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La Izquierda Diario
16 de juillet de 2021 Twitter Faceboock

Étudiants précaires
Précarité alimentaire. Les files d’attente s’allongent encore alors que les aides maigrissent
Eugénie Tobhnom

Alors que les files de demandes de colis alimentaires continuent de s’allonger, les associations restent le seul appui sur lequel ils peuvent espérer de l’aide. Pendant ce temps, Macron réaffirme son mépris envers la jeunesse précaire en diminuant les aides mises en place.

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Crédits photo : AFP

Un an après les débuts d’une crise sanitaire sans pareil, entre facultés fermées et cours à distance, la détresse croissante des étudiants, entre isolement, et précarité exponentielle, ne semble pas s’arrêter. En effet, ce mardi 13 juillet, ce sont 200 étudiants, selon Le Monde qui faisaient la queue pour se voir offrir des colis alimentaires par l’association Linkee. Cette association prépare des colis à partir des invendus et vient en aide depuis la crise sanitaire à 15 000 étudiants seulement en Ile-de-France avec un pic de fréquentation à Ground Control, dans l’Est de Paris, de 900 personnes. Ces chiffres atterrants témoignent du besoin, de l’appel à l’aide des étudiants, qui se retrouvent à devoir faire la queue des heures, honteux de devoir recourir à une banque alimentaire mais pour qui le choix entre étudier et manger est posé.

L’association ne cherche pas seulement à apporter un soutien alimentaire mais aussi un soutien moral en proposant les distributions dans des lieux moins formels, plus ouverts à la rencontre, à la discussion, dans des bars ou des lieux culturels. Pour sûr, la crise a joué un rôle très important dans la précarité matérielle : nous ne répéterons jamais assez que cette même précarité induit amplement des souffrances psychologiques, 29% des étudiants non salariés, et 40% des étudiants avec une activité rémunératrice ont des pensées suicidaires. Et depuis la mise en place des chèques psys, les trois séances remboursées écoulées pour les bénéficiaires qui auraient eu l’accord d’un médecin généraliste jugeant nécessaire le suivi, il n’y a pas eu de réelle amélioration, ni de remise en question malgré de nombreuses plaintes de la part du milieu estudiantin.

Un gouvernement qui prouve encore son désintérêt et laisse à l’abandon une jeunesse de plus en plus précarisée

Alors que les longues files d’attentes aux différentes banques alimentaires sont devenues le quotidien de milliers de jeunes partout en France et cela même avec des aides de l’Etat, Macron a annoncé la fin du Crous à 1 euro sauf pour les étudiants boursiers ou « en grande précarité ». Pour les non-boursiers, le repas repasse à 3,30 euros. Un écart pour un jeune étudiant pour qui 2,30 euros à chaque repas font la différence à la fin du mois. Aussi, les conditions d’accès à cette aide pour les personnes « en grande précarité » restent très floues pour le moment. Encore une démonination de façade sans réelle mise en place de mesures et où le gouvernement sera certainement le seul juge pour déterminer les étudiants dans le besoin. Et ce, au moment où plus d’un étudiant sur deux dispose d’un reste à vivre inférieur à 50 euros par mois, que 46% d’entre eux sautent des repas par manque de moyens et que 40% envisagent d’arrêter leurs études. Chaque jour, de nombreux étudiants se retrouvent à devoir faire un choix entre les études ou se nourrir, survivre.
Déjà que le repas Crous à 1 euro était un plan d’aide « fantôme » pour les deux tiers des étudiants sur 3 200 n’ont pas pu avoir accès au repas, par trop peu de restaurants ouverts ou alors bien trop éloignés, les aides minimes de l’Etat sont retirées. Laissant pour sûr à la rentrée prochaine encore plus d’étudiants qu’il n’y en a déjà à des associations jouant un rôle palliatif face à des institutions reculant toujours plus pour aider la jeunesse estudiantine.

Alors même que le gouvernement diminue les aides, Macron a lancé sa campagne 2022 en ciblant principalement les jeune. Pour les séduire, le président cherche à être à la page et utilise principalement les réseaux sociaux. Se faisant alors passer comme étant proche des jeunes, à leur écoute alors que cette campagne de communication vise principalement à rassembler, à obtenir un électorat jeune qui s’éloigne et s’abstient de plus en plus dans la vie politique et cela maquillé par un intérêt porté aux problématiques des étudiants. Comme par exemple, des lives de discussion entre Gabriel Attal et plusieurs youtubeurs comme EnjoyPhoenix autour de la précarité étudiante ou en invitant Mcfly et Carlito qui on fait des dons à des associations étudiantes avec les gains de la vidéo défis de Macron, tout en les faisant monter lors du défilé du 14 juillet à bord d’appareils de la patrouille de France, promouvant et cherchant à réhabiliter l’armée et l’impérialisme français.

D’autre part, lundi Macron annonçait à l’occasion du discours présidentiel la création d’un "revenu engagement" pour les jeunes sans emploi et sans formation dans une logique de "devoirs et de droits". Rejetant toujours l’idée d’une extension du RSA aux moins de 25 ans et dans la même veine que la très controversée « Garantie jeunes » dont le chef de l’État ne cesse de vanter les résultats, le gouvernement continue d’enfoncer la jeunesse dans la précarité en lui offrant des solutions de façade loin d’être à la hauteur de la gravité de la situation.

 Alors que la jeunesse subit les effets de la crise sanitaire et économique, souffre d’une solide précarité matérielle de plus en plus généralisée, d’un abandon psychologique, Macron ne pense qu’à charmer son futur électorat tout en méprisant les étudiants, se désintéressant totalement de la réalité de ces derniers. Plus que jamais il faut exiger un plan d’aides à tous les jeunes, qu’ils n’aient pas à payer les pots cassés de la crise sanitaire et économique dont Macron et son monde sont responsables. Car le futur qu’ils nous proposent se résume à précarité, sélection sociale, et chômage : refusons ces perspectives d’avenir, exigeons des moyens pour que plus un jeune ne fasse la queue pour chercher à manger par manque de moyens, pour qu’aucun étudiant n’ait à travailler pour se payer ses études en exigeant un salaire étudiant à hauteur du SMIC payé par un impôt sur les grandes fortunes, et pour refuser la sélection sociale et de devenir les chômeurs de demain.

 
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