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20 de juillet de 2021 Twitter Faceboock

Blanquer démission
Le « laboratoire républicain » : la nouvelle offensive réactionnaire de Blanquer
Christa Wolfe

En pleine relance de la crise sanitaire et après une année scolaire catastrophique Jean Michel Blanquer lance une nouvelle offensive réactionnaire en annonçant la création d’un « laboratoire républicain » réunissant un panel de personnalités réactionnaires pour lutter contre le "wokisme" et l’ensemble des études portant sur le racisme, le colonialisme ou encore le sexisme.

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Crédits photo : AFP

Alors que, d’une main, il s’applique à détruire autant que possible le service public d’éducation, de l’autre, le ministre Blanquer cherche à en réaffirmer sa fonction de relais idéologique et à présenter la République, devenue pur appareil de domination de la classe bourgeoise, comme une chose indiscutable, sans histoire et déconnectée des conflits de classe qui ont marqué la longue histoire républicaine depuis la fin du XIXème siècle.

Après l’interdiction de l’écriture inclusive, au prétexte qu’elle mettrait certain.e.s élèves en difficulté - alors que l’ensemble de l’oeuvre de Blanquer a consisté à empêcher, en pratique, l’inclusion et les aides garanties aux élèves en difficultés - et à la suite d’une offensive islamophobe globale du gouvernement qui a ciblé directement les universités et les profs, on apprend que Blanquer a réuni plusieurs personnalités, déjà connues pour leurs affinités réactionnaires, autour d’un "laboratoire républicain" pour une "opération anti-wokisme"

On imagine sans difficultés la qualité des échanges entre Caroline Fourest, Jaques Julliard, Jean-Pierre Chevènement, Manuel Valls et Aurore Bergé : véritable galerie de portraits d’une laïcité décidément réactionnaire et mise au service de la discrimination tous azimuts. Et comme pour un véritable laboratoire, le ministre Blanquer "cherche des financements" pour entrer dans l’action, comme l’indique l’article de L’Opinion : on comprend donc que cette "offensive républicaine" sera financée par des financeurs volontaires - tiens, donc ? La République serait-elle au service d’intérêts privés ?

Comme le rapporte Gala Jean Michel Blanquer souhaite, à travers ce laboratoire, favoriser « une vision humaniste, universaliste, viscéralement attachés aux enjeux de la liberté ». Rien de plus hypocrite lorsque l’on s’arrête sur la politique islamophobe et répressive du gouvernement, ainsi que les personnalités présente dans ce « laboratoire ». Il va même jusqu’à affirmer « le virus de la zizanie [le wokisme] a été planté. On est déjà au stade 2. Le vaccin, je prétends y travailler avec un bon laboratoire ». Comble du mépris, cette comparaison nauséabonde avec la crise sanitaire démontre l’intention réelle du ministre de l’éducation nationale : il s’agit de resserrer les boulons d’une part de la répression idéologique mais surtout de se préparer à réprimer les contestations à venir dans un milieu de l’éducation fortement mobilisé ces dernières années.

Dans le même veine que la loi sur les séparatismes ou des états généraux pour la laïcité de Marlène Schiappa, cette offensive s’inscrit en continuité avec les attaques islamophobes et autoritaires du gouvernement, qui sous prétexte de laïcité renforce son dispositif répressif. Dans un secteur de l’éducation en première ligne de la casse du service public, suite aux réformes menées par Jean Michel Blanquer, il n’est pas surprenant de voir émerger cette attaque qui va faciliter la répression quotidienne et des militants.

En pratique, il s’agit d’encadrer de plus en plus la parole des professeurs, de limiter les discours critiques et, en réalité, de censurer une bonne partie des connaissances actuelles en sciences humaines et sociales : pour prendre le ministre au mot, lui qui revendique une "attitude gramscienne" - au sens d’un Gramsci récupéré et défiguré par l’extrême-droite - il s’agit bien de l’usage "d’une pure force de coercition" d’une classe dominante qui a perdu toute capacité à installer du consentement, comme le communiste Italien le décrit dans ses Cahiers de prison.

Après une année scolaire exécrable dû au Covid en l’absence de protocole sanitaire à la hauteur et marqué par des contestations lycéennes, il est nécessaire de s’opposer à cette nouvelle offensive idéologique et répressive. Que ce soit pour espérer mettre fin à la crise sanitaire, améliorer les conditions de travail dans le milieu de l’éducation et faire face aux attaques islamophobes et autoritaires du gouvernement nous devons répondre par la lutte politique dans la rue et par l’auto-organisation.

 
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