en place ainsi qu’une caisse de grève que nous appelons à signer, participer et relayer.

Nous apportons tout notre soutien au combat que mène le personnel soignant dans cette lutte exemplaire et réclamons des moyens massifs pour la santé, qui dans les mains de l’Etat et d’entreprises privées, comme la Clinique de Bordeaux Rive Droite, ne garantira jamais un accès aux soins, pour tous, et de qualité.

 
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