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La Izquierda Diario
25 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

Capitalisme vert
Écologie antisociale. Sandrine Rousseau veut augmenter le prix de l’essence de 6 à 10 centimes par an
Lorélia Fréjo
Coline Isabel

Lors de son débat avec Yannick Jadot, partisan du capitalisme vert, dans le cadre du second tour de la primaire écologiste, Sandrine Rousseau a évoqué sa volonté d’augmenter le prix de l’essence de 6 à 10 centimes par an. Une mesure anti-sociale qui fait payer la crise écologique aux classes populaires.

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Crédits : BFMTV

Augmentation du prix de l’essence : une mesure anti-sociale

Ce vendredi 24 septembre, Yannick Jadot et Sandrine Rousseau, les deux gagnants de la primaire EELV, débattaient sur le plateau de BFMTV de leur programme pour 2022. Si Jadot est connu pour être un partisan du « capitalisme vert » son adversaire n’a pas été en reste concernant les mesures anti-sociales.

En effet, pour la candidate économiste, une mesure essentielle est l’augmentation du prix de l’essence de « de 6 à 10 centimes par an ». « Je sais que ce n’est pas facile à entendre. Il faut que l’essence augmente, c’est ce qui pollue, c’est ce qui nous met en danger. Ce n’est pas un petit danger, mais un danger pour l’humanité » a expliqué Sandrine Rousseau. Une mesure inique qui frapperait durement les travailleurs et les classes populaires dans la droite lignée de la taxe carbone que proposait Emmanuel Macron en 2018, ce sont en effet ceux qui sont obligés de prendre leur voiture tous les jours pour aller travailler qui seraient notamment concernés. En guise de compensation la candidate à la primaire évoque l’achat « une flotte de véhicules moins polluants » qui seraient à disposition pour les personnes en difficultés. Une perspective bien maigre au regard des conséquences de l’augmentation du prix de l’essence.

En pleine crise économique, la candidate à la primaire écologiste propose ainsi une nouvelle taxe anti-sociale sur les classes populaires. Un paradoxe pour celle qui se réclame d’un programme « de rupture et d’écologie sociale » mais pas une surprise. En effet, si Rousseau tente de se démarquer symboliquement de ses concurrents à la primaire, les mesures qu’elles proposent sont loin de répondre à l’urgence climatique ou sociale.

Ainsi, sur le terrain social, qui pourrait à la limite compenser l’offensive sur le prix de l’essence, Rousseau propose un « revenu d’existence » à 850 euros par mois pour les personnes « en précarité » au-dessus de 18 ans. Or non seulement la logique même d’un revenu « de base » repose sur l’idée que le chômage de masse serait indépassable et qu’il s’agit donc de chercher à aménager la misère de toutes celles et ceux qui sont privés de travail, mais même du point de vue de ses défenseurs, comment ne pas voir le scandale d’un revenu « d’existence » qui s’établit en dessous du seuil de pauvreté ! D’autant que, à l’étude, la mesure apparaît en définitive comme un simple aménagement des revenus de misère existants par la « fusion et simplification des principaux minima sociaux et du RSA ».

En dernière instance, la logique de Rousseau renvoie dos-à-dos la majorité de la population et les plus riches pour ce qui est de la responsabilité de la situation climatique et ce alors que Oxfam rapporte que « l’empreinte carbone globale des plus grandes entreprises françaises » s’élève à « 4,1 tonnes de CO2eq3 à chaque fois qu’elles réalisent 1 000 euros de chiffre d’affaires, soit l’équivalent des émissions de gaz à effet de serre d’un Paris-Sidney en avion. » Un impact énorme et alarmant qui démontre la responsabilité des entreprises dans l’augmentation de la pollution et de la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons. Ce sont elles qu’il faudrait taxer et contre lesquelles se battre si on veut avoir un impact sur la crise climatique.

Ce n’est pas aux classes populaires de payer le coût de la crise écologique

Comme nous l’écrivons dans un article en 2019 : « le mouvement pour le climat doit rejeter en bloc toutes les mesures qui visent à faire payer aux exploités et aux classes populaires les désastres climatiques. C’est la première des conditions pour pouvoir réaliser une alliance absolument nécessaire entre les travailleurs et les mouvements de jeunesse pour le climat qui secouent de nombreux pays du monde depuis plusieurs mois. » Cette leçon du mouvement des Gilets jaunes semble déjà oubliée par les candidats à la primaire EELV.

A l’inverse, si la lutte contre le réchauffement climatique implique à terme de réduire drastiquement l’usage de la voiture, un projet réellement « radical » passerait notamment par un développement massif et inédit de transports publics gratuits sur la base d’une taxation massive des plus riches et de l’expropriation de l’industrie automobile au service du développement des transports collectifs. A rebours de la casse du rail et des mesures de privatisation des transports publics, il s’agit de revendiquer un véritable service de transports gratuit pour tous, comme le font par exemple les grévistes de Transdev qui refusent la mise en concurrence par la LOM.

 
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