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La Izquierda Diario
26 de juillet de 2021 Twitter Faceboock

Violences conjugales
65ème, 66ème, 67ème féminicides en trois jours…une liste tragique qui ne finit pas de s’allonger
Eugénie Tobhnom

Encore plusieurs femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex, trois ces derniers jours, pendant que le gouvernement reste passif face à ces violences de genre, alors que Macron avait fait la promesse de vouloir faire de la cause des femmes un enjeu central de son quinquennat.

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En seulement trois jours, trois nouveaux drames viennent allonger la liste des féminicides ou tentatives de féminicides. Tout d’abord, mercredi 21 juillet, à Montargis, une femme de 49 ans a été victime d’une tentative de féminicide en pleine rue. Son ex-compagnon l’aurait agressée à coup de couteaux. Ce jeudi 22 juillet, dans le village de Le Souich, dans le Pas de Calais, une femme de 40 ans a été poignardée à mort par son compagnon à leur domicile en présence de leurs deux fils. Deux attaques horrifiantes, d’une extrême violence sous les yeux de spectateurs, tout comme le meurtre de Chahinez Daoud à Mérignac, brûlée vive en pleine rue. Mais cette semaine, d’autres féminicides ont suivi : vendredi 23 à Guillon-les-Bains et samedi 24 juillet à Vauvert, deux autres femmes ont été tuées par leur conjoint, informe NousToutes sur Instagram.

De nouveau, ces féminicides viennent mettre en avant l’omniprésence des violences conjugales, des violences de genre, qui ne cessent de se multiplier alors que les institutions sont passives et que depuis la crise sanitaire nous connaissons une recrudescence des violences conjugales de 32%. Et malgré ce renforcement, seules des mesures de façade sont mises en place. Comme par exemple le numéro d’écoute national 3919 pour les femmes victimes de violences qui s’est vu recevoir une augmentation de 70% des appels ne pouvant finalement prendre en charge pas plus de 40% des appels par un manque de moyens.

Bien au contraire, le gouvernement semble vouloir faire des pieds-de-nez aux victimes de violences sexistes et sexuelles. Ainsi, ce vendredi, Darmanin a fièrement annoncé sur son compte Twitter une mesure de plus qu’il présente comme étant une solution « efficace » :

Les réactions sur Twitter n’ont pas tardé pas face à l’ineptie des solutions proposées :

Au-delà du ridicule de la chose, -ce n’est pas un code couleur qui va changer quoi que ce soit aux victimes de violences conjugales-, c’est une mesure hypocrite, honteuse, qui montre qu’on peut toujours attendre pour un réel investissement, quand nous connaissons les difficultés des victimes qui redoutent le fait de se rendre à un commissariat pour porter plainte et qu’on sait que les plupart des femmes s’y rendant se voient refuser leurs plaintes. Une hypocrisie d’autant plus démente lorsque celui qui s’affiche dignement sur les réseaux sociaux comme étant « un sauveur » des femmes victimes de violences par ses files d’attente est accusé de viol.

Mais au-delà de ces effets d’annonce qui ne sont en rien une solution aux violences sexistes et sexuelles, le gouvernement instrumentalise les violences conjugales et les violences de genres en général pour faire passer des mesures racistes, autoritaires et répressives, en mettant la police au cœur de son dispositif anti-violences de genre. Une stratégie qui ne peut mener qu’à une impasse pour toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles, la police perpétuant elle-même les violences de genre : le policier qui avait pris la plainte de Chahinez Daoud avait par exemple lui-même été condamné pour violences conjugales.

Face à un gouvernement qui n’a en réalité que faire des violences sexistes et sexuelles, qui comporte en son sein même un ministre accusé de viol, et qui n’hésite pas à instrumentaliser la lutte pour les droits des femmes à des fins racistes et sécuritaires, nous devons lutter pour la mise en place de moyens suffisants mais aussi l’abolition de la réforme des retraites et de l’assurance chômage relancées par Macron lors de sa dernière allocution. Ces dernières vont d’autant plus précariser les femmes, et notamment les victimes de violences conjugales, se retrouvant sans solution et contraintes de vivre avec leur mari, leur compagnon, leur petit-ami, leur amant, leur bourreau la gorge nouée à l’idée de pouvoir mourir chaque jour. Mais pour que ces femmes puissent fuir, elles doivent pouvoir subvenir à leurs besoins et c’est pour cela que nous revendiquons également, en plus du retrait total des contre-réformes qui précarisent toujours plus les travailleurs et secteurs populaires, dont les femmes en première ligne, la réquisition des logements vides, pour un foyer pour toutes mais aussi un véritable revenu dont l’augmentation serait tirée d’un impôt sur les grandes fortunes, ainsi que des moyens drastiques en plus dans la santé, et dans l’accueil des victimes.

 
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