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La Izquierda Diario
8 de juin de 2021 Twitter Faceboock

Le retour du "front républicain"
Gifle d’un royaliste : aucun front commun avec Macron pour lutter contre l’extrême droite !
Gabriel Ichen

Après la gifle infligée par un militant royaliste à Emmanuel Macron, l’ensemble de la classe politique y compris Mélenchon à gauche s’est empressé de lui apporter son soutien. Une aubaine pour Macron qui profite dune occasion pour ressusciter derrière lui un "front républicain" contre l’extrême-droite. Un leurre dans lequel il ne faut pas tomber en oubliant que c’est la politique autoritaire et raciste menée par son propre gouvernement qui a ouvert un boulevard à l’extrême-droite.

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Photo : BFM TV.

Les images font le tour des réseaux sociaux. Alors qu’il poursuivait son « tour de France » à Tain l’Hermitage dans la Drôme en signe de début de campagne présidentielle, Macron a été giflé par une personne qui semble être un militant d’extrême-droite royaliste. Avant de passer à l’acte, le gifleur a lancé un cri de ralliement propre à l’extrême-droite royaliste, « Montjoie Saint-Denis ». Si le geste peut susciter une certaine satisfaction chez toutes celles et ceux que Macron méprise et attaque constamment, à savoir l’ensemble des exploités et des opprimés, il convient de rappeler que les royalistes sont bien une frange de l’extrême-droite et constituent des ennemis viscéraux de la classe ouvrière et des classes populaires.

Les réactions du côté de la classe politique ont été extrêmement rapides. Un véritable « front républicain » en solidarité au président français s’est formé à la vitesse de l’éclair, pour condamner tous azimuts la claque. L’ensemble des figures du spectre politique institutionnel, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen en passant par Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF) ou Xavier Bertrand (LR) et Jean Castex à l’assemblée nationale se sont ainsi très vite exprimées pour apporter leur soutien à Emmanuel Macron.

Cette solidarité de la classe politique toute entière et de la FI pour une gifle donnée par un militant d’extrême-droite, est une aubaine pour Emmanuel Macron qui cherche à incarner le barrage face à Marine Le Pen en 2022 et à ressusciter autour de sa candidature un « front républicain » pour le moment bien fragile.

Marine Le Pen elle-même s’est d’ailleurs empressée de dénoncer l’acte pour ne pas se mettre en porte-à-faux vis-à-vis de sa stratégie de « dédiabolisation », mais surtout pour ne pas se retrouver en extériorité de ce « front républicain » constitué en solidarité de cette gifle reçue par Macron.

Les insoumis, Jean-Luc Mélenchon en tête ont également été très réactifs. En effet LFI a été la cible d’une vidéo puante du youtubeur d’extrême-droite Papacito et d’une offensive médiatique menée par le reste de la classe politique qui accuse Mélenchon de « complotisme » suite à des propos polémiques. Les figures des insoumis tout en montrant leur solidarité face à la gifle reçue par Macron, se sont ainsi mis à interpeller le président français sur le danger que représente l’extrême-droite. « Vous mesurez le danger maintenant ? Ma solidarité au président » a par exemple tweeté le député LFI du 93, Eric Coquerel.

Mélenchon quant à lui s’est fendu d’un premier tweet de mise en garde « cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l’acte ? Je suis solidaire du Président. ». Dans la foulée, le leader de LFI a ensuite directement interpellé le gouvernement Macron afin qu’il saisisse la justice et qu’il se montre solidaire face aux menaces de morts proférées par le fasciste Papacito.

Mais ce faisant, les leaders de la FI semblent oublier que c’est bien le gouvernement et Emmanuel Macron lui-même qui offre un boulevard à l’extrême-droite et à des youtubeurs fascistes qui aujourd’hui lancent sans crainte des menaces de mort contre des militants de gauche et d’extrême-gauche. Pire, ils participent à former ce « front républicain » contre l’extrême-droite autour de Macron.

Depuis maintenant plus d’un an, le cap affiché et assumé par le gouvernement a été celui d’un agenda sécuritaire, liberticide et raciste. Un agenda dont le principal architecte au sein de l’exécutif, Gérald Darmanin a été proche de l’Action Française, groupuscule d’extrême-droite royaliste qu’il n’a pas hésité à défendre en affirmant en toute sérénité « l’Action française est une association dont chacun connaît le fait qu’elle veut remplacer la République par la royauté. C’est la grandeur de la démocratie et de la République d’accepter que des gens veulent remplacer son régime ! »

Et c’est bien le ministre de l’intérieur qui avait été envoyé par Macron pour débattre avec Marine Le Pen, dans l’objectif de la concurrencer sur son propre terrain réactionnaire en perspectives de élections de 2022. Darmanin avait réussi à se montrer plus à droite que Marine Le Pen en la qualifiant de « molle » sur ses propres thématiques à savoir celles de la stigmatisation des musulmans et du « séparatisme ».

Cet agenda réactionnaire du gouvernement s’est matérialisé par la loi sécuritaire dite de « Sécurité globale » ou encore la loi islamophobe sur le « séparatisme », toutes deux passées avec la conciliation du PS et du PCF au parlement. Une offensive réactionnaire aux relents islamophobes, qui en visant centralement la communauté musulmane, s’est ensuite étendue aux militants de gauche et aux universitaires à travers les nombreuses attaques en « islamo-gauchisme » lancées par le gouvernement.

Il ne peut donc y avoir de « front républicain » en solidarité avec ceux-là même qui imposent les thématiques de l’extrême-droite dans le débat public. Ceux-là même qui stigmatisent continuellement la communauté musulmane en instrumentalisant des morts tragiques comme celle de Samuel Paty et qui continuent de réprimer dans les quartiers populaires, de persécuter des migrants et de réduire sans cesse les libertés démocratiques et le droit de manifester.

A rebours des appels au gouvernement pour lutter contre l’extrême-droite et des compromissions de la gauche institutionnelle, il convient plus que jamais de combattre l’extrême-droite par la mobilisation dans la rue et par la lutte des classes. Soyons donc nombreux ce samedi juin 12 pour manifester contre l’extrême-droite et le racisme d’État, contre le gouvernement et ses lois racistes et liberticides.

 
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