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8 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

Patrons-voyous
Discrimination de trois syndicalistes : BNP-Paribas condamnée
Lou-Salomé Duverger

Le 2 juillet, le conseil des Prud’hommes d’Ile-de-France a rendu une décision condamnant la banque BNP-Paribas pour la discrimination syndicale et de genre de trois de ses salarié.e.s. Des faits bien courants chez le patronat, qui n’hésite pas à réprimer ou discriminer ses salariés qui se syndiquent.

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Crédits photo : AFP

La BNP-Paribas, auto-proclamée « la banque pour un monde qui change », se présente comme une entreprise moderne qui conçoit la diversité des salarié.e.s comme un atout : l’enseigne informe, en effet, qu’il existe « une politique mise en œuvre depuis de nombreuses années pour assurer la diversité et prévenir toute forme de discrimination dans les comportements (formations contre les biais et les stéréotypes, canaux d’alertes multiples) et les processus RH (contrôles réguliers de la non-discrimination) ». Or, une enquête Médiapart sur la discrimination de trois salarié.e.s syndiqué.e.s à la CGT montre l’envers du décor et le vrai visage de la banque.

En effet, le conseil des Prud’hommes d’Ile-de-France a condamné la BNP-Paribas pour des discriminations syndicales et de genre à l’encontre de trois salarié.e.s qui travaillent encore au sein de l’entreprise. Trois personnes sont concernées par la procédure qui a été lancée en 2015 auprès des Prud’hommes, toutes trois syndiquées à la CGT. Tous les trois ont vu leur carrière s’arrêter à partir du moment où ils sont devenus, entre 2009 et 2010, représentants du personnel : à partir de ce moment les évaluations annuelles, comme les augmentations de salaire et les évolutions de carrière s’interrompent pour eux. Au moment où ils lancent la procédure aux Prud’hommes, l’enseigne leur accorde alors une augmentation, comme un moyen d’acheter leur silence.

La banque rejette ces accusations, en mettant en avant le fait que, pour l’entreprise, la diversité est une force : elle se défend alors pendant le procès, et chaque point sera démenti par Xavier Sauvignet, l’avocat qui défend les trois salarié.e.s. Par exemple, alors que pour la banque un des salariés faisait « preuve d’un manquement d’investissement flagrant », le témoignage de son manager contestait cette version des faits, affirmant que ce salarié traite « ses dossiers de manière efficace et qualitative ». Malgré la victoire, la procédure judiciaire déçoit les salarié.e.s par les compensations monétaires qui ne sont pas à la hauteur des discriminations qui leur ont été faites : 20 000 euros pour les deux hommes et 24 000 euros pour la femme, qui a vu sa discrimination syndicale doublée d’une discrimination de genre.

Ces faits, en réalité, sont monnaie courante dans le monde du travail. Les patrons d’entreprise se montrent déterminés à ne céder aucune amélioration des conditions de travail, ce qui minerait leurs profits, et toute tentative d’organisation de la part des salarié.e.s est durement punie. Eric Bezou a été licencié par la RATP l’année dernière à cause de son engagement syndical alors qu’il avait travaillé 28 ans auparavant dans cette entreprise. De même, Rozenn a été licenciée pour son activité syndicale, alors qu’elle se battait contre les violences sexuelles et le gaspillage alimentaire au sein de l’entreprise Chronodrive. Toujours l’année dernière, trois salariés de Biocoop ont été licenciés après avoir fait grève et s’être battus pour des conditions de travail dignes et contre le harcèlement sexuel. Et ce ne sont que des exemples parmi d’autres, à échelle nationale mais également internationale, comme le montre la répression syndicale au sein d’Amazon aux Etats-Unis. Face au patronat mondial, qui n’a de cesse de nous réprimer et de casser nos conditions de travail, il est vital de s’organiser et de lutter !

 
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