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9 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

13N
Attentats du 13 novembre, terrorisme et interventions militaires impérialistes : le billet d’Anasse Kazib
Anasse Kazib

Ce mardi a débuté le procès des attentats du 13 novembre à Paris. Ce soir-là, une tuerie de masse revendiquée par l’organisation Etat Islamique a fait 130 morts et des centaines de blessés. Anasse Kazib, cheminot et candidat pour Révolution Permanente aux présidentielles réagit.

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Ce mardi s’est ouvert le procès des attentats du 13 novembre 2015 à Saint-Denis et à Paris. Le procès de la tragédie qui, ce soir-là, s’est abattue sur la capitale et sa proche banlieue. 130 morts et des centaines de blessés pour une tuerie de masse revendiquée par l’organisation État Islamique et pilotée depuis son centre opérationnel, à Raqqa, en Syrie. Il s’agit d’un procès hors-normes dont la décision sera rendue en pleine campagne présidentielle et que le gouvernement espère instrumentaliser pour l’élection.

Sur Twitter, j’ai été traité d’« islamiste » pour avoir rappelé que les racines de cette tuerie se trouvait dans les interventions impérialistes. En effet, pour la fachosphère, toute réflexion sur les attentats ignobles de 2015 qui ne se résume pas à dire « ce sont des fous de Dieu, point » équivaut à une « justification », et encore pire si c’est quelqu’un issu de l’immigration arabo-musulmane comme moi qui le dit.

S’il y a une chose que l’échec retentissant de l’intervention militaire dirigée par les Etats-Unis en Afghanistan nous apprend, c’est pourtant l’inefficacité des interventions impérialistes menées au nom du « combat contre le terrorisme » et de la « défense de la démocratie ». Presque 20 ans d’occupation, plus de 160 000 morts dont de nombreux civils, pour quels résultats ? Contrairement à ce que certains pensent, ces politiques impérialistes ne sont pas l’apanage des États-Unis, la France ayant participé à l’occupation jusqu’en 2012. Au-delà même du dossier afghan, la France a multiplié ses interventions militaires à l’étranger, notamment sous le gouvernement Hollande. Or ,c’est une évidence que c’est notamment cette politique qui a fait de la France une cible de Daesh. Selon un témoin du Bataclan, un des assaillants aurait même scandé : « C’est la faute de Hollande, c’est la faute de votre président, il n’a pas à intervenir en Syrie ».

Et c’est malheureusement les nombreuses victimes et leurs proches, auxquels j’adresse mes condoléances les plus profondes qui ont payé de leur vie, les frais d’une politique guerrière dont ils n’étaient pas responsables. Comme disait le slogan de l’époque : « Vos guerres, nos morts ». Pire, ces interventions finissent par renforcer les fanatismes religieux, comme en témoigne le fait que Daesh soit né dans les prisons de l’Irak occupé. C’est pourquoi je défendrai lors de la Présidentielle 2022 le retrait total des troupes françaises d’Afrique et du Moyen-Orient, ainsi que la fin de toute politique de soumission des peuples. Car comme disait Marx, « un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être libre ».

Cette analyse politique est par ailleurs loin de n’être partagée que par des « gauchistes ». Des politiciens et intellectuels bourgeois conscients n’hésitent pas à affirmer la même chose. A l’image de Dominique de Villepin qui, dans une interview, déclarait récemment : « Les armées n’ont pas réglé la question terroriste, elles ont aggravé les choses ». Il ajoute sur les interventions militaires : « la force militaire contre des organisations terroristes, dans des pays qui sont des États en faillite ou défaillants, ne peut pas donner de résultats. Et non seulement c’est inefficace, mais c’est contre-productif [...]. Le principe de la résistance nationale contre des troupes étrangères est aussi vieux que le monde. Napoléon l’a constaté en Espagne, il l’a constaté en Russie. Nous l’avons vécu à Diên Biên Phu. Nous l’avons vécu en Algérie. Il y a un rejet parmi les opinions publiques. » Il conclut par « On croit protéger nos pays en allant là-bas, on les expose encore plus et on empêche la mise en place de stratégies politiques. »

Un message qu’il faudra continuer de marteler pour qu’il n’y ait plus jamais de 13 novembre.

 
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