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18 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

Mouvement ouvrier
« Macron a passé son mandat à casser du cheminot ». Les cheminots reçoivent Macron à Gare de Lyon
Ana Demianoiseau

En réponse à la venue de Macron à Gare de Lyon hier matin pour les 40 ans du TGV, des cheminots ont investi la gare pour dénoncer la casse du transport public et du ferroviaire qui entraîne la précarisation des conditions de travail et la baisse des salaires et ce alors que le matin même, le PDG de la SNCF annonçait 3000 suppressions de postes. Les cheminots ont fait face à la police qui les a nassé.

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Photo : Révolution Permanente

En amont des présidentielles, Macron multiplie les opérations de communication et réinstaure dans le débat public ses plans de réformes. Pour les 40 ans du TGV, créé sous le régime Mitterand, le président a fait une apparition à Gare de Lyon avec le ministre des transports Jean-Baptiste Djebbari et du PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou. Au programme : greenwashing et casse sociale. Macron n’a pas lésiné sur les grandes tournures de phrases vantant "une fierté industrielle" et "une fierté humaine", illustration du "génie français", au service de l’aménagement du territoire.. Tandis que ce même matin, Farandou annonçait la suppression de 2000 à 3000 postes au sein de la SNCF soit 1.5 à 2 % des effectifs de la SNCF. Comme le dit Anasse Kazib, cheminot syndiqué à Sud Rail et candidat aux présidentielles, à Révolution Permanente : « Il est venu s’arroger l’histoire du chemin de fer. Ce chemin de fer qui a été fait à la sueur et au sang des cheminotes et des cheminots pendant des décennies et des décennies… Voilà c’est la bourgeoisie qui s’arroge l’histoire du prolétariat et de la classe ouvrière et notamment des cheminots. »

Macron a ensuite dévoilé la maquette de la motrice du TGV M, longtemps appelé "TGV du futur", qui devrait être sur les rails en 2024. Ce nouveau TGV, commandé chez Alstom, ne sera pas plus rapide que les dernières rames circulant sur le réseau français mais serait plus confortable et écologique. Une mesure totalement cosmétique compte tenu des plans de licenciement massifs au sein de la SNCF et de la privatisation des services qui rendront les billets plus chers alors que le train est l’un des moyens de transport les plus écologiques.

Afin de dénoncer l’hypocrisie d’un gouvernement qui ne fait que précariser et s’attaquer aux droits des travailleuses et travailleurs des transports public et pour s’opposer la privatisation des services publics des cheminots étaient présents ce matin, accompagnés de salariés de la compagnie de bus Transdev dont de nombreux dépôts sont actuellement en grève contre la casse et de grévistes de l’Infrapôle. Deux banderoles ont été lâchées pendant le discours de Macron et de nombreux manifestants en gilet de travail se sont rassemblés dans le Hall 1 de la Gare.

La police a nassé les manifestants qui ont finalement réussi à forcer le passage.

Ce rassemblement s’inscrit dans une période enclenchée par la réforme ferroviaire de 2018. Actée et fixée à 2023, l’ouverture à la concurrence du marché du transport ferroviaire, vient ouvrir une brèche potentielle dans le modèle de la compagnie. Dans ce cadre, elle est déjà mise en concurrence par des compagnies comme Transdev, qui vient de se voir octroyer l’exploitation d’une ligne de TER par la région PACA, une mesure qui concerne pas moins de 244 cheminots. Quatre autres régions de France ont également annoncé leur volonté d’expérimenter l’ouverture à la concurrence de leur TER (Grand-Est, Hauts-de-France, Ile-de-France et Pays-de-la-Loire) dans une logique d’expansion à échelle nationale. Comme nous le disions : la question n’est pas tant de savoir quelle entreprise privée remportera les appels d’offre mais plus de comprendre que le morcellement ligne par ligne de la SNCF historique détruit l’aménagement homogène du territoire, dégrade la sécurité (qui ne fait jamais bon ménage avec les profits) et tend vers l’augmentation progressive du prix du billet (comme en Angleterre) car les appels d’offre ultra compétitifs poussent à réduire artificiellement les prix pour les emporter, tout en sachant que tôt ou tard les entreprises privées et leurs actionnaires réclameront des retours sur investissement.

La spécialisation par ligne qui va ouvrir à la concurrence est une attaque frontale contre les droits du travail sachant que cela va conduire à des augmentations des cadences et des temps de travail, couplées à des suppressions de postes. Farandou ayant annoncé la couleur dès ce matin. Tout cela se couple aux réformes bulldozers de la macronie qui s’attaque aux régimes spéciaux des cheminot.e.s et remet au goût du jour la question de la réforme des retraites. Comme le dit Fabien Villedieu syndiqué à Sud Rail : « Macron a passé son mandat à casser du cheminot. Il a cassé les transports publics et nos retraites... ».

Cette situation fait écho à la grève menée par les salariés de l’entreprise Transdev du dépôt de bus de Seine et Marne. La réorganisation interne de l’entreprise se faisant aux frais des conditions de travail des salariés qui doivent multiplier les heures et voient leur salaire baisser. Ces attaques vont s’étendre progressivement à tous les travailleurs du transport, et notamment en premiers lieux aux agents de bus de la RATP.

Comme l’explique Anasse Kazib, il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de se battre pour « le projet d’une seule entreprise des transports public, sous contrôle des travailleurs et des usagers et la gratuité pour tous. Pour en finir avec le dumping social, la casse des transports et l’impact routier sur le climat. #Presidentielle2022 »

 
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