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La Izquierda Diario
2 de juin de 2021 Twitter Faceboock

Enquête de Libération
Vidéo. A Nice, un commissaire filmé en train de tabasser des lycéens mobilisés en 2018
Christa Wolfe

Des images de 2018 consultées et publiées par Libération montrent le commissaire Souchi, déjà mis en examen pour l’affaire Geneviève Legay, passer à tabac des lycéens lors d’une mobilisation en décembre.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/A-Nice-un-commissaire-filme-en-train-de-tabasser-des-lyceens-mobilises-en-2018

Le commissaire Souchi a déjà une réputation à Nice. Connu pour avoir lancé la charge contre la manif des Gilets jaunes en mars 2019, charge qui a conduit Geneviève Legay à l’hôpital pour plusieurs traumatismes, voici que le journal Libération a publié une vidéo sur des interpellations particulièrement violentes de lycéens et de lycéennes en décembre 2018. Alors qu’il est mis en cause depuis décembre 2020 pour "complicité, par ordre ou instruction, de violences volontaires" dans l’affaire Legay, le commissaire a pourtant reçu en juin 2019 la "médaille de la sécurité intérieure" des mains du Ministre de l’époque, Castaner. Cette nouvelle vidéo diffusée par Libération démontre s’il en était besoin que la brutalité de la police n’est pas conjoncturelle mais qu’elle fait partie intégrante du projet porté par la bourgeoisie et le gouvernement Macron.

Sur la vidéo publiée par Libération, on voit le commissaire plaquer violemment au sol plusieurs lycéens et leur marcher dessus. Il attrape aussi des lycéennes par les cheveux, en les lançant à terre ou contre une barrière. Des violences physiques d’une grande intensité et dont le seul but est de marquer les corps des jeunes rassemblés en manif au fer de la brutalité d’Etat.

L’autoritarisme de Macron donne des ailes à la police : loin de voir dans l’affaire Legay un simple problème de "méthode" ou "d’usage disproportionné de la force" comme le veut la formule consacrée, cette nouvelle affaire de brutalité policière contre des lycéens révèle la manière dont la classe dominante entend maintenir l’ordre et réprimer toutes les expressions publiques de la colère sociale.

On se souvient que durant l’été 2019, une autre affaire avait agité la jeunesse à Nantes et partout en France : le décès par noyade de Steve Maia Canico, poussé dans la Loire au moment d’une charge policière. Le commissaire de Nantes Grégoire Chassaing a fait partie, en juin 2019, de la même promotion que son collègue de Nice et a reçu lui aussi la médaille de la "sécurité intérieure" - ainsi que Bruno Félix, à Marseille, qui commandait les CRS dont les tirs ont provoqué la mort de Zineb Redouane. Sans compter ici toutes les violences et les mutilations durant les manifestations de Gilets jaunes, tout au long de l’année 2019.

Avec cette nouvelle affaire de brutalité policière à Nice, il faudrait une fois de plus invoquer des problèmes de méthode ? Un usage disproportionné de la force ? Mais quand tant de cas de comportements "individuels" de violence policière se succèdent, quand d’autre part les victimes s’ajoutent les unes aux autres et que la classe dominante distribue publiquement des récompenses au nom de la "sécurité intérieure" on est tenté de se dire que c’est toute une structuration de pouvoir qui est en train de se révéler, avec, justement, une certaine méthode, volontaire et assumée.

La brutalité qui se rend visible sur la vidéo est le portrait exact de la classe dominante, qui se montre prête à une lutte ouverte avec notre classe et qui démontre que pour vaincre, elle est prête à tout.

 
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