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1er de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Casse sociale
Réforme de l’assurance chômage : vers une baisse de 40% des allocations pour 400.000 chômeurs
Armand Bonneto

La réforme de l’assurance chômage mise en place en ce 1er octobre 2021 est une attaque historique contre les travailleurs, principalement ceux privés d’emploi. L’un des aspects de cette offensive est la baisse de 40% de l’allocation pour 400 000 chômeurs ! Une conséquence scandaleuse de cette réforme, promise par Macron et qui se met en place en pleine période de course à la présidentielle.

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Crédits photo : AFP

Après avoir été retardé de plus d’un an et demi, notamment pour les raisons sanitaires mais aussi parce qu’elle avait été suspendu par le conseil d’État durant l’été, la réforme de l’assurance chômage est mise en place par le gouvernement. Cette réforme était l’une des grandes promesses du quinquennat Macron envers le patronat, à côté de la réforme des retraites. La mise en place définitive de cette réforme se place dans un contexte de campagne présidentielle et constitue l’un des gages donnés par Macron qu’il est encore capable d’être un grand réformateur. Faute d’avoir pu mettre en place la réforme des retraites, qu’il a agité en guise de test durant l’été avant d’y renoncer par peur d’une vague de conflit sociaux comme en 2019, le gouvernement entérine la réforme de l’assurance chômage.

Évidemment Macron est un réformateur dans le sens des intérêts de cette bourgeoisie et au détriment des classes populaires, ce qui apparaît effectivement avec la baisse de 40% de l’allocation pour près de 400 000 chômeurs.

Déjà, la réforme a modifié les modalités d’accès à l’allocation chômage en faisant passer le nombre de mois travaillé nécessaire pour y prétendre de 4 à 6 mois sur non plus 28 mois mais 24, et qui se veut refonder le mode de calcul du salaire journalier de référence en prenant en compte non plus seulement les jours travaillé mais bien l’ensemble des jours travaillé ou non, est une attaque historique qui va tirer fortement le droit aux allocations chômage à la baisse.

Et c’est l’unidec, association chargée par délégation de service public de la gestion de l’assurance chômage en France, qui vient nous l’assurer en chiffres : dans l’état actuel de cette réforme c’est 1,2 millions de chômeurs qui seront perdants, dont pas moins de 400 000 qui verraient leurs allocations baisser en moyenne de 40%. D’après les informations révélées par France Inter, cet organisme paritaire, composé à la fois de représentant de salariés et de patrons, évalue que l’allocation mensuelle nette moyenne chuterait de 890 euro à 535 euro.

Pour 40 000 personnes celle-ci passerait de 800 à 300 euros, et pour 3 000 chômeurs la chute atteindrait jusqu’à 80% de baisse. L’assurance chômage réduit donc l’indemnisation de 2/3 des allocataires et contribue à faire “économiser” 1 milliards d’euros en 2021. Ces chiffres ont de quoi faire froid dans le dos, surtout quand l’unidec affirme en parallèle de cela que les perdants de cette réforme vont aussi être ceux qui travaillent dans les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire, à savoir le commerce, l’hôtellerie-restauration et la culture pour ne citer qu’eux. Ces secteurs font partie de ceux qui sont le plus concernés par les contrats courts, ce à quoi le gouvernement s’attaque directement avec cette réforme.

Face à cette réforme et à ces conséquences criminelles pour les travailleurs, notamment en période de début d’inflation et d’augmentation du prix du gaz, il s’agit de se battre pour défendre nos acquis et les étendre. C’est exactement ce que ne semblent pas faire les directions des principales centrales syndicales, qui au mieux préparent une pseudo réponse sur le terrain juridique. Elles n’ont, par ailleurs, proposé aucune réponse sérieuse aux travailleurs des hôpitaux qui ont été suspendu pour non validation du passe sanitaire.

La réponse sur le seul terrain juridique ne suffira pas, ni les dates perlées comme celle du 5 octobre. La volonté de Macron d’imposer des réformes pro-patronales pour faire payer la crise aux travailleurs ne pourra pas être stoppée sans un véritable plan de bataille.

Il s’agit de s’organiser pour lutter dans la rue et sur nos lieux de travail, pour le retrait de cette réforme mais y compris pour se battre pour mettre fin au chômage qui cloisonne une grande partie de la population à une vie indigne. Il faut pour cela revendiquer la répartition immédiate des heures de travail entre toutes les travailleurs et les travailleuses disponibles, sans perte de salaire, pour en finir définitivement avec le chômage.

 
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