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2 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

Crise sanitaire
Contre les sanctions, pour des embauches massives : la CGT Santé appelle à manifester le 14 septembre
Paul Morao

Alors qu’à partir du 15 septembre les soignants non-vaccinés pourront être suspendus, la CGT Santé appelle à une journée de manifestation le 14 septembre. Une initiative qui devrait signer le début de la rentrée sociale et appelle à une convergence plus large des travailleurs concernés par la mesure du gouvernement, et pour une véritable stratégie sanitaire entre les mains des travailleurs et de la population.

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Crédits photo : ALAIN JOCARD / AFP

14 septembre : un appel à la manifestation pour refuser les sanctions contre les soignants

Le 15 septembre prochain, les soignants qui n’auront pas été vaccinés seront suspendus et privés de leur salaire. Une mesure qui s’inscrit dans le cadre de l’obligation vaccinale annoncée par Macron en juillet dernier, en même temps que le lancement de son passe sanitaire autoritaire. Des mesures autoritaires mises en œuvre par le gouvernement pour tenter de contraindre à la vaccination malgré la défiance qu’elle suscite dans une partie de la population. Défiance dont il est, avec ses prédécesseurs, directement responsable.

Alors que l’échéance approche, la CGT Santé appelle les travailleurs et travailleuses des hôpitaux et EHPAD à manifester le 14 septembre pour s’opposer à ces sanctions. « Nous ne voulons pas de sanctions pour les salariés qui ne seront pas vaccinés contre le Covid-19 » a expliqué Mireille Stivala, secrétaire générale de la fédération à l’AFP, signataire d’une tribune qui en juillet pointait le fait qu’« une vaccination large et massive est nécessaire pour combattre cette pandémie ». Un refus des sanctions qui se double d’une préoccupation concernant les conséquences de la suspension de soignants sur des effectifs déjà en tension.

Si aucun appel officiel n’est pour le moment venu accompagner cette annonce, la secrétaire générale de la fédération évoque des revendications telles que le retrait de l’obligation vaccinale, le prolongement des délais pour se faire vacciner mais également des embauches massives dans les hôpitaux et les EHPAD. Des mots d’ordre qui s’inscrivent ainsi dans la continuité du préavis de grève déposé depuis le 9 août par la CGT Santé à la suite de celui de SUD Santé, mais aussi des revendications exprimées par les soignants mobilisés dans de nombreux hôpitaux depuis le début de l’été.

Une première date de mobilisation qui appelle à une convergence contre les sanctions pour l’ensemble des travailleurs

Si près de 87% des travailleurs des hôpitaux et EHPAD sont aujourd’hui vaccinés, 200.000 soignants restent non-vaccinés tous secteurs confondus. Alors que leur défiance est le produit d’une gestion catastrophique de la part du gouvernement, refuser que ces derniers soient sanctionnés est fondamental. Cela n’empêche pas de souligner que la vaccination des soignants est un enjeu de santé publique pour limiter la contamination de patients fragiles à l’hôpital, mais aussi protéger les soignants. Celle-ci ne saurait cependant passer par des sanctions et la colère des soignants, après une année en première ligne, doit en ce sens être entendue. Comme le notait la secrétaire de la section syndicale SUD de l’Hôpital Edouard Herriot : « Il n’y a pas d’anti-vaccin chez nous. C’est la méthode et la stigmatisation des personnels hospitaliers que nous dénonçons ». En ce sens, l’appel de la CGT Santé constitue le premier véritable appel à une mobilisation nationale contre les mesures coercitives imposées par le gouvernement en juillet dernier, et pour des moyens massifs dans la santé.

Pour autant, celui-ci appelle à une convergence plus large, non seulement avec les autres organisations syndicales mais avec les autres secteurs. En effet, au-delà de l’hôpital les pompiers sont également concernés par la vaccination obligatoire et les sanctions qui l’accompagnent. Dans le Maine-et-Loire, la CGT SDIS appelle d’ailleurs à la grève le 15 septembre. « A partir de ce jour-là, les pompiers qui ne seront pas vaccinés, on pourra les suspendre. C’est d’une violence pour ces hommes qui risquent leur vie pour les autres » note son représentant Laurent Lelièvre interviewé par Actu.fr, tout en précisant : « Le problème, ce n’est pas à proprement parler la vaccination. Le débat, c’est la vaccination obligatoire et le pass sanitaire. » De même, partout en France, de nombreuses casernes se sont mobilisées tout l’été. En outre, alors que les tests PCR devraient bientôt être déremboursés, l’ensemble des travailleurs exerçant dans les secteurs concernés par le pass sanitaire font face à une situation similaire aux soignants et pompiers.

Converger avec ces secteurs pour faire de la date du 14 septembre une mobilisation large contre les mesures autoritaires du gouvernement serait d’autant plus important que le pass sanitaire et l’obligation vaccinale sont totalement absentes de l’appel à la mobilisation du 5 octobre de la CGT. En dépit de l’opposition formelle affichée par Philippe Martinez et la confédération, mais également par la direction de FO ou de SUD, les directions syndicales se refusent ainsi toujours à mobiliser activement sur ce terrain. Un abstentionnisme qui a favorisé l’enracinement de l’extrême-droite dans le mouvement anti-pass sanitaire qui a pourtant mobilisé de nombreux travailleurs partout en France tout au long de l’été, et dans lequel le mouvement ouvrier aurait eu un rôle central à jouer.

Contre les sanctions, pour une stratégie sanitaire entre les mains des travailleurs !

Finalement, la date du 14 septembre devrait également être l’occasion pour les organisations du mouvement ouvrier d’assumer la défense d’une stratégie sanitaire face à la crise. Une stratégie à l’opposé de l’orientation pro-patronale du gouvernement qui impose la vaccination à nos collègues à coup de sanctions et stigmatise la première ligne tout en ne mettant aucun moyen en place pour convaincre de la vaccination ou limiter la circulation de l’épidémie, à l’image du scandaleux protocole sanitaire annoncé dans l’éducation nationale.

En ce sens, il est nécessaire d’agiter un programme qui articule des revendications pour une campagne de vaccination massive - sur le plan national comme international par la levée des brevets - avec celles pour des moyens pour l’hôpital public ainsi que pour briser les chaînes de contamination, dans le cadre d’une stratégie entre les mains des travailleurs et de la population, à rebours de la gestion autoritaire par le gouvernement. Un programme dont la défense devrait aller de pair avec une campagne active des syndicats dans les entreprises et les quartiers populaires pour convaincre du bien-fondé de la vaccination pour protéger notre camp social et en finir avec l’épidémie.

 
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