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La Izquierda Diario
14 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

L’extrême droite n’a pas sa place à la fac
Tags racistes à l’Université Bordeaux Montaigne : pas de place pour l’extrême droite à la fac !
Petra Lou

À l’occasion de la rentrée à l’Université la semaine dernière, des dizaines de tags racistes et misogynes recouvraient les murs de la fac. Si ce n’est pas la première fois, nous dénonçons ces tags, qui véhiculent des messages de l’extrême droite sur notre campus.

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Signé par un groupe « Action directe identitaire », sur lequel nous n’avons aucune information à part leur signature graffée, plusieurs tags sont apparus sur les murs de l’université Bordeaux Montaigne à l’occasion de la première semaine de retour sur le campus. Après les affichages de campagne d’Eric Zemmour, ces tags continuent de véhiculer des messages nationalistes, racistes et misogynes.

Ce qu’on y voit, ce sont des slogans explicitement royalistes, comme "Montjoie St Denis !" qui fait référence à un cri de ralliement utilisé par les armées royales françaises depuis le Moyen-âge.

De la même manière, on peut y lire des graffitis comme des menaces lourdes de sens, qui s’adressent aux militantes pour les droits des femmes par exemple : "Féministe, souviens toi de Telford" : le message fait référence à un scandale de réseau de pédophilie et viol collectif à très grande échelle à Telford, une ville britannique, des années 80 aux années 2010, où les médias et l’opinion publique s’étaient particulièrement attardés sur l’origine ethnique des victimes ainsi que des agresseurs. Signé "Action directe identitaire", on comprend bien que l’idée du message en s’adressant "aux féministes", est de montrer que les violences faites aux femmes sont commises par des agresseurs issus de l’immigration. Surfant sur la même vague que le gouvernement qui instrumentalise le combat contre les violences faites aux femmes à des fins racistes et islamophobes, ce groupe identitaire cherche à mettre en garde de manière explicitement raciste.

On peut le lire de manière plus explicite encore avec « Soyez racistes, votez blanc » ou encore « Liberté pour notre peuple, victoire pour notre nation », ou bien « Ordre par la famille, travail pour la patrie » qui prônent des messages profondément racistes, nationalistes et réactionnaires.

Si ce groupe "Action Directe Identitaire" semble vouloir s’opposer à la macronie en faisant appel aux ancestrales et réactionnaires cris de ralliement royalistes, on comprend bien qu’il est la face plus décomplexée d’une même pièce que le gouvernement qui mène sans relâche des offensives sécuritaires et racistes. En effet, l’exécutif joue la surenchère des politiques anti migratoires comme on l’a vu avec les dernières déclarations de Macron sur l’Afghanistan mais aussi liberticides au travers de la gestion de la crise sanitaire. Déjà en campagne pour 2022, cette surenchère sécuritaire qui s’adresse à son électorat de droite se confond quasiment avec les discours de l’extrême droite malgré ses différentes teintes, entre Le Pen et Zemmour, qui prônent des politiques plus dures encore sur le plan de l’immigration, l’islamophobie et la sécurité.

Ces messages racistes, nationalistes et réactionnaires n’ont pas leur place dans notre campus : nous les dénonçons avec force et exigeons que la présidence de l’UBM, mais y compris de l’UB, Science Po et le CROUS sur lesquels figurent ces graffitis, prennent leurs responsabilités pour les retirer et les condamnent. Si nous avons conscience qu’effacer ces tags ne suffira pas à mettre dehors l’extrême droite de nos campus, et qu’on ne pourra pas compter sur les présidences pour les sortir de nos facs, c’est à nous de nous organiser car ces messages n’ont aucune place dans nos universités. Lors des occupations de facs en 2018, la présidence de Paul Valéry à Montpellier avait laissé entrer des fachos qui ont tabassé les étudiants qui contestaient la loi ORE et la sélection sociale. Cette année encore, plusieurs groupes d’extrême droite comme la Cocarde sont venus provoquer des étudiants en train de manifester, ou qui cherchent à imposer leur présence dans nos campus.

Avec Le Poing Levé, nous nous opposons fermement à la présence de l’extrême droite dans nos Universités, et alors que les Présidentielles de 2022 se profilent autour de débats centrés sur l’immigration et la sécurité, des candidats de gauche à droite jusqu’à l’extrême droite, il nous semble plus que jamais nécessaire de porter un autre son de cloche, à l’image des mobilisations que nous avons pu voir contre les offensives liberticides de Macron, contre le racisme d’état et les violences policières. Si la jeunesse a été aux avants postes de ces mobilisations, c’est pour cette raison qu’avec Le Poing Levé nous soutenons une candidature résolument anticapitaliste mais aussi antiraciste et féministe : celle d’Anasse Kazib, un cheminot issu de l’immigration, qui porterait les intérêts des travailleurs, de la jeunesse, et des secteurs populaires, racisés et victimes de toutes les oppressions, et de tous ceux et toutes celles qui se sont mobilisés contre le racisme d’état, les violences policières et banalisé par les offensives mêmes du gouvernement qui ouvre grand les portes aux discours de l’extrême droite.

 
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